L’épanchement intime.
Vous m’écrivez que mon absence vous afflige beaucoup et que votre seule consolation est d’avoir mes livres au lieu de moi et de les mettre souvent aux places que je préférais. Il m’est agréable que vous me regrettiez, agréable que vous trouviez un apaisement dans de telles distractions. De mon côté je relis sans cesse vos lettres et de temps en temps je les reprends comme si je venais de les recevoir. Mais elles ne font que rendre mes regrets plus vifs. Car lorsque les lettres d’une personne ont tant de charme, quelle doit être la douceur de sa conversation ? Écrivez-moi pourtant le plus souvent possible, quoique j’en éprouve autant de tourment que de joie. Adieu.