Ne vous liez jamais avec les présidents ou vice-présidents des sociétés de bienfaisance maternelle, caisse économique, bureau des indigents, caisse de secours, société de délivrance pour les prisonniers, etc.
Un jeune homme de bonne famille est mis à Sainte-Pélagie. Un ami va voir le créancier, homme riche.
Cet ami, par sa position dans le monde, écartait tout soupçon d’indiscrétion ; il parle avec chaleur :
« Comment, Monsieur, vous, riche, avez-vous pu mettre mon jeune ami en prison ; vous, président d’un comité de bienfaisance, vous profitez d’une loi barbare qui n’atteint que le malheur et jamais le crime ? »
Le paisible et joyeux négociant écoutait ce discours en souriant. « Monsieur, dit-il, votre ami ne restera pas trois jours en prison, et je serai payé.
« Mais il est orphelin et n’a pas d’amis assez riches pour…
Encore un sourire du négociant.
– Ne voyez-vous pas, Monsieur, que je l’ai fait arrêter la veille de l’assemblée du comité.
De quel comité ?
Celui de la délivrance des prisonniers. Un de mes collègues fera payer les dettes de votre ami, et à la première occasion je lui rendrai la pareille. »
Ab uno disce omnes !