VIII. – C. Pline salue son cher Suétone.

La cession officieuse.

Vous montrez votre déférence habituelle envers moi, quand vous mettez tant de circonspection à me prier de transférer le tribunat, que j’ai obtenu pour vous de l’illustre Neratius Marcellus, à Cesennius Silvanus, votre parent. Or si j’étais heureux de vous voir vous-même tribun, je ne le serai pas moins de voir un autre, le devenir grâce à vous. Il ne me paraît guère logique d’envier à celui pour lequel on désire les honneurs le titre de bienfaiteur de sa famille, qui est de tous les honneurs le plus beau.

J’y vois encore cet avantage : puisqu’il est louable soit de mériter, soit de répandre des faveurs, vous allez gagner cette double gloire, du même coup, en conférant à un autre ce que vous avez vous-même mérité. Bien plus ma vanité elle-même y trouvera son compte, je crois, si, grâce à votre exemple, nul n’ignore que mes amis sont en état non seulement d’exercer le tribunat, mais même de le donner. Je consens donc volontiers à votre désir si honorable. Votre nom n’a pas encore été porté sur le rôle ; ainsi il nous est loisible d’y substituer celui de Silvanus. Et je souhaite que votre présent lui fasse autant de plaisir, que le mien vous en a fait. Adieu.

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