XVIII

C’était le surlendemain du jour où sir Williams avait eu avec Rocambole l’entretien que nous venons de rapporter.

Madame la marquise Van-Hop était à sa toilette.

Il était alors sept heures et demie environ.

Le marquis était plongé dans une vaste bergère, dans le boudoir de sa femme, tandis que celle-ci était aux mains de ses caméristes.

Amoureux comme au premier jour de la lune de miel, M. Van-Hop admirait la suave beauté de sa femme, beauté qui se fût fort bien passée de la rivière de diamants qu’elle avait sur ses épaules et des magnifiques branches de corail posées dans ses cheveux noirs. Pourtant la marquise était pâle et souffrante.

Depuis quelques jours, surtout, la créole était en proie à de vagues inquiétudes, à d’insolites tristesses dont elle ne pouvait s’expliquer la cause.

Mais son mari était là, à cette heure ; son mari qu’elle avait tant aimé, qu’elle aimait encore, du moins elle le croyait, et le sourire était revenu à ses lèvres, et c’était avec une chaste coquetterie qu’elle jetait un regard furtif et complaisant dans la psyché placée devant elle.

Le marquis avait bien quarante ans, mais il avait conservé cette mâle beauté un peu froide, un peu taciturne, sans doute, qui est l’apanage des races du Nord.

De haute taille, jouissant déjà d’une sorte d’embonpoint prématuré, le marquis, dont le teint était ordinairement coloré, devenait, par suite d’une émotion violente, extrêmement pâle.

Il était sujet, disait-on, à ce que les peuples septentrionaux appellent la colère blanche. Habituellement calme, doux, bienveillant, il dissimulait sa jalousie, mais souvent sa pâleur livide trahissait ses fureurs concentrées, et sir Williams l’avait parfaitement apprécié lorsqu’il l’avait jugé capable de tuer sa femme le jour où il la reconnaîtrait coupable, ou la croirait telle.

Cependant, M. Van-Hop était un homme du monde, il savait commander à ses passions, dominer ses instincts, et, par conséquent, laisser sa femme entièrement libre de ses actions. Ainsi, ce jour-là, le marquis n’avait vu aucun inconvénient à laisser aller sa femme à l’Opéra sans lui.

Le marquis était joueur d’échecs passionné ; il avait ce soir-là une très belle partie à son cercle, et il ne voulait point y manquer.

– Ma chère amie, avait-il dit à sa femme, j’irai vous prendre à l’Opéra à onze heures, vers la fin du dernier acte.

Et il assistait en causant à la toilette de sa femme, lorsqu’on annonça :

– Monsieur le major Carden !

– Faites entrer au salon, dit la marquise.

– Non, non, dit vivement son mari, vous êtes habillée, ma chère amie, et vous pouvez recevoir le major ici. C’est un vieil ami, qui peut pénétrer partout.

Les cinquante années du major expliquaient parfaitement cette confiance de M. Van-Hop.

Le major entra.

– Ah ! par exemple, dit le marquis, auquel vint sur-le-champ une idée, vous êtes charmant de nous arriver, major.

Le major baisa la main de la marquise et regarda le mari d’un air interrogateur.

– Mon cher major, dit ce dernier, aimez-vous l’Opéra ?

– Beaucoup, marquis.

– Eh bien, madame vous offre une place dans sa loge.

Et le marquis regarda sa femme.

Un léger sourire vint sur les lèvres de la marquise.

– Major, dit-elle, mon mari est un traître, ou plutôt c’est un mari comme il y en a tant, qui préfère un échiquier à sa femme, et qui, pour concilier ses devoirs et ses passions, met sa femme sous la protection de son ami.

Madame Van-Hop regarda son mari et corrigea par un regard charmant la dure amertume de ce petit reproche.

– Allez, ajouta-t-elle, allez jouer, monsieur, mais n’oubliez pas de venir entendre le quatrième acte ; vous savez bien que nous l’aimons.

