20 juin.
8 heures du matin.
Dans un ciel sans nuage, le soleil brille avec éclat. Je ne me suis pas couchée et, de cette fenêtre où, hier soir, je regardais la nuit, je contemple le jour lumineux, en songeant à ce que j’ai entendu. J’ai l’impression que des semaines se sont écoulées depuis que, rentrant, éreintée et trempée, dans ma chambre, je suis tombée évanouie sur le plancher. Il faisait encore nuit quand je me suis réveillée et ai inconsciemment allumé ma bougie et changé de vêtements. J’étais dans un état fiévreux indescriptible et c’est alors que j’ai écrit dans mon journal le compte rendu de cette nuit atroce et de la conversation que j’avais entendue. Malgré tout, je voulais sauver Laura tant qu’il en était temps encore, un instinct me poussait à relater ici l’entretien de sir Percival et du comte, afin que cela nous servît, non seulement de justification pour quitter Blackwater Park, mais aussi d’armes de défense contre ces deux hommes.
Maintenant que c’est fait, les yeux me brûlent et ma tête est en feu. Je voudrais aller au lit, mais je n’ose pas… de peur de n’avoir plus la force de me relever.
Oh ! Cette pluie ! Cette horrible pluie qui m’a glacée jusqu’aux os !
9 heures du matin.
Je grelotte des pieds à la tête ! Me suis-je endormie ? Mon Dieu ! Vais-je être malade ?… Tandis que j’écris, les lignes dansent devant mes yeux. J’ai froid ! Oh ! comme j’ai froid ! Oh ! ma pauvre tête !…