PIERINA, un COMMISSARIO di polizia seguito da due AGENTI che rimangono in fondo. Detti.
Pier. — Signor avvocato, un commissario di polizia.
Ant. — Lasciate parlare da me.
[244] Commiss. (intima a Pierina di uscire dal fondo, quindi bruscamente). — Qu'est il ce tapage, ces applaudissements?
Ant. — Citoyen commissaire, nous fêtons entre amis l'anniversaire des noces de mon oncle l'avocat Goldoni, que voilà.
Commiss. (ad Ant.). — Et dans quelle manière fêtez-vous ce bel anniversaire?
Ant. — Avec des scènes improvisées, des impromptus...
Commiss. — Dites des chansons grivoises, des propos gaillards, je m'y connais; mais, allons donc! n'improvise pas qui veut des scènes!
Ball. — Monsieur, il n'y a que l'argent que nous autres Italiens ne savons pas improviser!
Commiss. — Des Italiens? Qu'est qu'il radote ce vieux magot, mille million de tonnerres?!
Ant. — Rien, excusez... Il a trop bu! (a Ball.) Zitto!
Ball. — (Trop bu? Se ho una sete che la vedo!)
Ant. — Pardon, citoyen Commissaire; j'ai oublié de vous dire que tous ces messieurs et ces dames sont des artistes de théâtre.
Commiss. — Ah! Des baladins, des farceurs pour égayer les aristos?
Gold. — Non, citoyen, pour égayer tout le monde.
Commiss. — Et vous aussi, l'avocat, vous êtes de la bande?
Gold. — Oui, de la troupe.
Commiss. — Danseur?
Gold. — Je le voudrais bien; mais j'en suis simplement le poëte comique.
Commiss. — C'est une profession ça?
Gold. — Oui, en France.
Commiss. — Et cette mascarade?
Ant. — Des pensionnaires de la troupe italienne au service du Roi de France.
Commiss. — Du Roi de France?! En voilà une bonne de farce! Mais c'est à se tordre de rire!! Dites moi, s'il vous plaît, qui est-ce maintenant ce fameux Roi de France qui vous paye la pension?
Ant. — Mais... Louis Seize de Bourbon.
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