I. – C. PLINE SALUE SON CHER MAXIMUS .

La publication opportune.

Je vous ai souvent averti de publier le plus tôt possible les opuscules que vous avez écrits, soit pour votre défense, soit contre Planta, ou plutôt à la fois pour votre défense et contre Planta, car le sujet le voulait ainsi ; mais aujourd’hui que l’on a appris sa mort, c’est avec plus d’instance que je vous y engage et vous le recommande. Car, quoique vous les ayez lus et donnés à lire à beaucoup de gens, je ne voudrais pas que personne pût croire que vous les avez commencés seulement après sa disparition, alors qu’ils ont été achevés de son vivant. Gardez entière votre réputation de fermeté. Elle le restera, s’il est prouvé à tous, bien disposés ou mal disposés, que vous n’avez pas attendu la mort d’un ennemi pour oser écrire, mais que cette mort a prévenu la publication de votre ouvrage toute prête. Vous éviterez en même temps ce reproche : « C’est une impiété que de faire injure aux morts. » Car ce que l’on a écrit sur un vivant, ce qu’on a lu en public sur un vivant, c’est encore, même quand cet homme est mort, le publier presque de son vivant, si on le publie aussitôt. Si donc vous avez quelque autre ouvrage sur le chantier, ajournez-le ; mettez la dernière main à celui-ci ; il me parut à moi, qui l’ai lu, achevé depuis longtemps. Mais aujourd’hui il doit vous paraître tel à vous aussi, car un retard n’est pas demandé par l’œuvre et vous est interdit par les circonstances. Adieu.

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