XIX. – C. PLINE SALUE SON CHER NEPOS .

Cause de l’augmentation du prix des terres.

Vous savez que les terres ont augmenté de prix surtout dans la banlieue de Rome. La cause de ce renchérissement subit est un fait dont on s’est souvent entretenu ; aux derniers comices le sénat a émis des vœux fort honorables ; « que les candidats cessent de donner des banquets, d’envoyer des cadeaux, de consigner de l’argent  ». De ces abus les deux premiers s’étalaient au grand jour et sans aucune retenue ; le troisième, quoique pratiqué en secret, n’en était pas moins de notoriété publique. Alors notre ami Homullus, profitant avec diligence de cet accord du sénat, demanda aux consuls quand son tour d’opiner fut venu, de faire connaître ce désir unanime au prince et de prier sa prévoyance d’appliquer à ce désordre la même répression qu’aux autres. Il l’a fait. Car une loi sur la brigue a interdit les dépenses des candidats, ces dépenses indignes qui les déshonoraient. Elle les oblige aussi à placer le tiers de leur fortune en biens fonds : le prince a jugé, et avec raison, qu’il était honteux de voir des hommes, qui briguaient les charges publiques, regarder Rome et l’Italie non comme une patrie, mais comme une maison où l’on reçoit l’hospitalité, comme une auberge où passent des voyageurs. De là grande fièvre des candidats : ils se disputent tout ce qui est à vendre et leurs achats incessants font monter les prix de ce qui est mis en vente . Ainsi donc, si vous êtes lassé de vos propriétés d’Italie, voici le moment de les vendre comme aussi bien d’en acquérir dans les provinces, profitant de ce que les mêmes candidats vendent là-bas, pour acheter ici. Adieu.

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