Dix minutes après, le major montait dans le grand coupé de la marquise et la conduisait à l’Opéra.

C’était un vendredi, le jour de fashion. La salle était pleine.

La marquise était belle à ravir ce soir-là, et fit sensation en entrant dans sa loge.

Les instructions de sir Williams avaient été suivies à la lettre par Rocambole.

Un peu après que la marquise eut pris place sur le devant de sa loge, la loge à côté s’ouvrit et deux jeunes gens y entrèrent.

Le premier était M. Oscar de Verny, dit Chérubin.

Il s’accouda sur le devant et se pencha à demi, de telle façon que la marquise, dont les jumelles étaient précisément dirigées vers la salle, pût l’apercevoir.

Si madame Van-Hop avait vu tout à coup surgir devant elle un péril certain, imminent, impossible à conjurer, peut-être n’eût-elle pas éprouvé une émotion plus violente que celle qui lui serra le cœur au moment où elle aperçut Chérubin.

Mais elle était femme, et toute femme sait dissimuler les angoisses de son âme sous un masque d’indifférence.

Pas un muscle de son beau visage ne tressaillit, et elle se retourna vers la scène sans la moindre affectation.

Mais elle l’avait vu…

Quant au major, comme il ne pouvait, de sa place, apercevoir Chérubin, il conservait une attitude fort calme, et lorgnait la salle en vieil habitué de l’Opéra qui retrouve tout son monde chaque vendredi soir.

Au moment où le rideau se levait, la loge située vis-à-vis de celle de la marquise, et qui était celle d’un étranger de distinction, fut ouverte à M. le vicomte de Cambolh, qui entra le lorgnon dans l’œil, un charmant sourire aux lèvres.

– Tiens, dit le major se penchant vers la marquise, voilà M. de Cambolh.

– En effet, dit la marquise.

– Je crois l’avoir rencontré chez vous…

– Oui, un sculpteur que je vois beaucoup, et qui veut bien me donner quelques leçons de statuaire, l’a présenté chez moi.

La marquise, dont le cœur battait toujours d’une émotion inconnue, était ravie d’échanger quelques mots avec son cavalier dans le seul but de tromper son anxiété.

– Du reste, reprit le major, M. de Cambolh est un homme de bonnes manières, un gentilhomme de la meilleure roche et du meilleur monde.

– C’est un Suédois, m’a-t-on dit ?

– D’origine. Il est né en France. J’ai longtemps servi avec son père. Sa famille a tenu un rang distingué à la cour de Suède.

– Est-il riche ?

– Non, trente ou quarante mille livres de rente au plus ; mais il fera un beau mariage au premier jour. Il est jeune, beau garçon, spirituel… Mais, s’interrompit le major, comme toute médaille a son revers, je vous avouerai que le vicomte a, en échange de grandes qualités, un caractère irascible et querelleur.

– En vérité ! fit la marquise, qui paraissait écouter le major avec attention, alors qu’en réalité sa pensée était ailleurs.

– À ma connaissance, reprit le major, il s’est battu vingt-cinq ou trente fois. Il est très beau tireur, il apporte sur le terrain un sang-froid terrible et souvent il a tué son adversaire.

– Quelle horreur ! murmura la marquise.

Et elle se tourna de nouveau vers la scène et parut écouter le premier acte avec beaucoup d’attention.

Mais, en réalité, elle cherchait à se rendre compte de ces battements de cœur précipités qui l’assaillaient depuis qu’elle avait entrevu Chérubin.

Cependant elle crut remarquer la lorgnette du vicomte de Cambolh dirigée avec une tenace attention sur la loge voisine de la sienne, c’est-à-dire sur celle de M. Oscar de Verny.

Et alors les paroles du major Carden la firent tressaillir.

