SCÈNE VIII

MOOR, SCHWEIZER ET KOSINSKY.

MOOR.

Donne-moi ta main droite, Kosinsky ; Schweizer, ta main gauche. (Il prend leurs mains, et se met au milieu d’eux, à Kosinsky.) Tu es encore pur, jeune homme… Parmi les impurs, le seul sans tache. (À Schweizer.) J’ai trempé bien avant cette main dans le sang… C’est moi qui l’ai fait. Par ce brûlant serrement de main, je reprends ce qui est à moi. Schweizer, tu es pur. (Élevant leurs mains vers le ciel avec ferveur.) Notre père à tous ! c’est ici que je te les rends. Ils te seront plus ardemment attachés que ceux qui n’ont jamais tombé, j’en suis certain. (Schweizer et Kosinsky s’embrassent.) Pas à présent, de grâce, pas à présent, mes bons amis. Épargnez mon courage à cette heure décisive. Un comté m’est échu… un trésor sur lequel aucune malédiction n’a donné un coup de son aile de harpie… Partagez-le entre vous, mes enfants, devenez bons citoyens, et si, pour dix de ceux que j’ai assassinés, vous faites seulement un heureux, vous sauverez mon âme… Allez… Point d’adieu… Nous nous reverrons là-bas… ou jamais… Allez ! allez vite, avant que je ne m’attendrisse. (Schweizer et Kosinsky se cachent le visage, et s’éloignent.)

Share on Twitter Share on Facebook