Quelques heures après la visite de la marquise Van Hop à madame Charmet, un jeune homme en costume de soirée s’arrêta, vers neuf heures du soir environ, dans la rue de la Chaussée-d’Antin, entra dans la maison qui porte le numéro 45, demanda si le major Carden était chez lui, et, sur la réponse affirmative du concierge, monta lentement à l’entresol et sonna.
– Qui annoncerai-je ? demanda le valet de chambre qui vint lui ouvrir.
– M. Chérubin, répondit le jeune homme entrant sur les pas du domestique.
C’était, en effet, celui des Valets-de-Cœur que sa remarquable beauté avait fait surnommer Chérubin, qui se présentait chez le personnage que Rocambole avait, le jour de la séance, désigné sous le nom de major.
Chérubin, car nous lui conservons ce sobriquet, traversa un petit salon, une chambre à coucher de garçon, et pénétra dans une troisième pièce convertie en fumoir.
Là, le major Carden, à demi couché dans un voluptueux fauteuil ganache, les pieds sur les chenets, un puros aux lèvres, attendait sans doute son visiteur, car il était tout habillé et prêt à sortir.
Le major était un homme de cinquante ans, très bien conservé, ayant au plus haut degré la tournure militaire, en dépit de son habit de ville, sur lequel s’étalaient plusieurs décorations étrangères.
Le major, dont le nom annonçait, du reste, l’origine étrangère, avait servi tour à tour en Prusse, en Russie, en Espagne, et en Portugal.
Il habitait Paris depuis environ trois ans, et dépensait annuellement une trentaine de mille francs, gagnait quelques centaines de louis au jeu et était fort répandu dans le monde.
Quant à sa fortune, c’était une de ces énigmes que le monde parisien ne cherche jamais à déchiffrer, et qui lui sont indifférentes.
Le major était-il riche ? était-il pauvre ? Peu importait. Il menait une vie élégante, payait ses fournisseurs, avait une maison convenable et trois chevaux de sang. On ne pouvait, en conscience, lui en demander davantage.
En entendant annoncer M. Chérubin, le major tourna la tête à demi et tendit la main au nouveau venu :
– Bonjour, lui dit-il, vous êtes exact : l’exactitude est la moitié du succès. Asseyez-vous, nous avons le temps de fumer un cigare.
Et le major regarda la pendule placée sur la cheminée.
– La marquise n’aura beaucoup de monde que vers minuit. Nous arriverons à dix heures et demie ; nous la trouverons presque seule. C’est le moment favorable pour votre présentation.
M. Chérubin s’assit dans le voltaire que lui avança le major.
– À propos, reprit celui-ci, comment vous appelez-vous, mon honorable ami, car, enfin, Chérubin est évidemment un nom flatteur, si on songe aux exploits qui vous l’ont valu, mais ce n’est point un nom ?
– Je me nomme Oscar de Verny, répondit le jeune homme.
– Avez-vous servi ?
– Non, major.
– Très bien. Je vous demandais ce dernier détail pour ne point faire de bévue.
Et le major, passant à Chérubin une boîte de cigares, poursuivit :
– Vous avez une de ces physionomies qui sont bien faites pour tourner la tête à une femme.
Chérubin s’inclina.
– Mais, poursuivit le major, en amour, la figure n’est pas l’unique gage du succès. Un homme trop beau a même à lutter contre de certains préjugés vis-à-vis d’une femme intelligente… et la marquise est…
– Très bien, je vous comprends, interrompit Chérubin ; mais ne vous inquiétez pas… Je sais mon métier.
Cette réponse, faite d’un ton un peu sec, ferma la bouche au major, qui se contenta de s’incliner.
– À propos, reprit Chérubin, me permettez-vous une question, major ?
– Faites, monsieur.
– Que pensez-vous de notre association ?
– Mais dame ! j’en pense du bien.
– Ce n’est pas répondre, cela.
– Que voulez-vous donc savoir ?
