Occupations de Pline à la campagne.
Je désirerais obéir à vos prescriptions. Mais il y a une telle pénurie de sangliers, qu’il n’est pas possible que Minerve et Diane, qui, selon vous, doivent être honorées toutes deux ensemble, arrivent à s’entendre . Il faut donc se contenter de servir Minerve, avec ménagement toutefois, comme il sied à la campagne et en été. En chemin j’ai lâché la bride à quelques bagatelles, bonnes à effacer aussitôt, avec le laisser-aller des conversations que l’on tient en voiture. J’y ai un peu ajouté une fois dans ma villa, n’ayant rien de mieux à faire. Aussi ai-je laissé dormir les poèmes, qui, dites-vous, ne peuvent s’achever nulle part plus heureusement que parmi les forêts et les bois sacrés. J’ai retouché un ou deux menus discours ; mais ce genre de travail, sans agrément, sans charme, tient plus des fatigues que des plaisirs de la campagne. Adieu.