Ou le vicomte lorgnait Chérubin d’une façon hostile, et la marquise, à cette pensée, sentait son cœur battre plus précipitamment, ou il y avait une femme dans la loge de M. de Verny, laquelle attirait l’impertinente attention de M. de Cambolh.

Et la marquise, en admettant cette hypothèse, éprouva un malaise étrange.

Le premier acte fini, la toile baissa, le vicomte quitta sa loge.

Madame Van-Hop respira… On eût dit qu’elle venait d’échapper à un danger.

Mais, peu après, elle entendit frapper à la porte de la loge voisine ; cette porte s’ouvrit, et elle recueillit ces paroles échangées à mi-voix :

– Monsieur Oscar de Verny ?

– C’est moi, monsieur.

– Monsieur, voudriez-vous m’accorder une minute d’entretien ?

– Volontiers, monsieur.

– Je suis le vicomte de Cambolh.

– Je le sais, monsieur, j’ai eu l’honneur de vous rencontrer chez la marquise Van-Hop, il y a huit jours.

La marquise tressaillit, et elle se prit à écouter avec une âpre curiosité.

– Monsieur, reprit M. de Cambolh avec une courtoisie parfaite, j’ai passé huit jours à chercher votre nom et votre adresse… Tout à l’heure, on vient de me donner votre nom…

– Je puis vous satisfaire, monsieur, sur le dernier point. J’habite un entresol rue de la Pépinière, 40.

À ces mots, madame Van-Hop, qui écoutait toujours, tandis que le major, placé à l’autre bout de la loge, n’entendait pas ou ne paraissait rien entendre, madame Van-Hop tressaillit encore…

– Mais, dit M. de Verny, je suis étonné, monsieur, vous en conviendrez, de la curiosité qui s’est emparée de vous.

– C’est que, probablement, répondit M. de Cambolh, j’avais un motif de vous rencontrer. Au bal, chez la marquise, j’ignorais votre nom… et je tenais à le savoir.

– Monsieur, répliqua M. de Verny avec une pointe d’ironie, seriez-vous chargé de quelque mission… secrète ?

– Nullement, monsieur. Je m’occupe uniquement de mes propres affaires, et si vous voulez bien me le permettre, je m’expliquerai clairement.

– Voyons, monsieur, je vous écoute.

– Monsieur, reprit le vicomte à mi-voix, on a joué au lansquenet chez le marquis Van-Hop.

– Je m’en souviens, monsieur.

– Le jeu était assez animé, n’est-ce pas ? Il y avait des joueurs heureux.

– Très heureux ! fit Oscar avec une pointe d’ironie dans la voix.

– Moi, par exemple, reprit le vicomte, car j’ai gagné une assez belle somme sur main que j’ai passée.

– Je m’en souviens à merveille.

– Cette main passée m’a valu une petite affaire désagréable. On m’a cherché querelle. Bref, j’ai quitté le bal pour aller me battre.

– Ah ! dit M. de Verny avec un accent que la marquise, toujours attentive, prit pour de la surprise.

– Mais j’avais pris toutes mes précautions d’avance et fait mes conditions. Mon adversaire acceptait mes épées, nous allions les prendre chez moi, et, grâce à la vitesse de mon cheval, j’avait calculé que nous aurions le temps d’aller nous battre dans la plaine de Monceau, puis que le vainqueur pourrait revenir et rentrer au bal sans que tout cela eût pris plus d’une heure.

– Vous teniez donc à danser encore ?

– Non, mais à me retrouver avec certaines personnes à qui des sourires malveillants, quelques paroles peu mesurées avaient échappé au moment où je quittais la table de jeu.

La marquise écoutait toujours, et elle était au supplice.

Évidemment, M. de Cambolh venait provoquer Oscar de Verny.

– Ainsi, continua le vicomte, j’ai cru entendre ces paroles au moment où je me retirais : « On n’a jamais vu jouer de cette façon que les gens qui font du lansquenet un métier. »

– Ah ! vous avez entendu cela ?

