III

Il se réveilla tard et la tête lourde. À peine éveillé, les mêmes préoccupations recommencèrent à bourdonner autour de lui. Pour y échapper, pour se fuir lui-même, il songea que le meilleur moyen était d’aller voir quelqu’un. Mais qui ? Il était bien tôt pour retourner chez ma tante Giron ; d’ailleurs, il se souvenait vaguement qu’elle avait parlé d’une lessive, opération grave à la campagne et qu’il est du plus mauvais goût d’interrompre.

—  Si j’allais faire visite à mon curé ? pensa-t-il. Il est venu précisément, il y a huit jours, à la Basse-Rivière sans m’y trouver.

Il siffla son chien, et partit dans la direction du bourg.

Le curé de Marans était alors l’abbé Courtois, le plus original des curés, célèbre à cinquante lieues autour de son presbytère pour ses excentricités, très connu de Dieu et de ses paroissiens pour ses vertus, et qui a laissé une légende considérable, variée, presque toujours drôle, émue parfois.

Tout jeune, à l’époque où il était encore vicaire à Candé, il s’était signalé à l’attention des hommes.

Un matin de marché, comme il passait sur la place, un métayer, qui tenait un poulain par le licou, l’interpelle :

—  Où allez-vous donc si vite, monsieur l’abbé ?

—  Voir un malade pressé : tu devrais bien me prêter ton cheval.

—  Ça ne serait pas de refus ; mais je ne l’ai jamais monté.

—  Bah ! prête toujours, je n’ai pas peur.

Et le robuste vicaire saute sur le poulain qui, sitôt lâché, prend le mors, ou plutôt le licol aux dents, part au galop, traversant comme la foudre la place encombrée de groupes d’hommes et de femmes, de brouettes, de charrettes, de lots de moutons et de bœufs.

—  Jésus, mon Dieu ! criaient les bonnes femmes, voilà le vicaire sans chapeau, à califourchon sur la pouliche au père Choyot ! Elle va le tuer, pour sûr !

Elle ne le tua pas, mais elle le jeta par terre. Dans la chute, l’abbé se démit le pouce.

Il se releva aussitôt, et, au lieu de répondre aux questions des métayers accourus autour de lui :

—  Allez me chercher une corde, dit-il, et pas trop grosse.

On la lui apporta. Il lia fortement le pouce démis, puis il attacha l’extrémité de la corde derrière une charrette arrêtée sur la route.

—  Trois gars pour me tenir, demanda-t-il, et tenez-moi bien !

Trois solides laboureurs le prirent par les épaules et à bras-le-corps.

Il cria : « Hue ! » Les chevaux tirèrent. Les hommes retinrent l’abbé. On entendit l’os du doigt craquer.

—  Ça y est, dit le vicaire ; lâchez-moi à présent ; merci, mes gars : mon pouce est remis.

Ce fut là le point de départ de sa réputation.

Elle s’enrichit rapidement d’une foule de traits et de mots, devint diocésaine, dépassa même les frontières de l’Anjou, quand l’abbé eut été nommé à Marans. Le vicaire de Candé était connu, le curé de Marans fut célèbre. Et, fidèle jusqu’au bout à son caractère exceptionnel, cet homme, qui ne faisait ou ne disait rien comme un autre, sut se faire aimer, respecter, regretter comme pas un. La paroisse était bonne ; elle atteignit la perfection humaine sous sa rude direction. Encore aujourd’hui ses paroissiens lui font honneur.

Il fallait les voir, lui et eux, lui contre eux, les jours de quête pour le séminaire ! Monseigneur l’évêque disait souvent : « Je n’ai guère de plus petite paroisse que Marans ; je n’en ai pas de plus aumônière. »

Je le crois bien, monseigneur ! Mais avez-vous jamais su comment le curé s’y prenait ?

Il ne se contentait pas de recommander chaudement la quête, du haut de la chaire, et de tendre ensuite son plateau.

