Suite de l’affaire des Bithyniens.
Avez-vous jamais vu personne en proie à tant d’ennuis et de tracas que mon cher Varenus ? Il a été obligé de défendre et comme de gagner une seconde fois une victoire qu’il avait acquise avec tant de peine. Les Bithyniens ont eu l’audace de critiquer et de battre en brèche devant les consuls le sénatus-consulte, et même de porter plainte contre lui à l’empereur, alors absent de Rome . Renvoyés par lui au sénat, ils ne se tinrent pas tranquilles. Claudius Capito plaida plutôt avec insolence qu’avec énergie, osant accuser devant le sénat un décret du sénat. La réponse de Catius Fronto fut digne et ferme ; et le sénat, lui, merveilleux ; car ceux mêmes, qui avaient d’abord refusé à Varenus ce qu’il demandait, furent d’avis d’accorder ce qui avait été accordé ; chacun, disait-on, était libre de son opinion, quand l’affaire était intacte ; une fois les débats terminés, tous sans exception devaient respecter la décision de la majorité. Seul Acilius Rufus et avec lui sept ou huit, sept exactement, persistèrent dans leur première opinion. Dans ce nombre minuscule quelques-uns étaient risibles par leur gravité de circonstance ou plutôt par leur affectation de gravité. Jugez cependant des assauts que me réserve la véritable bataille, d’après les luttes qu’a provoquées ce prélude, cette escarmouche. Adieu.