– Parfaitement.

– Et vous savez qui a prononcé ces paroles ?

– Oui, monsieur, c’est vous…

– Peut-être !

Et madame Van-Hop devina qu’un sourire plein de hauteur dédaigneuse avait dû accompagner ces deux mots.

– Monsieur, dit le vicomte, après l’affaire, quand je suis revenu au bal, je vous ai vainement cherché : vous étiez parti.

– Je pars toujours de bonne heure.

– Ce soir, heureusement, je vous retrouve à l’Opéra, et j’aime à croire que vous ne me refuserez pas une explication… sur ces paroles malencontreuses qui vous sont échappées.

– Monsieur le vicomte, répondit M. de Verny, j’ai un principe invariable…

– Lequel, monsieur ?

– Celui de ne jamais me repentir de mes actions ou de mes paroles en désavouant le passé.

– Ainsi vous ne rétractez rien ?

– Pas même une syllabe.

– Alors, monsieur, il ne me reste plus qu’à vous demander un dernier renseignement. En quel lieu désirez-vous recevoir mes témoins ?

– Je vous le répète, monsieur, j’habite un entresol rue de la Pépinière, 40.

– C’est que, dit le vicomte, il est déjà tard, et je désirerais en terminer dès demain matin.

– La chose est facile.

– Comment cela ?

– J’ai déjà ici un ami, monsieur que voilà, et j’ai aperçu tout à l’heure dans les couloirs le major Carden.

– Il est dans la loge à côté, dit le vicomte, la loge de madame Van-Hop.

– Ah !

– Ah !

Et, dans cette exclamation, la marquise devina une émotion subite, une inexprimable anxiété.

Elle écouta frémissante, et entendit Chérubin qui continuait ainsi :

– Je puis donner rendez-vous au major au café Cardinal, au coin de la rue Richelieu, vers minuit. Il y trouvera monsieur et vos témoins ; puis, demain à huit heures, nous pourrons nous rencontrer au Bois…

– Je dois vous prévenir d’une chose, dit le vicomte de Cambolh.

– Je vous écoute, monsieur.

– Je n’ai jamais compté faire du duel une plaisanterie ridicule ; je me bats sérieusement, et j’aime à croire que nous ne reviendrons pas tous les deux du Bois.

– Je l’espère aussi, monsieur.

La marquise, dont tout le sang affluait à son cœur, entendit de nouveau un bruit de chaises remuées, et comprit que le vicomte se retirait.

Le major profitait de l’entracte pour lorgner la salle, et paraissait ne rien entendre.

Ce que la jeune femme éprouva pendant ce court laps de temps est impossible à décrire.

Par ce qu’elle venait de souffrir, elle comprenait que l’un de ces deux hommes, qui, le lendemain, se disputeraient leur vie avec acharnement, lui inspirait une vive sympathie. Et cette sympathie avait une source mystérieuse, étrange, qu’elle ne pouvait s’expliquer encore.

Car la marquise était une de ces femmes réellement vertueuses, aux yeux desquels la chaîne du devoir paraît forgée d’anneaux indissolubles, et à qui la pensée qu’un autre amour peut remplacer l’amour légitime qui leur fut inspiré ne saurait venir que longtemps après même que cet amour aura clandestinement germé dans leur cœur, comme poussent les racines d’un jeune arbuste sous les racines d’un arbre grand et fort que l’orage renversera au premier jour.

Pendant un moment, la marquise ne chercha point à se rendre compte de ses douloureuses impressions : elle ne vit, ne comprit qu’une chose, c’est que M. de Verny, ce jeune homme si beau et si triste, allait se battre, et sans doute succomberait dans cette lutte meurtrière.

Alors, comme la femme est toujours douée d’un premier mouvement d’énergie et d’opposition, elle songea tout d’abord à empêcher cette rencontre…

Mais comment ? par quel moyen ?

