CHLOÉ. – Tu te rappelles comme nous nous sommes roulés sur l’herbe !
DAPHNIS. – Mais nous avons peu roulé sur l’or.
CHLOÉ. – Bah ! quand nous serons très riches !…
DAPHNIS. – Nous serons donc très riches ?
CHLOÉ. – Mon Daphnis, dès que tu auras gagné beaucoup d’argent, nous serons très riches. Oh ! je ne tiens pas à l’argent.
DAPHNIS. – Avec un chiffre de combien assuré ? Je me disais, jeune marié : « Voilà une femme courageuse que la misère n’effraiera pas et qui vivra avec moi sous une cabane de cantonnier ! » et je ne demandais au Seigneur que de nous donner notre pain quotidien, du pain de ménage si c’était possible, jusqu’au jour de ma mort où tu ferais la grande collecte définitive.
CHLOÉ. – Tu m’honorais. Mais si cette bonne opinion de moi t’encourage à la paresse, je préfère tout de même que tu arrives.