III

La veille du grand Jour l’enfant se fait malade.

Mieux qu’à l’Église haute aux funèbres rumeurs,

D’abord le frisson vient, – le lit n’étant pas fade -

Un frisson surhumain qui retourne : « Je meurs... »

Et, comme un vol d’amour fait à ses sœurs stupides,

Elle compte, abattue et les mains sur son cœur

Les Anges, les Jésus et ses Vierges nitides

Et, calmement, son âme a bu tout son vainqueur.

Adonaï ! ... – Dans les terminaisons latines,

Des cieux moirés de vert baignent les Fronts vermeils

Et tachés du sang pur des célestes poitrines,

De grands linges neigeux tombent sur les soleils !

– Pour ses virginités présentes et futures

Elle mord aux fraîcheurs de ta Rémission,

Mais plus que les lys d’eau, plus que les confitures,

Tes pardons sont glacés, à Reine de Sion !

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