– Ceci simplement : que risquons-nous dans toute cette affaire ? Car enfin, je ne sais si vous êtes plus renseigné ; mais, quant à moi, je vous avouerai que je vais un peu en aveugle.
– Pardon, fit le major, expliquez-vous, monsieur Chérubin, ou du moins questionnez-moi plus clairement.
– Soit, répondit Chérubin. Comment êtes-vous entré dans cette association.
– Comme vous, par l’intermédiaire de M. le vicomte de Cambolh.
– Et vous ne connaissez pas le chef ?
– Non, répondit le major avec un accent de vérité profonde.
– Et vous ne trouvez pas que nous agissons bien légèrement ?
– En quoi, s’il vous plaît ?
– En ce que nous obéissons à un pouvoir inconnu.
– Qu’importe ! s’il tient ses engagements comme il les a tenus jusqu’ici.
– Mais nous jouons gros jeu…
– Je ne trouve pas… Le métier que nous faisons, mon cher, n’est pas très dangereux ; car il est un de ceux que la police la plus habile constate difficilement. Nous sommes aimables et on nous aime…
Le major sourit et regarda Chérubin :
– Quel mal y a-t-il à cela ? dit-il.
– Aucun, en effet.
– Maintenant, le hasard fait que nos amours ont de funestes conséquences. Nous sommes indiscrets… ou bien étourdis. Eh bien ! S’il arrive une catastrophe, qu’est-ce que cela prouve ? Est-ce là un crime du ressort des tribunaux ?
– Vous avez raison, dit Chérubin.
– Mon Dieu ! acheva le major, je ne sais quel rôle ont à jouer nos associés, mais je trouve que le vôtre est tout à fait sans péril. Personne au monde ne saurait prouver que je ne vous connaissais pas hier. Or, nous nous sommes rencontrés aux bains de mer, aux eaux, ou dans un salon, vous m’avez paru un homme distingué, et, comme tel, j’ai cru pouvoir vous présenter chez la marquise. Maintenant, il arrive que la marquise est belle, et que vous l’aimez, que vous êtes beau et qu’elle vous aime… Qu’y puis-je faire ? En conscience, le marquis lui-même ne saurait m’en vouloir…
– À vous, non, mais à moi ?
– À vous, pas davantage ! Vous n’êtes point ami du marquis ; donc, vous ne le trahissez pas précisément. Le marquis a le droit de vous tuer, mais cela ne regarde nullement la justice ; car, évidemment, le marquis n’est pas un homme à recourir à la police correctionnelle. Vous risquez un duel, voilà tout.
– Alors, dit tranquillement Chérubin, nous pouvons marcher.
Le major sonna :
– Jean, dit-il à son valet de chambre, attelle Éclair à mon tilbury, je conduirai.
Dix minutes après, le major était obéi.
Il acheva de se ganter, passa son pardessus blanc, vêtement alors fort à la mode, et dit à Chérubin :
– Venez, je suis à vos ordres.
Tous deux descendirent dans la cour où attendait le tilbury ; le major prit les rênes, et le cheval s’élança au trot dans la rue de la Chaussée-d’Antin.
Il était alors dix heures et demie.
L’hôtel du marquis Van-Hop était situé à l’extrémité des Champs-Élysées, à l’entrée de l’allée des Veuves.
Quand le tilbury du major en atteignit la porte cochère, quelques coupés de maître, quelques équipages étaient rangés déjà dans la cour.
Cependant il y avait encore peu de monde, et la fête, qui promettait d’être brillante, si l’on s’en rapportait aux préparatifs, était à peine à son début.
Une trentaine de personnes, tout au plus, entouraient la marquise, qui se tenait dans son boudoir, attenant au grand salon du premier étage, tandis que son mari recevait dans cette pièce et donnait la main aux dames à mesure qu’elles arrivaient. Nous avons entrevu la marquise ; qu’on nous permette quelques lignes de silhouette à l’endroit du marquis.
