CHAPITRE II GÉOGRAPHIE

Parmi les documents mentionnés plus haut, il existe des cartes du monde à des époques différentes de l’histoire ; l’auteur de cet ouvrage a eu le grand privilège d’obtenir des copies – plus ou moins complètes – de quatre d’entre elles. Toutes les quatre représentent l’Atlantide et les contrées environnantes à différentes époques de l’histoire. Ces périodes correspondent approximativement aux époques qui séparaient les catastrophes mentionnées plus haut ; et c’est naturellement dans le cours de ces périodes représentées par ces quatre cartes que se groupent les annales de la race atlantéenne. – Avant d’exposer l’histoire de cette race, il est nécessaire, cependant, de faire quelques remarques sur la géographie du pays au cours des quatre époques différentes.

La première carte représente la surface de la terre ainsi qu’elle existait il y a environ un million d’années, alors que la race atlantéenne était dans toute sa grandeur et avant que se produisît le grand cataclysme qui eut lieu il y a à peu près huit cent mille ans.

Il faut remarquer que le continent de l’Atlantide lui-même s’étendait de quelques degrés à l’est de l’Islande jusque environ à l’endroit où est situé aujourd’hui Rio-de-Janeiro dans l’Amérique méridionale. Comprenant le Texas et le golfe du Mexique, les États méridionaux et orientaux de l’Amérique, ainsi que le Labrador, ce continent s’étendait à travers l’Océan jusqu’à nos îles ; l’Écosse et l’Irlande, ainsi qu’une partie du Nord de l’Angleterre, en formaient les promontoires – tandis que ses contrées équatoriales comprenaient le Brésil et toute l’étendue de l’Océan jusqu’à la Côte d’Or de l’Afrique. Des fragments disséminés, qui dans la suite formèrent les continents de l’Europe, de l’Amérique et de l’Afrique, sont indiqués sur cette carte, de même qu’un continent encore plus ancien, très étendu, la Lémurie. Les restes d’un continent plus ancien encore, le continent hyperboréen qui fut habité par la seconde race racine, sont aussi indiqués et colorés en bleu, de même que la Lémurie. Ainsi qu’on le voit d’après la seconde carte, la catastrophe qui s’est produite il y a huit cent mille ans a apporté un très grand changement dans la distribution territoriale du globe. Le grand continent a perdu ses régions polaires, et les portions qui restaient ont été encore divisées.

Le continent américain qui apparaît à cette époque est séparé par un détroit du continent de l’Atlantide qui l’avait formé et celui-ci ne comprend plus que quelques territoires existants encore aujourd’hui, plus toute l’étendue de l’océan Atlantique depuis le 50° nord jusqu’à quelques degrés au sud de l’Équateur. Les abaissements et les soulèvements de terrains dans les autres parties du monde ont été aussi très considérables. Les îles Britanniques, par exemple, font partie d’une île immense, qui comprend la presqu’île de Scandinavie, le Nord de la France et toutes les mers voisines et environnantes. Il est à remarquer que les restes de la Lémurie se trouvent diminués, tandis que les territoires de l’Europe, de l’Amérique et de l’Afrique se sont accrus.

La troisième carte indique les résultats de la catastrophe qui s’est produite il y a environ deux cent mille ans.

À l’exception de quelques changements survenus dans les continents d’Atlantide et d’Amérique, et la submersion de l’Égypte, on peut voir que les abaissements et les soulèvements des territoires à cette époque furent relativement peu importants. Et, en effet, la citation que nous avons empruntée au livre sacré des Guatémaléens prouve que cette catastrophe n’a pas toujours été regardée comme une des plus considérables – car, dans ce livre, on n’en mentionne que trois grandes. L’île de Scandinavie apparaît alors jointe au continent.

Les deux parties qui composaient à ce moment l’Atlantide étaient désignées sous les noms de Routa et Daitya.

En examinant la quatrième carte, on se rend compte de la prodigieuse convulsion qui eut lieu il y a environ quatre-vingt mille ans. Daitya, la plus petite des deux îles, et celle qui était le plus au sud, a presque complètement disparu, tandis qu’il ne subsiste plus de l’île de Routa qu’une partie relativement petite : l’île de Poseïdon. Cette carte, dressée il y a environ soixante-quinze mille ans, représente exactement, sans aucun doute, la surface de la terre telle qu’elle a existé depuis cette époque jusqu’à la submersion finale de Poseïdon en 9564 avant Jésus-Christ, bien que, dans le cours de cette période, des changements sans importance aient pu se produire.

Il est à remarquer que les contours des continents commencèrent à ce moment à prendre l’aspect qu’ils ont de nos jours, bien que les îles Britanniques soient encore réunies au continent européen, tandis que la mer Baltique n’existait pas et que le désert du Sahara formait une partie du bassin de l’Océan.

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