Nous avons vu le révérend Loyola s’élancer au moment où éclatait la folie du comte de Monclar, s’élancer, disons-nous, hors de l’hôtel de la grande prévôté pour rattraper les gardes qui emmenaient Lanthenay et assister au supplice du malheureux jeune homme.
Les mains étroitement liées, solidement maintenu par deux geôliers, entouré d’une vingtaine de gardes, Lanthenay marchait sans résistance.
L’infortuné ne comprenait rien à ce qui arrivait.
Son père l’avait reconnu !…
Son père avait témoigné, à le retrouver, une joie, une émotion puissantes…
Et son père le laissait emmener au gibet !…
Que se passait-il donc dans l’esprit du grand prévôt ?… Est-ce que son cœur s’était donc racorni à ce point dans l’exercice de ses fonctions, qu’il sacrifiât ainsi son fils !…
Certes, il avait haï le grand prévôt quand il ignorait qu’il était le fils du comte de Monclar…
Mais n’avait-il pas senti cette haine se fondre comme neige au soleil au moment où il avait été sûr d’avoir retrouvé son père ?
Et maintenant !…
Ce père ! Allait-il donc mourir en lui jetant une malédiction suprême ?
Comme il réfléchissait à ces choses, presque inconscient de sa marche au gibet, une voix près de lui raillant, comme cette même voix avait raillé tout à coup à l’oreille de Dolet marchant au bûcher :
– Êtes-vous prêt à mourir ?
Lanthenay reconnut Loyola.
– J’espère, reprit Loyola, que vous employez les cinq ou six minutes qui vous restent à vivre à vous réconcilier avec Dieu…
– Je vous engage, dit rudement Lanthenay, à me laisser mourir tranquille.
– Quoi ! pas un mot de repentir !… Ou tout au moins ne voulez-vous rien faire dire à personne ? Il y a pourtant des êtres que vous aimez… qui vous aiment…
Mais déjà Loyola se hâtait de continuer :
– Je suis sûr qu’il serait consolant pour votre pauvre père de recevoir vos adieux, que je me charge bien volontiers de lui transmettre…
– Mon père ! murmura Lanthenay devenu livide.
– Oui ! Votre père qui vous aime… il me l’a dit !… Votre père qui éprouve une bien vive douleur à vous sacrifier à son devoir…
– Ainsi, gronda Lanthenay, je meurs par la volonté du grand prévôt ?…
– Non par sa volonté, grand Dieu !… mais par son consentement… simplement par son consentement ! Ah ! c’est un magnifique exemple d’abnégation que donne là le comte de Monclar, votre père.
Lanthenay se taisait. Il étouffait de douleur.
– Eh bien, dites-lui donc… dites-lui à ce père si intrépide qui livre son fils au bourreau… dites-lui qu’à tous mes crimes j’en ajoute un dernier… celui de le haïr comme on hait le bourreau même, celui de le mépriser comme on méprise les valets du bourreau ! Dites-lui cela, à ce digne père, et espérons que cela lui donnera quelques nuits de bon sommeil…
– Votre volonté m’est sacrée, dit Loyola, car c’est la volonté d’un mourant. Mais Dieu m’est témoin que j’eusse voulu rapporter d’autres paroles à mon malheureux ami…
– C’est bien, dit Lanthenay d’un air sombre ; écartez-vous, maintenant. Ne demeurez pas à côté… ou je vous jure que dans l’impuissance où je suis de vous étrangler comme vous le méritez, je vous cracherai à la face devant tout ce peuple…
Loyola se recula de deux pas en disant à haute voix :
– Mon Dieu, pardonnez à cet infortuné, car il ne sait ce qu’il dit !
Et, dans la foule, on admira la magnanimité du moine.
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Lanthenay, dès lors, marcha la tête basse, absorbé en sa suprême méditation.
Tout à coup, il sentit qu’on s’arrêtait.
