7

19 juin.

Après ce qui s’était passé hier, je m’attendais au pire.

Ayant calculé qu’Anne Catherick serait au rendez-vous vers 2 h 30, je décidai que Laura assisterait au lunch aujourd’hui et s’éclipserait ensuite à la première occasion venue. Je ne la suivrais que quelques instants après, afin de sauvegarder les apparences. Le changement de temps annoncé par le comte Fosco s’était réalisé sous forme d’une pluie torrentielle. À midi cependant, le ciel s’éclaircit et le soleil brilla à nouveau, promettant un bel après-midi.

Le petit déjeuner à peine terminé, sir Percival était parti sous la pluie battante pour une promenade mystérieuse. Le comte, lui, passa la matinée à tapoter des airs de piano.

Au lunch, sir Percival n’étant pas encore rentré, le comte prit la place du maître de maison. Au bout de 10 minutes, Laura quitta la table, comme convenu et je restai clouée à ma place jusqu’à ce que le domestique vînt débarrasser. Lorsque je quittai la salle à manger, le comte Fosco, du bout des lèvres, présentait du sucre à son désagréable perroquet, tandis que Mrs Fosco regardait son mari et l’oiseau, comme si c’était la première fois qu’elle les voyait. Il était 2 h 45.

En allant vers la sapinière, je m’arrangeai pour ne pas être vue de la maison. Dès que je fus sous les arbres, je hâtai le pas jusqu’à ce que je fusse arrivée à mi-chemin dans le bois. Là, je me remis à marcher avec prudence ; mais je ne vis personne, je n’entendis aucune voix. Même silence lorsque j’approchai du hangar. N’y avait-il donc personne ! J’appelai : « Laura ! Laura ! », d’abord assez bas puis à voix plus haute – mais je ne reçus aucune réponse. Mon cœur se mit à battre violemment, et plus encore quand, bientôt, j’aperçus la trace de ses souliers dans le sable, devant la porte. À mieux regarder, je vis la trace des pas de deux personnes, des pas d’homme et des pas de femme, et j’étais certaine que ceux-ci étaient ceux de Laura. Ces traces se brouillaient aux abords du hangar et, tout contre les planches de celui-ci, un petit trou récemment fait dans le sable attira mes regards. Mais je ne m’y arrêtai pas autrement et je me mis à suivre les traces des pas qui, par un sentier détourné et broussailleux que l’on prenait rarement – et où je vis même attachée aux ronces quelques franges déchirées du châle de Laura – me ramenèrent à la maison par l’entrée de service. La première personne que je vis à l’office fut Mrs Michelson, la gouvernante.

– Savez-vous si lady Glyde est déjà rentrée de sa promenade ? demandai-je anxieuse.

– Madame vient de rentrer avec sir Percival, mademoiselle, mais je crains qu’il ne soit arrivé quelque chose de désastreux ! me répondit-elle.

– Pas un accident ? m’écriai-je affolée.

– Non, non ! Grâce à Dieu, pas d’accident, mais madame est montée dans sa chambre en pleurant, et sir Percival a donné à Fanny son congé immédiat.

Fanny était la femme de chambre dévouée de Laura, depuis des années.

– Où est-elle ? questionnai-je.

– Dans ma chambre, car la pauvre fille est désolée, et je lui ai dit de se remettre un peu avant de partir.

Je montai dans la chambre de Mrs Michelson où je trouvai la servante tout en pleurs. Elle ne put me donner aucune explication sur son renvoi incompréhensible, sir Percival lui ayant fait remettre un mois de gages de dédommagement avec ordre de ne pas dire adieu à sa maîtresse.

Après avoir calmé de mon mieux la pauvre fille, je lui demandai où elle comptait loger cette nuit. Elle me dit avoir l’intention d’aller dans la petite auberge du village dont la patronne était connue des domestiques. En partant le lendemain de bonne heure, elle atteindrait Limmeridge, sans devoir loger à Londres. Le départ de Fanny me donnant un moyen sûr de communiquer avec Londres et Limmeridge House, j’assurai la brave fille que nous ne l’abandonnerions pas et que, ce soir même, je viendrais la revoir à l’auberge, puis je me dirigeai vers la chambre de Laura. La porte de l’antichambre qui la précédait était fermée à clé et je frappai violemment. La grosse servante que j’avais vue le soir de mon arrivée à Blackwater apparut d’un air bourru. Elle se nommait Margaret Porcher.