M. Van-Hop était un homme d’environ quarante ans, qui paraissait à peine en avoir trente-cinq.
Il était grand, doué d’un naissant embonpoint, et toute sa personne trahissait un naturel apoplectique…
Blond, le teint légèrement coloré, les yeux bleus, le marquis était fort beau en réalité et résumait admirablement le type de l’homme du Nord.
Son sourire et son regard étaient doux, mais on comprenait que cet homme, bâti en hercule, devait être sujet à de terribles colères, si l’on remarquait ses épais sourcils d’un blond plus fauve et plus foncé que sa barbe et ses cheveux, et qui étaient tellement rapprochés, qu’il suffisait pour les unir d’un simple froncement.
M. Van-Hop était bon, loyal, affectueux même, mais il était jaloux…
Il était horriblement jaloux de sa femme, non point jaloux à la façon de l’homme qui se croit trahi, mais comme l’est celui qui redoute de l’être jamais.
Cette jalousie suffisait à empoisonner la vie calme, heureuse, opulente du riche banquier hollandais ; et cela, d’autant mieux qu’il faisait tous ses efforts pour dissimuler son mal et s’étudier constamment à paraître l’homme le moins jaloux de la terre. Aussi donnait-il des fêtes, conduisait-il sa femme dans le monde, à l’Opéra, aux Italiens, partout !
L’été, le marquis et la marquise Van-Hop se montraient successivement aux eaux de Bade et aux Pyrénées, à Vichy et aux bains de mer.
L’hiver, leurs salons s’ouvraient tous les mercredis à l’aristocratie parisienne des deux rives de la Seine, comme terrain neutre, où la finance et la noblesse se donnaient cordialement la main.
Ce soir-là, le marquis causait, lorsque le major et son protégé arrivèrent, avec un grand vieillard de soixante-dix ans environ, qui, bien certainement, n’en voulait pas paraître cinquante.
C’était le duc de Château-Mailly.
Le duc, ancien général de cavalerie, était de haute taille et avait dû être fort beau jusque dans son âge mûr.
Les succès qui, pour lui, avaient empli le passé, tournaient la tête à sa vieillesse, et il se croyait encore aimé pour lui-même de la meilleure foi du monde.
Aussi teignait-il soigneusement ses cheveux et sa moustache, et portait-il un corset sous son gilet.
Sa mise, d’une recherche excessive, était rehaussée par une brochette de décorations de toutes couleurs passée à son habit.
Le duc et son hôte se promenaient de long en large dans le grand salon, à peu près désert, et arrivaient jusqu’à la porte du boudoir, où la marquise était entourée par les premiers arrivés.
Auprès de la marquise, assise sur le même sofa, on aurait remarqué une femme dont la beauté semblait merveilleuse à distance, et supportait admirablement l’éclat des bougies.
Avait-elle vingt-cinq ans à peine, ou bien touchait-elle aux limites désolées de la quarantième année ?
C’était ce que nul n’aurait pu dire, le soir, au feu des lustres et des candélabres.
Cette femme qui jouait de l’éventail avec la grâce nonchalante de l’Espagnole, et qui avait de délicieuses poses de tête, de charmants sourires et de jolis gestes pleins de mutinerie, était madame Malassis, l’amie intime de la marquise Van-Hop.
Le marquis et le vieux duc arrivaient donc périodiquement jusqu’à la porte du boudoir dont les deux battants étaient ouverts, tournaient sur leurs talons et recommençaient leur promenade. Mais le vieux duc avait le temps, chaque fois, d’échanger avec madame Malassis un imperceptible regard et un demi-sourire de mystérieuse intelligence.
Le major, en entrant, alla droit au marquis.
Celui-ci lui tendit la main d’une façon courtoise et familière qui attestait l’intimité dont le major jouissait à l’hôtel Van-Hop.
– Mon cher marquis, dit-il, me permettez-vous de vous présenter un de mes amis, je dirais volontiers un de mes parents, M. Oscar de Verny ?
Et il démasqua Chérubin.
