L’éloge flatteur.
Libérez enfin mes hendécasyllabes de l’engagement qu’ils ont pris, en se portant garants de vos ouvrages à nos amis communs. Chaque jour on les invite, on les somme de s’exécuter, et je crains que bientôt on ne les cite pour les obliger à produire l’objet du litige . Je suis moi-même bien hésitant, quand il s’agit de publier, mais vous avez encore surpassé ma timidité et ma lenteur. Mettez donc un terme à vos délais ou prenez garde que ces mêmes livres de vous, que mes hendécasyllabes ne peuvent obtenir par des compliments, des vers épigrammatiques ne vous les arrachent par des injures. Votre ouvrage a atteint son point de perfection ; et la lime, au lieu de le polir, ne peut plus que le gâter. Accordez-moi de voir votre nom en tête d’un livre, accordez-moi d’entendre dire que l’on copie, qu’on lit, qu’on vend les ouvrages de mon cher Suétone. Il est bien juste dans notre mutuelle amitié que vous me rendiez la joie que je vous ai donnée. Adieu.