Il leva les yeux, regarda autour de lui, et vit le gibet.
Lanthenay sourit dédaigneusement. Devant la mort imminente, il reprenait toute sa liberté d’esprit. L’ombre de son père qui venait de l’obséder se dissipa.
Il s’avança vers le gibet et dit au bourreau :
– Tâche de faire vite et bien ! On dit que tu es fort habile ; je vais voir si ta réputation est juste.
Àla surprise de tous les assistants, le bourreau répondit. Jamais maître Ledoux ne parlait au moment redoutable.
– Soyez tranquille, fit-il avec une sorte de joyeuse humeur ; je vais faire pour vous mieux que je n’ai jamais fait pour personne.
– Va donc, et fais vite !
Àce moment, les chants de deux ou trois religieux qu’on avait prévenus et qui se trouvaient au pied du gibet s’élevèrent.
Maître Ledoux s’approcha et arrangea vivement le col du pourpoint de Lanthenay. Pour procéder à cette opération, il s’était placé derrière Lanthenay.
Et Lanthenay fut secoué comme d’une secousse électrique lorsqu’il entendit une voix – la voix du bourreau ! – murmurer à son oreille :
– Ne vous étonnez de rien, et ouvrez l’œil ! Votre frère veille !…
En même temps, le bourreau se reculait, et s’adressant à son principal valet :
– Eh bien ! cria-t-il, qu’attends-tu, mauvais capon, pour éprouver la solidité de cette corde !…
Le valet, surpris – car cette formalité n’était pas dans les habitudes – n’en obéit pas moins avec promptitude.
Il se suspendit à la corde et tira dessus d’un coup sec et violent.
On entendit un craquement. Le poteau s’abattit !…
Le bourreau poussa une horrible imprécation.
Les chants des moines cessèrent…
Le cœur de Lanthenay palpitait à se briser.
– Tous ces poteaux des gibets de Paris sont pourris ! sacra le bourreau.
Loyola s’était approché et se penchait sur le poteau, examinant la cassure.
Il se releva en disant :
– Ce poteau n’était pas pourri… ce poteau a été scié…
– Est-ce possible ! s’écria le bourreau en s’approchant.
Mais déjà Loyola, s’adressant à la foule et paraissant y chercher des ennemis inconnus, s’écriait :
– Mais le condamné n’en sera pas moins supplicié. Toute force est vaine contre l’autorité de l’Église et l’autorité du roi !
Alors il se tourna vers maître Ledoux :
– Bourreau, conduisez le condamné au plus proche gibet.
– Impossible ! mon révérend.
– Impossible ! fit Loyola. Pourquoi donc ?
– Parce que j’ai reçu l’ordre de pendre le prisonnier à la Croix du Trahoir, et non ailleurs. Au surplus, mon révérend, l’accident sera vite réparé…
– Soit ! Combien de temps faut-il ?
– Oh ! la journée à peine. Dès ce soir, je pourrai reprendre l’entretien avec ce brave homme qui a l’air si contrarié du retard.
– Bourreau, reprit Loyola, êtes-vous prêt à m’obéir ? Regardez ceci…
Le moine montra à maître Ledoux un parchemin au sceau du grand prévôt.
– C’est bien, mon révérend, dit Ledoux, je suis prêt à vous obéir. Commandez.
– Vous ne pouvez pendre le prisonnier qu’ici même ?
– Oui, mon révérend. Parce que tel est l’ordre de mon chef direct.
– Soit ! vous allez rentrer chez vous et y attendre mes ordres. La personne qui viendra vous montrera le papier que vous venez de voir. Obéirez-vous ?
– J’y suis bien forcé, mon révérend, puisque monseigneur le grand prévôt l’ordonne.
– Bien. Dans une heure, vous aurez de mes nouvelles. Tâchez alors d’être prompt. Ou, pour mieux faire encore, attendez ici.
– J’attendrai, mon révérend, dit le bourreau étonné.