Chérubin s’inclina, et le marquis Van-Hop, qui s’apprêtait à saluer banalement comme il saluait cent personnes indifférentes ou inconnues chaque soir, se prit à tressaillir soudain.
Chérubin, en effet, justifiait assez bien son surnom pour un mari jaloux comme l’était M. Van-Hop.
Il possédait cette beauté merveilleuse et fatale qui séduit si bien les femmes à l’imagination vive, au caractère romanesque.
Chérubin, redevenu M. Oscar de Verny, résumait fort bien le type de ce jeune viveur un peu lassé déjà, au regard voilé à demi, au front pâli par les veilles, mais qui semble porter ce cachet de fatalité indélébile qui révèle une mission à accomplir.
On pouvait se dire, en le voyant : « Voilà un jeune homme qui s’est imposé le rôle de séducteur et qui le remplit en conscience, sans être arrêté par aucune considération. »
Aussi, à la vue de cet homme, un pressentiment bizarre agita-t-il le cœur du marquis Van-Hop.
Mais déjà le major et Chérubin l’avaient salué et s’éloignaient, pour ne point interrompre son entretien avec M. de Château-Mailly.
Le major pénétra dans le boudoir, toujours suivi de son protégé.
Madame Van-Hop écoutait, en ce moment, une anecdote que racontait madame Malassis, avec un esprit si pétillant, que des sourires approbateurs arquaient les lèvres des auditeurs, tandis que la marquise elle-même manifestait sa gaieté par un franc éclat de rire.
Auprès de la marquise se tenait un grand jeune homme blond, de vingt-sept à vingt-huit ans, dont l’attitude sévère semblait contraster avec le maintien joyeux et de bonne humeur des personnes qui l’entouraient.
Ce jeune homme, fort beau du reste, suivant les lois rigoureuses de la beauté plastique, avait, en outre, un cachet d’exquise distinction dans toute sa personne.
C’était le neveu de M. le duc de Château-Mailly.
Le comte écoutait sans sourire, et sans donner aucune marque d’approbation, le récit de madame Malassis.
Une expression de hauteur dédaigneuse arquait même ses lèvres à demi, tandis que la veuve parlait.
Derrière lui se trouvait un homme dont la physionomie originale et la mise excentrique n’avaient point encore attiré les regards, ce qu’il fallait attribuer à l’intérêt qui s’était attaché au récit de la belle veuve.
Qu’on se figure un homme au visage couleur de brique, aux cheveux roux ardents tombant sur ses épaules, dont les oreilles étaient ornées de boucles d’or, qui portait des diamants à ses doigts et à sa chemise, un habit bleu barbeau, un pantalon nankin et un de ces immenses faux cols britanniques dans lesquels disparaissaient le menton, la bouche et une partie des oreilles. Certes, si ce personnage, aussi bizarre par sa mise qu’étrange par sa physionomie et qui paraissait avoir quarante-cinq ans au moins, à en juger par son embonpoint plutôt que par son visage coloré et qui était presque maigre ; si ce personnage, disons-nous, n’avait eu la précaution de se tenir un peu à l’écart, il eût certainement été un point de mire universel.
Il était inutile de lui assigner une autre patrie que la nébuleuse Albion, et il justifiait pleinement son nom de sir Arthur Collins. Sir Arthur était arrivé le matin même, chez le marquis Van-Hop, muni d’une lettre de recommandation et de crédit en même temps de la maison Fly, Bowr et Cie, le marquis avait compté à sir Arthur les dix mille livres sterling mentionnées dans la lettre de crédit et l’avait invité à son bal. Sir Arthur était arrivé ponctuellement à dix heures, avait causé longuement avec la marquise alors toute seule, puis il s’était modestement effacé, lorsqu’étaient survenus quelques invités.
Or, au moment où madame Malassis terminait son histoire, sir Arthur toucha légèrement du doigt l’épaule du comte.
Celui-ci se retourna et manifesta un vif étonnement à la vue de l’excentrique personnage.
