Le don de 300.000 sesterces.
Compatriotes et condisciples, nous avons, depuis notre jeunesse, vécu dans une étroite intimité. Votre père était lié d’une vive amitié avec ma mère, avec mon oncle, avec moi-même, autant que le permettait la différence de nos âges. Que de motifs forts et pressants de m’intéresser à votre élévation et d’y concourir ! Il est bien évident que vous possédez cent mille sesterces de revenu , puisque vous êtes décurion dans notre province. Eh bien, pour avoir le plaisir de vous voir, non plus seulement décurion, mais chevalier romain, je vous offre, afin de compléter la fortune exigée par cet ordre, trois cent mille sesterces. Votre reconnaissance m’est garantie par notre vieille amitié. Je n’y joins pas même la recommandation, que je devrais y joindre, si je n’étais sûr que vous la suivrez de vous-même, d’user de cette dignité reçue de moi avec la plus grande discrétion, parce que vous l’aurez reçue de moi. Il faut respecter avec plus de soin une dignité, quand on doit justifier le bienfait d’un ami. Adieu.