Jouons au subjonctif

1 Corneille et Racine se sont également affrontés sur le terrain du subjonctif. Pourrez-vous rendre à chacun d’eux les vers qu’il a écrits… et, accessoirement, citer les pièces au cours desquelles ils furent prononcés ?

A. « On craint qu’il n’essuyât les larmes de sa mère. »

B. « Que notre heur fût si proche et sitôt se perdît ? »

C. « Que vouliez-vous qu’il fît contre trois ? Qu’il Mourût !

D. Ou qu’un beau désespoir alors le secourût… »

E. « Voudrais-tu qu’à mon âge

F. Je fisse de l’amour le vil apprentissage ? »

2 L’intérêt que nous portons au subjonctif ne doit pas nous inciter à l’utiliser à tort et à travers. Dans deux des phrases ci-dessous, il n’est pas de saison. Lesquelles ?

A. Il fallait qu’il fît beau pour que les parasols fussent de sortie !

B. Tout cultivé qu’il fût, il ne put répondre à la question.

C. Après qu’il eût servi tous les convives, il se mit à table.

D. Beaucoup craignaient qu’il n’arrivât trop tard.

E. J’aurais aimé la rencontrer, ne fût-ce qu’un instant.

3 Ces écrivains, cités dans Le Bon Usage de Maurice Grevisse, n’ont pas appliqué à la lettre, la règle de la concordance des temps. Pouvez-vous y mettre bon ordre ?

A. J’allais dire qu’on apporte les sirops (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu).

B. Il fallait bien que Marie me lâchât la main et que Loulou s’arrêtât pour que je l’embrasse (Paul Léautaud, Petit ami).

C. Peu s’en fallut que les insurgés ne s’emparent de la personne même du dauphin (Régine Pernoud, Jeanne d’Arc).

D. Il était juste qu’il leur fasse une place de choix dans sa vie (Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique).

E. Scynos devinait que cette foule applaudirait le verdict, quel qu’il soit (Didier Decoin, Ceux qui vont s’aimer).

4 Tous les verbes n’ont pas la chance de posséder un imparfait du subjonctif. Dans la liste qui suit, il ne sont que deux à jouir de ce privilège. Lesquels, selon vous ?

A. Absoudre

B. Asseoir

C. Clore

D. Coudre

E. Paître

F. Seoir

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1 A. que j’appréciasse ; B. que j’écrivisse ; C. que je naquisse ; D. que je tinsse ; E. n’existe pas ; F. que je susse.

2 A. croire et croître (passé simple) ; B. falloir et faillir (présent) ; C. mouler et moudre (imparfait de l’indicatif ou présent du subjonctif) ; D. peigner et peindre (présent de l’indicatif ou du subjonctif) ; E. plaire et pleuvoir (imparfait du subjonctif) ; F. visser (présent de l’indicatif ou du subjonctif) et voir (imparfait du subjonctif).

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1 A. Racine, Andromaque ; B. Corneille, Le Cid ; C. Corneille, Horace ; D. Racine, Bajazet.

2 B et C, à la différence de quelque… que et de si… que, la locution tout… que se construit normalement avec l’indicatif (tout cultivé qu’il était). De même, il ne saurait être question de faire suivre après que du subjonctif, cette locution de temps annonçant un fait accompli !

3 A. apportât ; B. embrassasse ; C. s’emparassent ; D. fît ; E. fût.

4 B. assisse ; D. cousisse.

Toutefois, relire les notules 8 et 45. Pour le verbe absoudre, le gourou Littré nous dit : « J’absolus et j’absolusse sont peu usités ; mais on ne doit pas les exclure de l’usage, puisqu’on dit je résolus et je résolusse. »

Jeux de Bruno Dewaele

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