– Eh bien ? Que faites-vous là ? Vous ne voyez pas que je veux entrer ?

– Oui, mais vous ne pouvez pas ! répondit-elle en ricanant.

– Comment osez-vous me parler de la sorte ? Reculez tout de suite !

Elle me barra la porte de ses gros bras rouges, en secouant la tête.

– Ce sont les ordres du maître !

Lui tournant brusquement le dos, je descendis quatre à quatre, à la recherche de sir Percival. Ma résolution de toujours garder mon sang-froid devant n’importe quelle attitude de sir Percival était en ce moment bel et bien oubliée, je l’avoue ! J’entrai en trombe dans la bibliothèque, où je le trouvai en compagnie du comte et de la comtesse Fosco. Comme j’entrais, j’entendis le comte dire d’une voix forte :

– Non, mille fois non !

Je me dirigeai droit sur sir Percival et le regardai en face.

– Dois-je comprendre que l’appartement de votre femme est devenu une prison, sir Percival, et que le gardien en est cette Margaret Porcher ?

– Exactement, mademoiselle ! Et prenez garde que mon gardien n’ait une double tâche à remplir bientôt… et que votre chambre ne devienne aussi une prison !

– Prenez garde vous-même à la façon dont vous traitez votre femme et me menacez ! m’écriai-je. Il existe des lois en Angleterre pour protéger les femmes… Si vous touchez un cheveu de la tête de Laura, si vous osez attenter à ma liberté, advienne que pourra, mais je ferai appel à ces lois !

Sans me répondre, il se tourna vers le comte et lui demanda :

– Que vous disais-je tout à l’heure et que me répondiez-vous.

– Ce que je vous ai déjà dit : Non et non !

Malgré toute ma colère, je me rendis compte que ses yeux gris et pénétrants étaient fixés sur moi. Puis, lentement, il les détourna et jeta un regard significatif vers sa femme.

Celle-ci s’approcha de moi en s’adressant à sir Percival.

– Voulez-vous m’écouter un instant, sir Percival, déclara-t-elle d’une voix glaciale. Je vous remercie de votre hospitalité, mais je ne puis l’accepter plus longtemps. Je ne reste jamais dans une maison où les dames sont traitées d’une telle façon !

Sir Percival recula en la regardant fixement. La déclaration de la comtesse, qu’il savait inspirée par le comte, semblait le pétrifier.

– Elle est sublime ! s’exclama ce dernier en s’approchant de sa femme et en lui offrant le bras. Je suis à vos ordres, Éleanore, et à ceux de miss Halcombe, si elle me fait l’honneur d’accepter mes services.

– Sacrebleu ! mais que voulez-vous dire ? s’écria sir Percival devenu blême.

– Ordinairement, je veux dire ce que je dis, mais cette fois je veux dire ce que ma femme dit, répondit l’impénétrable Italien. Pour une fois, nous avons interverti les rôles, et l’opinion de Mrs Fosco est la mienne.

Chiffonnant nerveusement le papier qu’il tenait en main, sir Percival se mit devant la porte.

– Faites comme il vous plaira ! dit-il écumant de rage, et vous verrez ce qu’il en adviendra !

Et il sortit.

Mrs Fosco regarda son mari d’un air interrogateur.

– Qu’est-ce que cela veut dire ? demanda-t-elle.

– Cela veut dire que nous avons maté le plus mauvais caractère d’Angleterre, répondit calmement le comte. Cela signifie, miss Halcombe, que cette impardonnable insulte ne se renouvellera plus et que lady Glyde est libre. Permettez-moi de vous exprimer ma profonde admiration pour votre conduite et votre courage dans une telle épreuve !

– Mes sincères félicitations, rectifia Mrs Fosco.

– Mes sincères félicitations, répéta son mari.

Malgré mon impatience d’aller rejoindre Laura et d’apprendre ce qui s’était réellement passé au hangar, je tâchai de rester calme. J’entendis le pas lourd de sir Percival dans l’escalier, puis un murmure de voix, tandis que Mrs Fosco m’affirmait, de son ton le plus paisible et le plus conventionnel, qu’elle se réjouissait pour nous tous de la conduite de sir Percival qui ne les obligeait pas, elle et son mari, à quitter Blackwater Park !