Et puis, était-ce bien à elle de se mêler de la querelle de deux hommes qu’elle connaissait à peine, qui devaient lui être plus qu’indifférents ?

Et la marquise, dont la pâleur était extrême, se prit à réfléchir que dire un mot, laisser échapper un geste, c’était se compromettre à ses propres yeux, s’avouer à elle-même qu’elle aimait Chérubin.

Avouer au major Carden qu’elle avait écouté la conversation de M. de Verny et du vicomte, n’était-ce pas lui dire que Chérubin ne lui était pas indifférent ? Et le major, un homme qui savait la vie, qui avait étudié le cœur humain et les femmes, le major ne devinerait-il point ses angoisses ?

Pendant les dix minutes qui suivirent le départ du vicomte Cambolh, qui avait reparu dans sa loge, madame Van-Hop souffrit le martyre.

Mais ce fut bien autre chose encore lorsqu’elle entendit vibrer de nouveau cette voix enchanteresse et mélancolique de Chérubin, disant au jeune homme qui se trouvait dans sa loge :

– Mon ami, j’ai un aveu à vous faire et un service à vous demander. J’aime une femme, une femme qui ignore mon amour et ne l’apprendra qu’après ma mort. La vie m’est à charge, et j’accepterai le trépas comme un bienfait.

– Quelle folie ! murmura une voix que la marquise n’avait point entendue encore et qu’elle devina être celle du confident de M. de Verny.

– Aussi, continua Chérubin, j’accepte avec une sorte de joie ce combat que je pressens devoir m’être fatal.

– Oscar, vous êtes fou…

– Non, je suis las de la vie, voilà tout, car j’aime sans espoir… et celle que j’aime ignorera mon amour tant que je vivrai.

– Et si vous mourez ?

– Ah ! dit-il avec tristesse, c’est alors, ami, que votre dévouement ne me fera pas défaut, n’est-ce pas ?

– Que dois-je faire ?

– Demain, avant le combat, je vous remettrai une lettre…

Chérubin s’arrêta… La marquise se sentit défaillir.

– Eh bien, cette lettre ? interrogea l’ami.

– Cette lettre sera renfermée dans deux enveloppes : l’enveloppe extérieure sera blanche, l’enveloppe intérieure seule portera le nom du destinataire. Vous allez me jurer que, si je suis tué, vous porterez cette lettre à la petite poste, déchirerez la première enveloppe en fermant les yeux, et jetterez la lettre dans la boîte sans en regarder l’adresse.

– Je vous le jure, répondit l’ami.

– Vous le devinez, ami, murmura Chérubin, cette lettre est pour elle… Au moins, après ma mort, elle saura combien je l’aimais…

La marquise, à ces dernières paroles, se sentit défaillir. Mais en même temps un espoir lui vint.

Espoir insensé et comme les femmes en peuvent seules concevoir.

Chérubin avait songé au major pour son second témoin ; le major était son ami et en même temps l’ami de M. de Cambolh.

Or, Chérubin l’allait venir trouver sans doute, il lui exposerait sa demande, et le major ne pourrait s’empêcher de confier à la marquise ce que, hélas ! elle savait déjà… Et alors elle serait forte, elle saurait être calme, indifférente, avoir un sourire aux lèvres, et après lui avoir ainsi prouvé qu’elle ne s’intéressait pas plus à l’un qu’à l’autre des deux adversaires, elle lui ferait comprendre qu’il serait de son devoir, de son honneur même, à lui vieux soldat et arbitre en bravoure, d’arranger une affaire sans gravité aucune, et qui avait pris naissance dans son salon, à elle, marquise Van-Hop.

Et comme la marquise se promettait déjà de parler très haut en son propre nom, de faire valoir ses craintes de tout scandale, on frappa discrètement à la porte de sa loge…

Et la femme, déjà forte, eut un dernier moment de faiblesse, elle tressaillit et frissonna.

Car elle crut que c’était Chérubin.

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