– Gardes, dit Loyola, surveillez attentivement le prisonnier pendant mon absence, et feu sur quiconque voudrait s’en approcher !
– Soyez tranquille, mon révérend père ! dit le sergent.
Loyola s’élança alors dans la direction de l’hôtel de la grande prévôté. Son plan était bien simple.
Il ferait signer à Monclar l’ordre de pendre Lanthenay à tout autre gibet que la Croix du Trahoir. Dans l’état où il se trouvait, le grand prévôt signerait tout ce qu’on voudrait. Alors Loyola ferait porter ou, mieux, porterait l’ordre lui-même, et Lanthenay serait pendu.
Ce n’était qu’un retard d’une heure au plus.
Ainsi raisonnait Ignace de Loyola en se dirigeant en toute hâte vers l’hôtel du grand prévôt.
Au moment où il passait devant une maison basse dont la porte était ouverte, il se sentit brusquement saisi par des bras vigoureux. Il voulut pousser un cri.
Mais il n’en eut pas le temps.
Un bâillon venait de lui être solidement appliqué sur la bouche. En même temps, le moine fut entraîné vers la porte ouverte et disparut avec ses agresseurs dans l’intérieur de la maison, tandis que la porte se refermait.
Deux ou trois voisins s’aperçurent bien de cet enlèvement si brutalement exécuté.
Mais, à cette époque, c’était là chose assez commune.
Àpeine le moine avait-il été entraîné dans la maison que la porte s’était aussitôt refermée, Loyola se trouva alors plongé dans une obscurité relative ; il se sentit poussé vers un escalier qui devait descendre dans des caves ; l’obscurité se faisait de plus en plus opaque ; au bas de l’escalier, Loyola fut violemment poussé dans un caveau dont la porte un instant ouverte se referma. Un instant plus tard, une lumière éclaira soudain ce caveau : quelqu’un venait d’entrer avec une torche.
Loyola se vit alors en présence de quatre hommes.
L’un deux lui enleva son bâillon en lui disant :
– Inutile de crier, monsieur, on ne vous entendrait pas… D’ailleurs, nous ne voulons pas vous faire du mal.
– Que me voulez-vous ? demanda le moine d’une voix calme.
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Trois de ces hommes étaient Manfred, Cocardère et Fanfare.
En quittant la maison du bourreau, dans la nuit, ils étaient revenus à la Cour des Miracles.
Àla Cour des Miracles, les trois hommes passèrent le reste de la nuit à essayer de recruter des aides pour un coup de main. Mais la Cour des Miracles était en deuil.
Plus de trois cents hommes avaient été tués ou blessés place Maubert autour du bûcher de Dolet.
Lorsque le jour se leva, c’est à peine si une douzaine de truands avaient promis leur concours, et encore si mollement, avec tant de réticences, qu’à six heures du matin, Manfred, désespéré, partit accompagné seulement de Fanfare et de Cocardère.
– Connaissons-nous quelqu’un de sûr dans la rue Saint-Antoine ou dans la rue Saint-Denis ? demanda-t-il.
– Il y a Didier le bourrelier, dans la rue Saint-Antoine, dit Fanfare.
– Allons chez Didier…
Ce bourrelier, qui était aussi marchand de hardes diverses, habitait dans la rue Saint-Antoine une petite maison dont il était le propriétaire.
Il avait des accointances avec certains truands et mettait ses caves à leur disposition, moyennant une honnête rétribution, lorsqu’ils avaient des marchandises à cacher…
Manfred et ses deux compagnons, en arrivant chez Didier, le mirent au courant de la situation.
– La maison est à vous, répondit le bourrelier.
Le plan de Manfred était de se jeter tout à coup sur les gardes de Lanthenay. Pendant qu’il bataillerait avec Cocardère et Fanfare, Didier entraînerait Lanthenay dans sa maison où ils se réfugieraient tous.
Quant à la fuite, elle devenait dès lors aisée.