– Mademoiselle, me dit le comte avec courtoisie, j’ai le grand plaisir de vous informer que lady Glyde est de nouveau maîtresse chez elle. J’ai pensé qu’il vous serait plus agréable d’apprendre cette nouvelle de ma bouche plutôt que de celle de sir Percival.

– Délicate attention ! fit Mrs Fosco.

Le comte sourit et s’inclina devant elle comme s’il recevait un compliment d’un étranger, puis il s’effaça pour me laisser passer. Comme je montais rapidement l’escalier, la voix de sir Percival me parvint :

– Qu’attendez-vous pour venir me parler, Fosco ? criait-il avec impatience.

– Je désire un peu reprendre mes esprits d’abord, Percival, répondit l’autre avec calme. Je vous verrai plus tard, cher ami, plus tard !

Dans ma hâte et mon agitation, en arrivant chez Laura, je laissai la porte de l’antichambre ouverte, mais j’eus soin cependant de refermer celle de sa chambre.

Je trouvai Laura assise près de la table, le front appuyé dans les mains, l’air las. Elle poussa un cri de joie en me voyant.

– Comment êtes-vous parvenue à entrer, Marian ? Grâce à qui ?

– Grâce au comte, évidemment ! répondis-je avec impatience, car j’avais moi-même des questions à lui poser ! Qui d’autre a de l’influence dans cette maison ?

Elle m’arrêta avec un geste de dégoût.

– Ne me parlez pas de lui ; c’est l’homme le plus vil que je connaisse… C’est un misérable espion !…

Avant que j’aie eu le temps de l’arrêter, nous entendîmes le froissement d’une robe de soie dans l’antichambre et l’on frappa à la porte. Mrs Fosco apparut tenant mon mouchoir en main.

– Vous l’avez laissé tomber dans l’escalier, miss Halcombe, dit-elle en me le tendant, et je vous l’ai apporté en passant.

Son visage naturellement pâle était devenu livide, ses mains tremblaient et ses yeux nous regardaient d’un air féroce. Sans nul doute, elle avait entendu les derniers mots de Laura.

Lorsqu’elle fut sortie, je regardai celle-ci avec effroi :

– Je crains que nous ne regrettions amèrement d’avoir traité le comte d’espion, Laura !

– Vous lui auriez donné le même nom, Marian, si vous aviez appris ce que je sais. Anne Catherick avait raison, quelqu’un nous surveillait, hier, et c’était…

– En êtes-vous certaine ?

– Absolument, Marian ! Il était chargé par sir Percival de nous espionner et, d’après les renseignements qu’il lui a donnés, mon mari lui-même nous a guettées, Anne Catherick et moi, pendant toute la matinée.

– L’avez-vous vue ?

– Non, quand je suis arrivée au hangar, cet après-midi, elle n’y était pas. Ne la voyant pas venir, je me promenai de long en large en réfléchissant et en regardant le sol. Tout à coup, je remarquai une grande inscription dans le sable et je lus : regardez.

» Je grattai un peu et trouvai un papier avec quelques lignes signé A. C.

– Où est-il ?

– Sir Percival me l’a pris.

– Pouvez-vous vous rappeler ce qui était écrit ?

– En substance, oui, Marian, car c’était très court :

 

« J’ai été vue avec vous hier par un gros homme, mais j’ai pu lui échapper, sa corpulence l’empêchant de courir. Je n’ose pas revenir aujourd’hui. J’écris ce billet, et je l’enfouis dans le sable, à 6 h, ce matin. Lorsque nous reparlerons du secret de votre misérable mari, nous devrons le faire en sécurité ou pas du tout. Prenez patience, je vous promets de revenir bientôt.

A. C. »

 

Je savais qui était ce « gros homme » dont parlait Anne Catherick. Je me souvenais parfaitement que, en présence du comte, la veille, j’avais dit à sir Percival que Laura était partie vers le lac, à la recherche de sa broche. Il l’avait probablement suivie là-bas, peut-être dans l’intention de lui apprendre la décision de sir Percival et ainsi la tranquilliser au sujet de la signature. Anne Catherick avait dû le voir au moment où il sortait de la sapinière, et la façon brusque dont elle avait quitté Laura avait sans doute incité le comte à la suivre. Mais, en tout cas, il n’avait pas pu avoir le temps de s’approcher assez du hangar pour entendre la conversation des deux jeunes femmes. Une fois que je fus arrivée à cette conclusion, ma curiosité revint à sir Percival.

