SCÈNE VII

DON CAMILLE, UNE SERVANTE.

Mogador. Une tente sur le sable au bord de l’Océan. À l’intérieur une chambre qu’éclaire faiblement une lampe suspendue. Des tapis par terre. Dans le fond une tenture formée d’un voile très léger.

DON CAMILLE, à demi-voix.

Doña Prouhèze est là ?

LA SERVANTE

Elle repose et m’a défendu de la réveiller.

DON CAMILLE

Ouvrez cette tenture.

Je veux lui rendre ce grain de son chapelet qu’elle avait perdu et que j’ai passé toute la journée à chercher. Le voici.

(La Servante ouvre la tenture. On voit Doña Prouhèze étendue sur une couche basse. La lampe éclaire faiblement le bras allongé et la main ouverte.)

Elle tend la main comme pour recevoir cette goutte d’eau que je lui rapporte.

(Il lui remet le grain de cristal dans la main.)

Comme c’est étrange ! Nous sommes seuls sous cette tente et cependant il me semble qu’elle est remplie d’une assistance innombrable.

Ainsi ce marabout que jadis je suis allé voir dans l’Atlas et qui m’avait reçu dans une chambre sans lumière.

Je croyais être seul avec lui et tout à coup pendant que je parlais je m’aperçus que la pièce était remplie d’une foule invisible et serrée qui m’écoutait sans un son.

Il sort.

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