Derrière la maison du bourrelier, il y avait un jardin dont il ne s’agirait que d’enjamber le mur pour aller gagner une autre maison.
Ce genre d’attaque avait déjà réussi à Manfred, qui avait ainsi arraché deux ou trois truands à la potence.
Généralement, un homme conduit à la potence était escorté par sept ou huit sbires et les choses se passaient en douceur.
Ce plan ne put être exécuté.
Embusqués dans la boutique du bourrelier, Manfred, Cocardère et Fanfare attendaient le passage de Lanthenay.
Le supplice était pour sept heures.
Mais sans doute un événement imprévu avait retardé l’heure, car huit heures sonnaient à la chapelle Saint-Paul lorsque Cocardère s’écria :
– Les voilà !
C’était en effet l’escorte de Lanthenay.
Manfred étouffa un juron et devint très pâle.
Il y avait plus de trente gardes autour de Lanthenay.
Il n’y avait pas moyen, à trois, d’attaquer une force pareille, en plein jour, en présence de toute une population hostile au condamné.
Les trois compagnons sortirent de chez le bourrelier et se mirent à marcher machinalement parmi les gens du peuple qui suivaient l’escorte.
Ce fut ainsi qu’ils arrivèrent à la Croix du Trahoir.
Il y eut pour eux un moment d’anxiété terrible.
Mais lorsqu’ils virent s’abattre le poteau de la potence, ils comprirent que le bourreau tenait sa parole et reprirent courage. Ils avaient encore toute une journée pour agir !
Manfred assista sans l’entendre à la conversation qui eut lieu entre Loyola et le bourreau. Mais il vit le moine exhiber un papier et le bourreau courber respectueusement la tête.
Enfin, il vit Loyola s’élancer.
Il fit signe à Cocardère et à Fanfare de le suivre.
Devant la maison de Didier le bourrelier, ils se jetèrent sur lui et l’entraînèrent.
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Loyola examinait d’un air sombre les trois hommes qu’il avait devant lui.
Il espérait qu’il était tombé entre les mains de francs-bourgeois audacieux qui en voulaient à sa bourse.
Et il reprit :
– Est-ce de l’argent qu’il vous faut ?… En ce cas, dites vite la somme.
– Et comment l’aurions-nous ? demanda Manfred.
Loyola sourit. C’étaient décidément de simples voleurs.
– Faites-moi apporter de quoi écrire ; dans un instant je vais vous signer un bon sur la caisse du couvent des Augustins. Quelle somme ?
Manfred fit un signe à Didier, qui se précipita hors du caveau.
– Vous allez savoir ! dit-il à Loyola.
Au bout de quelques minutes, le bourrelier revint ; il traînait derrière lui une petite table ; sur la table, il plaça une écritoire, une plume et une feuille de parchemin.
– Écrivez, monsieur ! dit Manfred.
– Je suis prêt ! répondit Loyola, quelle que soit la somme ; mais j’espère que vous n’abuserez pas…
– Non, vous allez voir que cela ne vous coûtera pas trop cher.
Et Manfred dicta :
– Ordre à maître Ledoux, bourreau-juré de Paris…
– Que dites-vous ? s’écria le moine en posant la plume.
– Monsieur, dit froidement Manfred, pas d’inutile comédie entre nous ; vous en voulez mortellement à Lanthenay parce qu’il vous a blessé, parce qu’il a essayé de sauver le malheureux Dolet, votre victime, enfin, parce que ses instincts d’indépendance vous déplaisent, à vous l’homme de l’autorité violente et absolue !
– Vous vous trompez, mon fils… je ne suis pas l’homme de l’autorité violente, comme vous dites…
– Allons donc ! Regardez-moi, monsieur… vous ne me reconnaissez pas ?
– Je ne vous connais pas ! dit Loyola en regardant attentivement Manfred.
