Livre premier Des industries prévues par le Code

Le Code, en désignant les peines encourues par les voleurs, a fait une nomenclature des diverses espèces de vols auxquels est exposé un homme honnête ; mais le législateur pouvait-il prévoir et décrire les ruses, les subtilités des Industriels ? Le Code apprend bien au lecteur qu’il sera victime d’un vol domestique, d’une escroquerie, d’une soustraction, accompagnés de plus ou moins de circonstances aggravantes ; et ses pages inquiétantes lui font serrer son argent avec la terreur d’un homme qui, lisant un livre de médecine, croit ressentir toutes les maladies dont on lui démontre les dangers. Le Code et les juges sont les chirurgiens qui tranchent, coupent, rognent et cautérisent les plaies sociales. Mais où trouver le médecin prudent qui tracera les lois de l’hygiène monétaire, et fournira les moyens d’éviter les accidents. La police, peut-être ? Mais elle ne s’inquiète guère du volé ; c’est le voleur qu’elle poursuit : et les polices de l’Europe ne vous rendront pas plus votre argent qu’elles ne préviendront les vols : elles sont d’ailleurs occupées, par le temps qui court, à tout autre chose. Le Code que nous publions pourra-t-il remplir cette lacune ; nous osons à peine l’espérer. Dans l’impossibilité toutefois de deviner toutes les subtiles combinaisons des voleurs, nous avons tenté de réunir dans ce livre premier les aphorismes, les exemples, les maximes, les anecdotes qui peuvent servir à éclairer la probité innocente sur les ruses de la probité déchue.

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