SCÈNE VII

Les forêts de la Bohême.

RAZMANN, SPIEGELBERG, arrivant chacun d’un côté différent ; TROUPE DE BRIGANDS.

RAZMANN.

Sois le bien venu, camarade de guerre, sois le bien venu dans les forêts de Bohême. (Ils s’embrassent.) Dans quel coin du monde la tempête t’avait-elle jeté ? Quel vent t’amène, mon camarade ?

SPIEGELBERG.

J’arrive tout bouillant de la foire de Leipzig. Il faisait bon là. Demande à Schufterle. Il m’a chargé de te féliciter cordialement au sujet de ton heureux retour… Il a joint en chemin la grande bande de votre capitaine. (S’asseyant à terre.) Et comment avez-vous vécu depuis votre départ ? Comment va le métier ?… Oh ! je pourrais vous raconter de nos tours, à te faire oublier le boire et le manger jusqu’à demain matin.

RAZMANN.

Je le crois, je le crois. Tu as fait parler de toi dans les journaux. Mais où diable as-tu ramassé tous ces bandits ? Grêle et tempête ! tu nous en amènes un petit bataillon, tu es un excellent recruteur !

SPIEGELBERG.

N’est-ce pas ? Et ce sont là des gens adroits. Accroche ton chapeau au soleil, je parie qu’ils le volent et que de tous les habitants de la terre pas un seul ne s’en apercevra.

RAZMANN, riant.

Avec ces braves compagnons, tu seras bien accueilli du capitaine… Il a aussi engagé des gens solides.

SPIEGELBERG, avec humeur.

Tais-toi donc, avec ton capitaine… Et les miens, en comparaison !… Peuh !

RAZMANN.

Eh bien ! soit. Ils peuvent avoir des doigts bien exercés… mais je te dis que la réputation de notre capitaine a déjà tenté d’honnêtes gens.

SPIEGELBERG.

Tant pis.

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