Vierundfunfzigster Brief.

Paris, den 31. August 1848.

Ich war gestern so beschäftigt, daß ich nicht zum Schreiben kommen konnte. Heute versuche ich wenigstens Einiges nachzuholen. Bei einem zweiten Besuche fand ich den geistreichen Letronne, der unter Anderem erzählte, wie Guizot und Louis Philipp sich immer mehr in beschränkten Kreisen und Umgebungen festgerannt, keinen Rath angenommen und die täglich wachsenden Gefahren für unbedeutend gehalten hätten. Es sei Alles nur Kaffeegeschwätz und Geklätsch. — Über die spanische Heirath denken jetzt Alle, so wie ich am ersten Tage und im Widerspruch mit Eurer damaligen Sentimentalität. An das Aufgeben großer, sittlicher Grundsätze, habe sich die täglich immer mehr wachsende, furchtbare Verachtung des Königs angereiht. — Mignet verfehlte ich. Er schrieb der Gräfin Belgiojoso einen Brief über die italienischen Verhältnisse und diese, welche (wie mir Letronne sagte) täglich plus folle et plus maigre wird, läßt ihn in Mailand drucken. Der Inhalt stimmte nicht mit den neuen Regierungsgrundsätzen, und in pariser Journalen wird ein ungeheurer Lärm über den Direktor der Archive des auswärtigen Departements erhoben. Hieran reiht sich ein Briefwechsel mit Bastide, welcher damit endet, daß Mignet seine Entlassung einreicht.

Herrn Bastide übergeben den 31. Aug. 1848.

Considérations
d’un vieux professeur d’histoire.

Le développement actuel de l’Allemagne est sans doute de la plus haute importance non seulement pour ce pays même, mais pour l’Europe entière. Il n’est donc point étonnant, que les gouvernements européens pèsent mûrement leur position future vis-à-vis de l’Allemagne, tiennent compte du passé et ne préjugent pas l’avenir. On doit espérer que les délais inévitables qui peuvent s’en suivre, ne rencontreront pas trop de susceptibilité à Francfort. Quelque ingrat que soit le métier de prophète, on peut toutefois, sans crainte d’être démenti, prédire deux choses: d’abord, que l’idée d’une unité plus grande de l’Allemagne ne sera point abandonnée; puis, que tout en resserrant le lien fédératif, les états, qui composent l’Allemagne, ne seront point annullés, mais qu’il s’agira seulement de régler leurs rapports avec le pouvoir central. Ce double mouvement n’a rien d’incompatible. Ces intérêts, en apparence divergents, peuvent être conciliés.

Il n’en résulte aucun danger pour l’Etranger. — Au contraire l’étranger parait intéressé à contribuer en temps et lieu à la solution pacifique de ce problème. A l’heure qu’il est, le refus de l’Autriche d’accepter la médiation française et anglaise en Italie, donne lieu à des considérations particulières. D’un côté la France a proclamé le maintien de la nationalité italienne d’une manière si précise et si enthousiaste, qu’elle peut difficilement l’abandonner aux chances d’un tête-à-tête avec l’Autriche victorieuse; de l’autre côté une intervention armée de la France dans les affaires de l’Italie conduit indubitablement aux complications les plus regrettables non seulement pour la France, l’Italie et l’Allemagne, mais encore pour l’Europe entière.

Dans cet état des choses, il devient un devoir sacré de ne rien précipiter et de faire valoir, avant de recourir aux armes, tout le poids de conseils modérés, en demandant à l’Autriche des propositions positives sur les garanties à donner à la nationalité italienne — propositions propres à tranquilliser et à satisfaire à la fois, la France, l’Italie et l’Allemagne.

La position de l’Allemagne vis-à-vis de l’Autriche offre certainement bien des difficultés. Ce n’est pas ici le lieu de les développer. Mais il importe de bien se pénétrer de la disposition des esprits en Allemagne.

Le mot d’ordre, qui, à notre époque, agit sur les masses, c’est l’indépendance des nations. Partant de ce point de vue, il y a bien des Allemands, qui eussent désiré que l’Italie, par sa propre force, et par l’influence morale de ses alliés se soit émancipée de l’Autriche. Mais il entrera dans les idées de bien peu de personnes en Allemagne, — et particulièrement dans l’assemblée de Francfort, — qu’une telle émancipation se fasse par les armes d’une nation étrangère, sans prendre le caractère d’une conquête. Chaque victoire des armes françaises en Italie réagira dans ce sens en Allemagne, et cimentera le besoin de la concentration nationale plus que tous les discours de l’assemblée de Francfort et tous les décrets du Ministère central.

On était convaincu à Francfort, que cette France, pour laquelle on éprouvait de si vives sympathies, reconnaîtrait le pouvoir central provisoire sans délai. On s’attendait plutôt a quelque difficulté de la part de l’Angleterre, et surtout de la Russie. La confiance, avec laquelle on tournait les yeux vers Paris, reposait peut-être sur des suppositions erronées.

Toujours est-il, que les motifs d’une prolongation de rapports seulement officieux entre Paris et Francfort seront difficilement appréciés par l’opinion publique. Il est à prévoir que celle-ci subira de notables changements, sur tout si d’autres puissances européennes mettraient plus d’empressement à régler leurs relations internationales avec l’Allemagne. Ce retour de l’opinion publique influerait nécessairement la position de l’Allemagne et de son organe central au sujet des affaires d’Italie. Et pour prévenir ce retour, ne serait-il pas d’une bonne politique, d’écarter le plutôt possible les difficultés formelles, qui, en d’autres circonstances, certes, seraient d’un poids plus décisif? De cette manière les sympathies entre les deux pays seraient maintenues et augmentées, une grande garantie de plus pour un avenir pacifique serait consacrée, et les réserves exigées par les obligations internationales envers les différens pays de l’Allemagne ne seraient aucunement exclues.

Telle est l’opinion d’un vieux professeur d’histoire, qui de ses longues études s’est formé la conviction que des rapports de sincère amitié entre la France et l’Allemagne, sont le meilleur gage d’un heureux avenir pour les deux pays et pour l’Europe.

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