CHAPITRE PREMIER

Le vol avec effraction est un moyen d’acquérir la propriété prévu par le Code comme tous ceux que nous avons signalés jusqu’à présent ; mais celui-ci est un vol contre lequel nous n’avons pas beaucoup de remèdes à offrir : il est brutal et imprévu. L’art de Lavater est même inutile pour l’éviter ; mais, en revanche, d’habiles mécaniciens fabriquent des serrures de sûreté, des coffres, qui coûtent cent louis, mille écus, douze mille francs, trente mille francs.

Pour beaucoup de gens le remède est pire que le mal.

Un serrurier habile a trouvé un instrument qui s’adapte aux serrures, et si l’on vient à toucher la clef, un pistolet part, allume une bougie, et prévient ainsi l’honnête homme endormi.

On fait également des volets en tôle et des persiennes de bronze qui ont leur mérite ; ainsi l’on peut choisir.

Par le système actuel du mouvement des fonds et la législation des hypothèques, on n’a plus guère d’argent chez soi, comme cela se pratiquait jadis, et les vols par effraction deviennent rares. Ces actions téméraires ne concernent plus que certaines personnes qui, par leur état, sont obligées d’avoir des sommes très fortes toutes prêtes ; mais ordinairement les banquiers, les négociants, les agents de change, les notaires ont des caisses heureusement construites.

Le vol avec effraction commis de nuit ne peut donc plus être redouté que par les personnes qui ont des sommes considérables à recevoir, ou qui possèdent des diamants en grand nombre ou des objets précieux. Alors de ces deux cas sortent les aphorismes suivants :

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