2 novembre, au matin

Il fait grand jour. Mon bon compagnon n’a pas voulu me réveiller. C’aurait été un péché, dit-il, tant je dormais paisiblement, oubliant tout mon tourment. J’ai l’impression d’avoir été vilainement égoïste en dormant si longtemps. Mais il a eu raison, car ce matin je suis un autre homme, capable tout ensemble de veiller sur la machine, de gouverner et de faire le guet. Ma force et mon énergie me sont revenues, je le sens. Je me demande où Mina est à présent, où est Van Helsing. Ils ont dû arriver à Veresti mercredi vers midi. Il leur aura fallu quelque temps pour se procurer une voiture et des chevaux. Si donc ils ont été bon train, ils doivent être à présent au col de Borgo. Dieu les conduise, Dieu les aide ! Je tremble en pensant à ce qui peut arriver. Que n’est-il possible d’aller plus vite ! Mais les moteurs ronflent et donnent tout ce qu’ils peuvent. Comment se poursuit l’avance du Dr Seward et de Mr Morris ?… De très nombreux ruisseaux, dirait-on, descendent des montagnes vers cette rivière, mais aucun d’eux ne semble très important – aujourd’hui du moins, car ils doivent être redoutables en hiver et après la fonte des neiges – et les cavaliers ne doivent pas avoir rencontré de grands obstacles. J’espère les retrouver avant d’arriver à Strasba. Car si à ce moment nous n’avons pas rejoint le comte, nous devrons en délibérer ensemble.

Share on Twitter Share on Facebook