Il interpellait les uns et les autres, en passant dans les rangs.

—  Toi, la Jeanne, tu auras une moins belle coiffe à la Toussaint qui vient : donne-moi une pièce blanche. – Toi aussi, père Clopinaie ; tu as bien le moyen ; tu feras une année de purgatoire de moins. – Allons, Moricet, quatre pipes en terre pour le bon Dieu ; ça fait quatre sous que tu lui dois. – Voilà le bon coin, disait-il en quêtant ma tante Giron : les rouelles de pomme vont tomber dru.

Il appelait ainsi les pièces de cinq francs.

C’étaient toujours les mêmes plaisanteries et toujours le même succès. Tout le monde donnait, qui des pièces blanches, qui des gros sous : la maigre caisse du séminaire s’en trouvait bien, et personne ne s’en trouvait plus mal, paraît-il, car à la fête suivante la Jeanne portait sa coiffe nouvelle, le père Clopinaie avait toujours ses huit paires de bœufs à l’étable, Moricet n’avait pas perdu une bouffée de sa pipe, et ma tante Giron avançait toujours dans le plateau la grosse rouelle de pomme.

L’abbé Courtois avait d’ailleurs pour principe et pour coutume de dire publiquement tout ce qu’il lui semblait utile de dire. Ses paroissiens étaient ses enfants. Il était le père. Eh bien ! il les grondait en famille. Quand un scandale, petit ou grand, se produisait parmi ses ouailles, – ce qui était rare, – ou dans le voisinage, quel sermon le dimanche suivant, quelle volée de bois vert ! Le curé ne nommait pas le coupable, mais tout le monde savait l’adresse. L’effet manquait rarement, et le cas ne se renouvelait guère : car le discours était merveilleusement fait, dans le fond et dans la forme, pour atteindre son but. L’abbé parlait à ses laboureurs dans une langue voisine de la leur, avec une connaissance profonde des mœurs et des choses rurales. Dans ses moindres sermons, il y avait un grain d’observation et d’esprit. Quelques-uns étaient de purs chefs-d’œuvre : celui qu’il fulminait, par exemple, contre les foires en général et contre celle de Candé en particulier. Il terminait ainsi :

—  Et voilà la foire qui finit. Le soir approche. On revient. Vous ramenez vos bêtes et vos enfants. Qu’est-ce qui vous est le plus cher des deux ? Vos enfants ? Moi je vous dis que non, ce sont vos bêtes, car vous en prenez plus de soin. Vous savez bien ce qui se passe, en effet. Le père s’en va, clopinant sur la route avec la mère et la taure qu’on n’a point vendue. La fille reste par derrière, toute seule. Elle s’en va doucement, le long de la haie. De temps en temps elle s’arrête ; elle cueille une pousse de haie et la mordille ; puis elle tourne la tête, et dit on roulant le coin de son tablier : « I n’vient point ! » Mais si ! il viendra, et le diable aussi, parents idiots, qui veillez mieux sur le retour de vos bêtes que sur celui de vos enfants !

Il veillait, lui, sur tous ses paroissiens et sur chacun. Non content de bien conduire ceux qui venaient à lui, il allait chercher ceux qui le fuyaient ; il les suivait aux champs, quand le temps pascal approchait, pour les trouver seuls et leur parler librement. Et quand le grand François, qui n’était pas des meilleurs, la faucille sur l’épaule, fermait la barrière de son champ de luzerne, le curé apparaissait tout à coup de l’autre côté, et lui disait :

—  François, viens te confesser, ton salut le veut !

—  Monsieur le curé, c’est de la surprise, répondait le grand François.

Mais il se confessait tout de même, quelquefois en pleine luzerne, à l’ombre d’un pommier.

