SCÈNE IX.

DORANTE.

Me suis-je assez longtemps contraint en sa présence ?

Ai-je montré près d’elle assez de patience ?

Ai-je assez observé ses perfides noirceurs ?

Suis-je assez poignardé de ses fausses douleurs ?

Douceurs pleines de fiel, d’amertume et de larmes,

Grands dieux ! que pour mon cœur vous eussiez eu de charmes !

Si sa bouche, parlant avec sincérité,

N’eût pas au fond du sien trahi la vérité !

J’en ai trop enduré, je devais la confondre ;

À cette lettre enfin qu’eût-elle osé répondre ?

Je devais à mes yeux un peu l’humilier ;

Je devais… Mais plutôt songeons à l’oublier.

Fuyons, éloignons-nous de ce séjour funeste ;

Achevons d’étouffer un feu que je déteste

Mais ne partons qu’après avoir tiré raison

Du perfide Valère et de sa trahison.

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