Conclusion

Les vacances étant finies, nous laisserons grandir et vivre nos amis sans plus en parler.

Je dirai seulement à ceux qui ont pris intérêt à mes enfants, que Mme de Rosbourg alla s’installer dans son nouveau château, mais qu’elle continua à voir Mme de Fleurville tous les jours ; que Marguerite et Paul donnaient, tous les jours aussi, rendez-vous à leurs trois amies à mi-chemin des deux châteaux ; que l’hiver ils demeuraient tous ensemble à Paris, dans l’hôtel de M. de Rosbourg ; que Camille fit sa première communion l’année d’après, Madeleine un an plus tard ; qu’elles restèrent bonnes et charmantes comme nous les avons vues dans les Petites Filles modèles, qu’elles se marièrent très bien et furent très heureuses ; que Sophie devint de plus en plus semblable à ses amies, dont elle ne se sépara qu’à l’âge de vingt ans lorsqu’elle épousa Jean de Rugès ; que Marguerite ne voulut jamais quitter son père et sa mère, ce qui fut très facile, puisqu’elle épousa Paul quand elle fut grande, et que tous deux consacrèrent leur vie à faire le bonheur de leurs parents.

Léon, aussi bon, aussi indulgent, aussi courageux qu’il avait été hargneux, moqueur et timide, devint un brave militaire. Pendant vingt ans il resta au service ; arrivé, à l’âge de cinquante ans, au grade de général, couvert de décorations et d’honneurs, il quitta le service et vint vivre près de son ami Paul, qu’il aimait toujours tendrement.

Jacques conserva toujours la même tendresse pour Paul et Marguerite ; tous les ans, il venait passer les vacances avec eux. Quand il devint grand, il entra au Conseil d’État, épousa une sœur de Marguerite, née peu de temps après nos VACANCES, nommée Pauline en l’honneur de Paul qui fut son parrain, et qui était en tout semblable à Marguerite, dont elle avait la bonté, la tendresse, l’esprit et la beauté. Il fut toujours un homme charmant, plein d’esprit, de vivacité, de bonté, de vertu, et ils vécurent tous ensemble, parfaitement heureux.

Les Tourne-Boule quittèrent le pays et la France pour habiter l’Amérique avec les débris de leur fortune perdue en luxe et en vanité ; Mlle Yolande, mal élevée, sans esprit, sans cœur et sans religion, se fit actrice quand elle fut grande et mourut à l’hôpital. M. Tourne-Boule, rentré en France et mourant de faim, fut très heureux d’être reçu chez les petites sœurs des pauvres, où il rendit des services en reprenant son ancien métier de marmiton.

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