Rien de neuf aujourd’hui. Nous n’avons rien découvert de ce que nous cherchons. Nous suivons maintenant la Bistritza : si notre supposition est fausse, nous avons perdu toutes nos chances. Nous avons examiné tous les esquifs, grands et petits. Ce matin, un équipage nous a pris pour un bateau du gouvernement et nous a traités en conséquence. Cela nous parut un moyen de faciliter les choses ; aussi, à Fundu, où la Bistritza se jette dans le Seret, nous nous sommes procuré un pavillon roumain que nous arborons à présent. Le tour a réussi pour tous les bateaux que nous avons visités. On nous a témoigné les plus grands égards sans opposer la moindre objection à nos questions. Quelques Slovaques nous ont parlé d’un grand bateau qui les avait dépassés, à une vitesse plus grande que la normale, avec à bord un équipage double. Cela s’était passé avant Fundu, de telle sorte qu’ils n’auraient pu dire si le bateau avait pris la Bistritza ou continué à remonter le Seret. Aucune nouvelle, à Fundu, d’un bateau de cette espèce ; il doit y avoir passé pendant la nuit. J’ai sommeil ; c’est peut-être le froid qui commence à m’affecter, et la nature exige du repos de temps en temps. Godalming insiste pour prendre la première veille. Dieu le bénisse pour sa bonté à l’égard de ma pauvre Mina !