Dis, non les pampas printaniers
Noirs d’épouvantables révoltes,
Mais les tabacs, les cotonniers !
Dis les exotiques récoltes !
Dis, front blanc que Phébus tanna,
De combien de dollars se rente
Pedro Velasquez, Habana ;
Incague la mer de Sorrente
Où vont les Cygnes par milliers ;
Que tes strophes soient des réclames
Pous l’abatis des mangliers
Fouillés des hydres et des lames !
Ton quatrain plonge aux bois sanglants
Et revient proposer aux Hommes
Divers sujets de sucres blancs,
De pectoraires et de gommes !
Sachons par Toi si les blondeurs
Des Pics neigeux, vers les Tropiques,
Sont ou des insectes pondeurs
Ou des lichens microscopiques !
Trouve, à Chasseur, nous le voulons,
Quelques garances parfumées
Que la Nature en pantalons
Fasse éclore ! – pour nos Armées !
Trouve, aux abords du Bois qui dort,
Les fleurs, pareilles à des mufles,
D’où bavent des pommades d’or
Sur les cheveux sombres des Buffles !
Trouve, aux prés fous, où sur le Bleu
Tremble l’argent des pubescences,
Des calices pleins d’Œufs de feu
Qui cuisent parmi les essences !
Trouve des Chardons cotonneux
Dont dix ânes aux yeux de braises
Travaillent à filer les nœuds !
Trouve des Fleurs qui soient des chaises !
Oui, trouve au cœur des noirs filons
Des fleurs presque pierres, – fameuses ! -
Qui vers leurs durs ovaires blonds
Aient des amygdales gemmeuses !
Sers-nous, à Farceur tu le peux,
Sur un plat de vermeil splendide
Des ragoûts de Lys sirupeux
Mordant nos cuillers Alfénide !