Le discours de Monsieur, à l’Hôtel-de-Ville, renferme un passage trop important pour n’être pas rappelé ici.
« Quant à mes opinions personnelles, dit ce personnage auguste, j’en parlerai avec confiance à mes concitoyens. Depuis le jour où, dans la seconde assemblée des notables, je me déclarai sur la question fondamentale qui divisait les esprits, je n’ai cessé de croire qu’une grande révolution était prête ; que le roi, par ses intentions, ses vertus et son rang suprême, devait en être le chef, puis qu’elle ne pouvait être avantageuse à la nation sans l’être également au monarque ; enfin, que l’autorité royale devait être le rempart de la liberté nationale ; et la liberté nationale la base de l’autorité royale. Que l’on cite une seule de mes actions, un seul de mes discours qui ait démenti ces principes, qui ait montré que, dans quelque circonstance où j’aie été placé, le bonheur du roi, celui du peuple, aient cessé d’être l’unique objet de mes pensées et de mes vues : jusque-là, j’ai le droit d’être cru sur ma parole, je n’ai jamais changé de sentimens et de principes, et je n’en changerai jamais. »