La véritable amitié.
Vous me dites que vous avez entendu certaines personnes me blâmer de ce que je loue mes amis en toute occasion avec excès. J’avoue mon crime et je m’en flatte même. Quoi de plus honorable que de pécher par indulgence ? Quels sont d’ailleurs ces censeurs qui connaîtraient mieux mes amis que moi-même ? Mais supposons qu’ils les connaissent mieux, pourquoi m’envier une si douce erreur ? Si mes amis ne sont pas tels que je les déclare, je suis toujours heureux de le croire. Que ces critiques portent donc ailleurs leur zèle indiscret ; assez d’autres déchirent leurs amis sous couleur d’indépendance de jugement. Pour moi, ils ne me persuaderont jamais que j’aime trop les miens. Adieu.