– Pardon, monsieur le comte, dit sir Arthur en très bon français, bien qu’avec un accent britannique très prononcé, pardon, fit-il à voix basse, mais je désirerais vous entretenir un moment.
Le comte fit quelques pas en arrière, et, fort intrigué, suivit l’Anglais dans un coin du salon.
– Monsieur le comte, reprit ce dernier, sans se départir un moment de sa mélopée suffisante et de son grasseyement britannique, vous me voyez pour la première fois, et vous me trouverez peut-être indiscret…
– Nullement, milord, répondit le comte avec courtoisie.
– Oh ! dit l’Anglais, je ne suis pas milord, je suis gentleman simplement ; mais peu importe, je désire, monsieur le comte, vous entretenir d’une personne qui est ici, et qui, sans doute, ne vous est pas indifférente.
Le comte parut étonné.
– Que pensez-vous, continua l’Anglais, de cette dame qui amusait si fort tout le monde tantôt ?
Le comte tressaillit.
– Moi ?… fit-il, absolument rien…
– Lui trouvez-vous de l’esprit ?
– Comme à une parfumeuse retirée.
Un sourire énigmatique passa sur les lèvres de sir Arthur Collins.
– Elle est belle… hasarda-t-il.
– Elle a quarante ans.
– Soit ! Eh bien ?
– Et M. le duc de Château-Mailly, votre oncle…
Cette fois, le comte laissa échapper un geste de surprise, et regarda cet interlocuteur étrange qu’il n’avait jamais vu auparavant, et qui venait précisément lui parler de son oncle et de sa mystérieuse passion.
– Votre oncle, acheva très froidement sir Arthur, est d’un avis diamétralement opposé au vôtre, monsieur le comte. Et la preuve en est…
– Ah ! fit le comte, vous avez une preuve ?
– Oui.
– Et… quelle est-elle ?
– C’est que, avant un mois, madame Malassis, veuve d’un ancien parfumeur, femme de mœurs plus que douteuses, malgré sa pruderie d’emprunt, sera duchesse de Château-Mailly.
Le comte devint livide et se mordit les lèvres.
– Je sais bien, dit sir Arthur, que je ne vous apprends rien, que vous vous attendez même à cet événement depuis longtemps, comme le condamné qui ne peut échapper à l’exécuteur attend en frémissant sa terrible hache…
– Monsieur… fit le comte.
– Pardon, monsieur, poursuivit sir Arthur avec un calme parfait et en s’inclinant de nouveau, veuillez m’écouter sans trop d’impatience, car j’ai peut-être, je dois certainement avoir un mobile bien puissant pour vous parler de cette déplorable affaire ; veuillez m’écouter.
Et l’Anglais s’assit sur un de ces sièges qu’on nomme tourne-dos, invitant du geste le comte à l’imiter.
Puis il reprit, lorsque ce dernier se fut assis à son tour :
– M. le duc de Château-Mailly a une immense fortune dont vous devriez hériter, et qui cependant ira tout entière à madame Malassis, à laquelle il fera une donation universelle par contrat de mariage… Ceci est inévitable.
– Mais monsieur, dit le comte d’une voix sourde, pourquoi vous faire un prophète de malheur et m’annoncer ce que, hélas ! j’ai deviné depuis longtemps ?
– Monsieur le comte, répondit sir Arthur, si je me suis permis de vous faire toucher au doigt le malheur qui vous menace, c’est que… peut-être…
Sir Arthur s’arrêta.
– Peut-être ?… fit le comte anxieux.
Un regard étrange s’échappa des prunelles de l’Anglais :
– C’est que… peut-être…, acheva-t-il lentement, il y a, en ce monde, un seul homme qui puisse empêcher le mariage du duc de Château-Mailly, et vous conserver, à vous, votre héritage.
Le comte étouffa un cri.
– Et… cet homme ?… interrogea-t-il.
– C’est moi, dit sir Arthur Collins.
En ce moment, un laquais jetait aux invités, du seuil du grand salon, le nom de M. et de madame Fernand Rocher, et s’effaçait pour les laisser passer.