Et voilà pourquoi ce curé si rude, si riche en étrangetés de toute sorte, héros d’aventures invraisemblables, qu’on rencontrait par les chemins sans chapeau ni rabat, qui jouait de la guimbarde après dîner, et fumait la pipe comme un recteur breton, était vénéré, et l’était justement dans sa paroisse. Ceux qui vivaient près de lui riaient quelquefois, et admiraient plus souvent. Ils savaient que cet homme, sévère pour les autres, était dur pour lui-même ; ils savaient qu’il se nourrissait de soupe froide et de lait caillé pour pouvoir donner aux pauvres plus de pain blanc et de vin ; ils avaient pu compter pour lui, qui ne comptait pas, les nuits passées au chevet des mourants ; si ses soutanes avaient des trous aux épaules, ils ne s’en scandalisaient pas, l’ayant maintes fois rencontré l’hiver, à la brune, chargé d’un fagot de bois qu’il portait dans quelque taudis éloigné ; à toute heure, en toute circonstance, ils l’avaient trouvé prêt et dévoué : ils l’aimaient.

Le baron de Lucé n’avait pas tardé à partager cette sympathie générale, et, depuis un an qu’il habitait le pays, il ne se passait guère de semaine sans qu’il allât frapper à la porte du presbytère.

En traversant la place, il aperçut ma tante Giron qui éparait la lessive dans le jardin. Elle étendait sur des cordes le linge blanc que Rosalie apportait de la rivière, et le vent se chargeait du reste, un petit vent du sud bien séchant, qui faisait onduler les draps, et gonflait les chemises comme des outres.

—  Bonjour, madame Giron ! dit le jeune homme.

Elle tourna la tête.

—  Bonjour, monsieur Jacques ! Vous ne venez pas me voir, je suppose ?

—  Non, non, je vais chez M. le curé.

—  Vous avez bien raison ; allez donc le voir : il a mieux le temps de vous écouter que moi.

—  Je sais, madame Giron, tous les égards dus aux lessives, et je me sauve.

Le baron entra en riant dans la cour du presbytère. Il allait loqueter la porte, quand elle s’ouvrit. L’abbé Courtois parut.

—  C’est vous, mon enfant, qu’y a-t-il pour votre service ?

—  Je venais vous voir, monsieur le curé, et causer avec vous en bon voisin. À propos, savez-vous que nous en perdons un, tous les deux ?

—  M. Jules ? oui, il y a longtemps que je le savais. C’est une grande perte, puisque c’est perdre un honnête homme… Dites-moi, monsieur Jacques, vous m’accompagnerez bien ?

—  Vous sortez ?

—  Je vais à la Cerisaie, où l’on me demande.

—  À la Cerisaie ! Quelqu’un de malade ?

—  Qui vous a dit cela ? Je ne pense pas. Au fait, je n’en sais rien. Tenez, ce n’est pas un secret. Voici le billet que je viens de recevoir par une petite de l’école :

« Mademoiselle d’Houllins, ne pouvant quitter la Cerisaie, serait très obligée à monsieur le curé de Marans de venir l’y trouver cet après-midi. »

Ce n’est pas une formule de malade cela. Enfin, allons-y voir. Vous venez ?

—  Jusqu’aux frontières, répondit le baron.

L’abbé Courtois avait pris sa grosse canne de buis, dont la poignée figurait un lévrier courant et, chose rare, son chapeau. Seulement, comme il eût fallu saluer à chaque pas en traversant le bourg, il tenait son large feutre à la main, répondant d’un signe de tête et d’un mot à tous les bonjours jeunes et vieux qui partaient du seuil des portes où les enfants jouaient, et des fenêtres basses où les aïeules filaient.

Quand la dernière maison fut dépassée, il posa son chapeau sur sa tête, un peu en arrière.

—  Un joli temps de saison, dit-il.

Son compagnon, qui cherchait depuis quelques minutes à deviner le sens de cette lettre apportée de la Cerisaie, répondit, en suivant sa pensée :

—  Peut-être est-ce mademoiselle de Seigny qui est malade, monsieur le curé ?