– Souvenez-vous de ce déjeuner que vous fîtes chez maître Rabelais, à Meudon, en compagnie de messire Calvin et d’un autre…
– Ah ! ah ! l’autre, c’était vous, jeune homme ! Je vous remets à présent.
– J’en suis très honoré, monsieur. Vous comprenez maintenant que je vous connais ! Je sais de quelles haines implacables vous nourrissez votre esprit ! C’est vous qui avez fomenté l’attaque contre la Cour des Miracles, c’est vous qui avez voulu la mort de Dolet ; c’est vous qui voulez la mort de Lanthenay…
– Soit ! Et après ?
– Après ? Vous allez écrire ce que je vais vous dicter.
– Et si je n’écris pas ?
– En ce cas, dans deux minutes vous serez mort. Vie pour vie, monsieur !
Loyola courba la tête et demeura pensif.
– Vous êtes bien jeune, dit-il enfin, et vous vous heurtez à plus fort que vous, je vous en préviens.
– Lanthenay est mon frère. Je suis décidé à tout pour le sauver.
– Même à un crime abominable perpétré sur un homme d’Église ?
– Oui, monsieur, dit Manfred très calme. Dépêchez-vous ; il ne vous reste qu’une minute. Écrivez… ajouta-t-il en se montant, écrivez, ou sangdieu je vous égorge comme j’égorgerais une bête malfaisante !…
Loyola prit la plume.
– Dictez ! fit-il d’un ton bref où Manfred démêla une sorte d’ironie. Dictez… mais c’est bien convenu, n’est-ce pas ? Vie pour vie, avez-vous dit ?
– Je le jure ! dit Manfred.
– C’est bien, je suis prêt.
Manfred, ivre de joie, dicta :
– « Ordre à Ledoux, bourreau-juré de Paris, de surseoir au supplice du condamné Lanthenay qui est gracié… Ordre au bourreau de remettre le condamné sain et sauf ès mains de ses gardes. »
Loyola signa.
– Ce n’est pas tout, dit alors Manfred. Écrivez, monsieur… non, pas sur le même parchemin… sur celui-ci…
La mine du moine se fit plus sérieuse.
Manfred dicta :
– « Ordre au sergent, chef des gardes de la prévôté chargés d’escorter le condamné Lanthenay, de le mettre en liberté séance tenante… »
– Mais je ne suis pas qualifié pour signer un ordre pareil ! s’écria Loyola.
– Écrivez toujours… et pas d’hésitation, monsieur !
Loyola jeta un coup d’œil sur Manfred. Il le vit tourmenter nerveusement le manche de son poignard.
Il eut un frémissement de fureur, écrivit et signa. Manfred relut soigneusement les deux parchemins et les mit dans son pourpoint.
– Je suis libre, n’est-ce pas ? demanda le moine.
– Tout à l’heure, monsieur ! Veuillez me remettre le papier que vous avez sur vous !
– Quel papier ! demanda Loyola en blêmissant.
– Pas de comédie, monsieur ! Je parle du papier que vous avez montré au bourreau et devant lequel il s’est incliné avec tant de respect.
– Ce papier est insignifiant pour vous, balbutia le moine.
– Raison de plus pour me le remettre… Allons, décidez-vous !… à moins que vous ne préfériez que je le prenne moi-même sur votre cadavre…
Le moine vit que toute résistance était inutile. Et comme il n’était pas homme à s’emporter en vaines récriminations, il sortit le parchemin et le tendit à Manfred en disant :
– Voilà ce que vous voulez, mon fils. Souvenez-vous que je me suis exécuté de bonne grâce… et que peut-être je ne suis pas l’ennemi de Lanthenay autant que vous paraissez le croire.
Mais Manfred n’écoutait plus.
Il avait déplié le parchemin et jeté un cri de joie.
C’était l’ordre, signé et scellé par le grand prévôt, qui enjoignait à tous gardes de la prévôté, agents du guet et de la force, d’obéir au révérend, porteur du parchemin !