II

ô Poètes, quand vous auriez

Les Roses, les Roses soufflées,

Rouges sur tiges de lauriers,

Et de mille octaves enflées !

Quand BANVILLE en ferait neiger

Sanguinolentes, tournoyantes,

Pochant l’œil fou de l’étranger

Aux lectures mal bienveillantes !

De vos forêts et de vos prés,

ô très paisibles photographes !

La Flore est diverse à peu près

Comme des bouchons de carafes !

Toujours les végétaux Français,

Hargneux, phtisiques, ridicules,

Où le ventre des chiens bassets

Navigue en paix, aux crépuscules ;

Toujours, après d’affreux dessins

De Lotos bleus ou d’Hélianthes,

Estampes roses, sujets saints

Pour de jeunes communiantes !

L’Ode Açoka cadre avec la

Strophe en fenêtre de lorette ;

Et de lourds papillons d’éclat

Fientent sur la Pâquerette.

Vieilles verdures, vieux galons !

ô croquignoles végétales !

Fleurs fantasques des vieux Salons !

– Aux hannetons, pas aux crotales,

Ces poupards végétaux en pleurs

Que Grandville eût mis aux lisières,

Et qu’allaitèrent de couleurs

De méchants astres à visières !

Oui, vos bavures de pipeaux

Font de précieuses glucoses !

– Tas d’œufs frits dans de vieux chapeaux,

Lys, Açokas, Lilas et Roses ! ...