L’abbé s’arrêta ; un gros rire épanouit sa face taillée à grands coups d’ébauchoir par le sculpteur céleste, et, regardant le jeune homme :

—  Cette jeunesse malade, si saine et si forte, allons-donc ! vous le seriez plus vite qu’elle, avec votre mine maigre de Parisien. Si vous l’aviez vue avant-hier, comme je l’ai vue, galoper dans les prés sur sa jument grise, vous n’auriez pas cette idée-là. Mademoiselle Marthe est du pays : elle est rustique comme une fermière ; de santé, s’entend, car pour l’esprit, elle en remontrerait à son curé.

—  Vous la flattez, monsieur l’abbé.

—  Vous ne la connaissez donc pas ? Je sais ce que je dis : à dix lieues à la ronde, dans les châteaux du Craonais, on en trouverait de plus riche, et facilement, mais de plus honnête, et de plus gaie, et de plus vaillante, nenni, c’est moi qui vous le dis. Aussi l’affaire pour laquelle sa tante m’écrit, c’est, je crois, tout simplement…

À ce moment, une bécassine partit devant eux, avec un cri de frayeur, et glissa, comme un trait de lumière blanche, dans l’ombre du chemin vert.

—  Il faut prendre la voyette, dit le curé, voici un mollet.

L’orage de l’avant-veille avait, en effet, amené trois pouces d’eau au carrefour, et les dos même des ornières, piétinés par les bœufs, n’offraient pas de chaussée praticable.

En deux enjambées, s’aidant des basses branches qui pendaient, l’abbé fut dans le champ voisin.

—  À vous ! dit-il en tendant la main à son compagnon.

Soutenu par le robuste poignet du curé, le jeune homme escalada lestement le talus.

Ils se trouvèrent dans un pré long et étroit, au milieu duquel un fossé rempli d’acanthes et de joncs servait, dans la mauvaise saison, de déversoir à l’étang du chemin.

À trente pas d’eux, près du petit échalier, au bout de la voyette, un homme, courbé vers la terre, examinait l’herbe attentivement. Il avait à la main une bêche légère et sur le dos une sorte de panier attaché en bandoulière et plein d’objets menus, noirs, luisants au soleil.

—  Tiens, le grand Luneau ! dit l’abbé.

—  Le taupier ?

—  Oui, un bon gars, trop fainéant pour faire autre chose.

À leur approche, Sosthène Luneau se redressa lentement, se détourna de même. Quand il aperçut le curé, sa figure songeuse prit une expression amicale et embarrassée à la fois.

—  Eh bien ! Sosthène, dit l’abbé Courtois, tu cherches la grande route de la taupe, sous la barrière ?

—  Oui, monsieur le curé ; vous connaissez donc les secrets des taupiers ?

—  Je sais tout, et je vois tout, même que tu as l’air achalé. Est-ce le chaud qui te fatigue, ou le métier qui ne va pas ?

—  Non, monsieur le curé, ni le chaud ni la taupe. Vous voyez, le bissac est plein.

—  Tu as quelque chose tout de même qui le tourmente. Tu viendras me conter ça demain, à la veillée.

Le taupier ne répondit pas, et les deux promeneurs, enjambant l’échalier, s’éloignèrent par la voyette qui côtoyait le chemin.

—  Ce qu’il a, le pauvre garçon ? dit Jacques. On m’a raconté qu’il avait demandé la petite Annette, de la Gerbellière, et qu’elle ne se pressait guère de lui répondre.

La figure du curé s’était soudain rembrunie.

—  Vous devriez avoir pitié de lui, monsieur le curé, continua le jeune homme, et l’aider. Un mot de vous lui ferait gagner sa cause.

—  Il a le temps de prendre bien des cents de taupes et bien des mille aussi, répondit rudement l’abbé, avant que ce mariage se fasse. Ne vous en mêlez jamais.

