La veille du grand Jour l’enfant se fait malade.
Mieux qu’à l’Église haute aux funèbres rumeurs,
D’abord le frisson vient, – le lit n’étant pas fade -
Un frisson surhumain qui retourne : « Je meurs... »
Et, comme un vol d’amour fait à ses sœurs stupides,
Elle compte, abattue et les mains sur son cœur
Les Anges, les Jésus et ses Vierges nitides
Et, calmement, son âme a bu tout son vainqueur.
Adonaï ! ... – Dans les terminaisons latines,
Des cieux moirés de vert baignent les Fronts vermeils
Et tachés du sang pur des célestes poitrines,
De grands linges neigeux tombent sur les soleils !
– Pour ses virginités présentes et futures
Elle mord aux fraîcheurs de ta Rémission,
Mais plus que les lys d’eau, plus que les confitures,
Tes pardons sont glacés, à Reine de Sion !