CHAPITRE VII SCIENCES ET ARTS

Il faut reconnaître, tout d’abord, que notre propre race aryenne a atteint des résultats beaucoup plus considérables, sous tous les rapports, que ceux qu’atteignirent les Atlantéens.

Mais, là même où ils ne s’élevèrent pas jusqu’à notre niveau de civilisation, l’étude de ce qu’ils tentèrent est intéressante comme représentant à l’esprit l’ensemble des points culminants atteints à cette époque reculée. D’autre part, le caractère de leurs acquisitions dans le domaine des sciences – par lesquelles ils surpassèrent nos connaissances actuelles – est si surprenant, qu’un sentiment d’étonnement saisit l’étudiant en présence d’un développement de civilisation si inégal dans ses manifestations.

Les arts et les sciences cultivés par les deux premières races étaient naturellement très imparfaits ; et nous n’avons pas l’intention de suivre le progrès atteint par chaque race en particulier.

L’histoire de la race atlantéenne, de même que celle de la race aryenne, est traversée par des époques de progrès auxquelles succèdent des époques de décadence. Le développement artistique et scientifique disparaissait complètement pendant certaines périodes, lesquelles étaient suivies par une ère de civilisation très élevée. Les remarques qui vont suivre se rapporteront naturellement à ces dernières périodes, parmi lesquelles la grande époque toltèque tient la première place.

L’architecture, la sculpture, la peinture et la musique étaient cultivées dans l’Atlantide. La musique, même aux meilleures époques, n’était que très imparfaite, et les instruments employés, de forme tout à fait primitive. Toutes les races atlantéennes aimaient les couleurs brillantes, et leurs maisons – à l’intérieur comme à l’extérieur – étaient décorées de tons éclatants ; mais l’art de la peinture ne fut jamais développé, bien que, durant les dernières périodes, un genre de dessin et de peinture fût enseigné dans les écoles. La sculpture, au contraire, enseignée dans les écoles, était très assidûment cultivée ; elle atteignit un degré de perfection très grand. Comme nous le verrons plus tard, au chapitre de la « Religion », chaque personne qui en avait le moyen avait coutume de placer son image dans l’un des temples. Ces images étaient parfois sculptées dans le bois ou dans une pierre dure, pareille au basalte ; mais, chez les riches, la mode se créa de faire couler leurs statues en l’un des métaux précieux : l’orichalque, l’or ou l’argent. On parvenait, dans ce cas, à obtenir une très grande ressemblance avec l’original.

Parmi les arts, l’architecture était le plus répandu. Les édifices étaient de massives constructions aux proportions gigantesques. Les maisons d’habitation, dans les villes, n’étaient pas, comme les nôtres, entassées, serrées les unes contre les autres dans des rues ; mais, de même que leurs maisons de campagne, elles étaient entourées de jardins, ou séparées par de vastes terrains, et toutes formaient des bâtiments isolés.

Les habitations de quelque importance étaient formées de quatre bâtiments entourant une cour centrale, au milieu de laquelle jaillissait une de ces fontaines dont le nombre avait valu à la « Ville aux Portes d’or » le surnom de « Ville des Eaux ». Les marchandises en vente n’étaient jamais exposées dans les rues, comme cela se fait aujourd’hui, et les transactions commerciales n’avaient pas lieu en public, sauf à certaines époques, où de grandes foires étaient installées sur les places publiques de la ville. Mais le trait caractéristique de la maison toltèque est la tour qui s’élevait au coin ou au centre de l’un des bâtiments. Un escalier extérieur, en spirale, menait aux étages supérieurs ; la tour était couronnée d’un dôme pointu, et cette partie supérieure de l’habitation était ordinairement employée comme observatoire. Comme il a été dit plus haut, les maisons étaient peintes de brillantes couleurs. Quelques-unes étaient ornées de sculptures, d’autres de fresques ou de dessins coloriés. Les baies des fenêtres étaient remplies par une substance semblable au verre, mais moins transparente. L’intérieur des maisons ne renfermait pas tous les raffinements que l’on y trouve de nos jours, mais la vie y trahissait une civilisation, dans son genre, très développée.

Les temples étaient formés d’immenses salles qui ressemblaient aux salles gigantesques de l’Égypte, mais construites encore sur de plus larges proportions. Les piliers de soutènement étaient généralement carrés, rarement circulaires. Aux temps de la décadence, les bas côtés s’ornèrent de chapelles innombrables, où l’on renfermait les images des habitants les plus considérables.

Ces niches latérales étaient, parfois, suffisamment vastes, pour que puisse y évoluer le cortège de prêtres, que des hommes éminents avaient à leur service pour célébrer le culte de leur propre image. De même que les maisons particulières, les temples n’étaient jamais complets, s’ils n’étaient surmontés de ces tourelles couronnées d’un dôme, et dont les dimensions et les ornements étaient proportionnés à la magnificence de l’habitation qu’elles complétaient. Ces tours servaient aux observations astronomiques et au culte du Soleil.

Les métaux précieux étaient largement employés pour l’ornementation des temples ; l’intérieur de ces édifices était souvent non seulement incrusté, mais encore recouvert de plaques d’or. L’or et l’argent étaient hautement appréciés ; mais, comme nous le verrons plus loin au sujet de leur emploi courant, l’usage qu’on en faisait était purement artistique et jamais appliqué aux transactions ; car la grande quantité de ces métaux, fabriqués alors par les chimistes, – ou, comme nous dirions aujourd’hui, par les alchimistes – les avait en quelque sorte dépossédés de la qualification de métaux précieux. Cette possibilité de la transmutation des métaux n’était pas universellement connue ; mais elle était cependant si répandue qu’elle avait lieu sur une très vaste échelle. En somme, la production de ces métaux si précieux peut être considérée comme une des entreprises industrielles de ce temps, par lesquelles les alchimistes gagnaient leur vie. L’or étant plus apprécié que l’argent, on en fabriquait davantage.

Share on Twitter Share on Facebook