Il continua de marcher quelques instants, visiblement contrarié, frappant du bout de sa canne les mottes que la charrue avait jetées dans le sentier. Puis, reprenant sa bonne humeur :

—  Tenez, monsieur Jacques, j’allais vous le dire quand le passage du talus m’a coupé le verbe : c’est pour une affaire de ce genre-là, j’imagine, que je suis appelé à la Cerisaie. Mademoiselle Marthe a vingt ans, et la tante, qui n’est plus jeune, veut la marier.

Une vive rougeur monta aux joues du baron Jacques. Il tourna la tête du côté du chemin, aimant mieux montrer aux souches qu’à son curé, qui l’observait malignement du coin de l’œil, cette petite illumination. Il était furieux contre lui-même.

—  Je suis absurde de rougir ainsi, pensait-il ; et pourquoi ? Parce que ma voisine se marie ! Qu’est-ce que cela peut me faire ?

Il répondit d’un ton d’indifférence :

—  Vraiment ? Ce serait une grosse nouvelle pour Marans. J’espère que je ne serai pas le dernier à connaître l’heureux mortel qui deviendra seigneur de la Cerisaie et de la Gerbellière.

L’abbé haussa les épaules, et causa d’autre chose.

Ils tournèrent à droite, traversèrent une longue pièce de chaume. Près de la haie, le curé s’arrêta.

—  Nous sommes aux limites du domaine, dit-il. Venez-vous plus loin ?

—  Vous savez bien, monsieur le curé, que le passage sur les terres de mademoiselle de Seigny m’est interdit.

—  Bah ! bah ! de l’histoire ancienne. Enfin, comme vous voudrez. Au revoir, monsieur Jacques !

Et il lui serrait les mains dans les siennes, comme s’il eût voulu, en lui disant au revoir, le retenir encore. Il se pinçait les lèvres, et ses grosses épaules remuaient. Évidemment quelque idée lui trottait dans l’esprit. En pareil cas, le curé ne se taisait jamais longtemps.

—  Ma foi, tant pis ! dit-il en éclatant. Je vais vous le dire comme je le pense : si vous laissez un autre l’épouser, mon cher ami, sauf votre respect, vous n’êtes qu’une bête.

—  Grand merci ! répondit le jeune homme, un peu piqué, malgré la pratique qu’il avait des formes pastorales de l’abbé Courtois.

—  Si votre mère était encore de ce monde, répliqua l’abbé, je n’aurais pas eu besoin de vous dire cela : il y a longtemps que ça serait fait…

—  Au revoir, Annette, à demain ! chanta une petite voix claire, devant eux, sous les grands arbres qui entouraient la ferme de la Gerbellière.

Le curé monta sur le talus, écarta les épines avec sa canne, et aperçut mademoiselle de Seigny près de la barrière de la métairie, de l’autre côté du chemin. Quand elle eut embrassé Annette, sa sœur de lait et son amie, elle prit le chemin qui, à cent mètres de là, tournait autour de la Cerisaie. Elle allait passer devant l’endroit où s’était arrêté l’abbé, quand celui-ci se laissa glisser le long du talus, plongea au fond du fossé, et se redressa à trois pas d’elle.

Surprise, elle se rejeta un peu en arrière, puis, reconnaissant le curé :

—  Bonjour, monsieur le curé ! dit-elle.

Un peu plus vous m’auriez fait peur. Comme toujours, vous arrivez à travers champs !

—  C’est que la route est toujours mauvaise, mademoiselle Marthe. Nous l’avons quittée au carrefour du Tremble.

À ce pluriel, la jeune fille leva la tête. Elle jeta un coup d’œil sur la haie, et découvrit, entre deux souches, le baron de Lucé qui la salua, un peu troublé.

Elle passa, légère et vêtue de noir.

—  Mon enfant, dit le curé, de qui portez-vous le deuil ?

Ils étaient déjà loin.

La réponse se perdit sous les branches.

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