II

Je crois en toi ! je crois en toi ! Divine mère,

Aphrodité marine ! – Oh ! la route est amère

Depuis que l’autre Dieu nous attelle à sa croix ;

Chair, Marbre, Fleur Vénus, c’est en toi que je crois !

– Oui, l’Homme est triste et laid, triste sous le ciel vaste,

Il a des vêtements, parce qu’il n’est plus chaste,

Parce qu’il a sali son fier buste de dieu,

Et qu’il a rabougri, comme une idole au feu,

Son corps Olympien aux servitudes sales !

Oui, même après la mort, dans les squelettes pâles

Il veut vivre, insultant la première beauté !

– Et l’Idole où tu mis tant de virginité,

Où tu divinisas notre argile, la Femme,

Afin que l’Homme pût éclairer sa pauvre âme.

Et monter lentement, dans un immense amour

De la prison terrestre à la beauté du jour,

La Femme ne sait plus même être Courtisane !

– C’est une bonne farce ! et le monde ricane

Au nom doux et sacré de la grande Vénus !

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