XII. – C. Pline salue son cher Catilius Severus

L’ivresse de Caton.

J’irai dîner chez vous ; mais voici dès maintenant mes conditions pour ce repas : qu’il y règne la simplicité et l’économie ; seule l’abondance de propos socratiques y sera permise et même en cela qu’on use de modération. Gare aux salutations de clients dès l’aube ; Caton lui-même ne les a pas rencontrés impunément, quoique C. César lui adresse des reproches qui enveloppent un compliment . Il dépeint en effet les clients rencontrés découvrant la tête de Caton, et rougissant de le voir ivre, puis il ajoute : « On eût dit non pas que Caton avait été pris en faute par eux, mais qu’eux avaient été surpris par Caton. » Pouvait-on reconnaître plus de dignité à Caton, qu’en le représentant respectable encore, malgré son ivresse ? Pour notre dîner donc que la mesure en soit la règle dans les apprêts, et la dépense, mais aussi la durée. Nous ne sommes pas en effet de ceux, que même des ennemis ne sauraient blâmer, sans les louer en même temps. Adieu.

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