Une nuit de sommeil est un étonnant bienfait à la vérité. Hier, j’acceptais presque les idées monstrueuses de Van Helsing ; à présent, elles me paraissent un outrage au bon sens. Je ne doute pas que lui-même croie à tout ce qu’il raconte ; mais je me demande s’il n’a pas le cerveau un peu détraqué. Pourtant, il doit y avoir quelque explication rationnelle à toutes ces choses apparemment si mystérieuses. Se pourrait-il que ce soit l’œuvre du professeur lui-même ? Il est d’une intelligence à ce point extraordinaire que, si jamais il perdait la tête, il accomplirait son dessein – quel qu’il fût – avec une obstination que rien ne pourrait fléchir. Cette pensée me déplaît et, vraiment, quelle chose surprenante si l’on découvrait que Van Helsing est fou ! De toute façon, je vais l’observer attentivement ; il faut que j’aie quelque lumière sur cet autre mystère.