II

La très vieille dame était morte.

Alors je suis venu vers toi,

Un jour qu’il faisait triste et froid

Et qu’il pleuvait devant ta porte.

Je vis tes longs cheveux bouclés

Et leur or pâle qui frissonne,

Et ta piété monotone

Dans tes yeux bleus et désolés.

Tu fus la clarté gracieuse

Qui m’environnait, et je sais

Qu’au fond, un peu, tu frémissais

Avec ton âme sérieuse…

Ta robe droite du dimanche

Laissait à nu ton petit cou.

Tu ne me parlais pas beaucoup,

Tu rôdais dans la maison blanche…

… J’entendais rêver des ruisseaux

Sous le repos des saules pâles.

Dans mes mains tristes et royales

J’ai tenu leurs âmes d’oiseaux…

Elles ont des rondes d’amour

Et des yeux de petites filles.

Elles ont des bouches gentilles

Et des questions, tout autour…