– Comment votre mari a-t-il pris ce billet ? demandai-je.

– Après l’avoir rapidement parcouru, je rentrai dans le hangar avec l’intention de le relire attentivement. Tandis que je lisais, une ombre s’est profilée dans la porte et sir Percival apparut. Je dissimulai rapidement la lettre, mais il me dit d’un ton sarcastique :

» – Inutile de cacher ce papier, je l’ai lu avant vous. Comprenez-vous ? Je l’ai déterré, il y a environ deux heures, puis je l’ai remis à sa place, afin de vous prendre en flagrant délit. Vous avez vu Anne Catherick hier. Je ne suis pas encore parvenu à l’attraper, elle, mais je vous ai, vous. Donnez-moi cette lettre !

» J’étais seule avec lui, Marian, qu’aurais-je pu faire ? Je la lui remis. Il me prit alors par le bras et me força à sortir du hangar en regardant de tous les côtés avec inquiétude. Il enfonça ses ongles dans ma chair et me dit d’un ton menaçant :

» – Que vous a dit Anne Catherick hier ? Je veux le savoir ! » Il me meurtrissait le bras, Marian, et j’étais seule avec lui.

– Voit-on encore les traces de ses doigts, Laura ? Montrez-moi votre bras.

– Pourquoi, Marian ? Elles ne me font plus mal !

– Parce que la patience a une fin et qu’il est temps d’agir. Cette marque est une arme dont je pourrais avoir besoin pour vous défendre un jour !

Mon sang bouillonna dans mes veines lorsque je vis le pauvre bras lacéré et tuméfié. Laura se méprit sur mes sentiments. Au vrai, je ne me sentais plus de colère !

– Ce n’est pas grave, Marian, je vous assure !

– Pour votre bien, chérie, je tâcherai d’y penser avec calme. Mais, dites-moi, lui avez-vous tout raconté ?

– Oui, Marian, je n’ai pu me taire… J’avais trop peur !… Lorsque j’eus fini, il ricana :

» – Je veux savoir le reste ! cria-t-il. »

J’eus beau lui jurer que je lui avais tout dit, il ne voulut pas me croire.

» – Je vous forcerai bien à le dire à la maison, ajouta-t-il et de peur de vous rencontrer, sans doute, il me ramena par un chemin détourné que je ne connaissais pas. Lorsque nous fûmes en vue de la maison, il s’arrêta :

» – Je vous donne une dernière chance : voulez-vous parler ? me demanda-t-il sèchement.

» Je ne pouvais que répéter mes paroles. Il maudit alors mon entêtement et entra avec moi dans l’office en disant :

» – Inutile de me mentir ! Je vous ferai avouer par la force s’il le faut… et votre sœur aussi ! Vous ne comploterez plus ensemble avant de m’avoir dit la vérité.

» Il m’emmena directement dans mon appartement, malgré mes protestations et mes larmes. Il congédia la pauvre Fanny sans raison et, m’ayant poussée dans la chambre, la referma à clé. Il avait l’air d’un vrai fou, Marian. Oh ! si vous l’aviez vu !

– Je m’en rends compte, Laura ! Il est fou, en effet… fou de terreur parce qu’il est persuadé que vous connaissez le secret dont vous a parlé Anne Catherick, et rien ne l’en dissuadera. C’est pourquoi il faut agir. Le comte a obtenu que je vous voie aujourd’hui, mais, par sa volonté aussi, tout peut être changé demain. Il est impossible de prévoir à quelles violences sir Percival se laissera aller. Il faut agir sans tarder, croyez-moi.

– Mais que pouvons-nous faire, Marian ?… Si nous pouvions au moins fuir cette maison pour toujours !

– Fiez-vous à moi, Laura, et ne craignez rien. Je compte écrire deux lettres que je vais porter encore ce soir à l’auberge, pour les confier à Fanny. J’adresse l’une de ces lettres au remplaçant de Mr Gilmore, lui racontant tout ce qui s’est passé : je suis sûre que la loi protégera la femme maltraitée que vous êtes.

– Mais pensez au scandale, Marian !

– Je compte justement sur le scandale ! Sir Percival a plus de raisons que vous pour le redouter ! Seule la crainte du scandale peut l’amener à changer d’attitude.

– Il sera furieux, et notre position ici n’en sera que plus dangereuse !

Je comprenais la vérité de ces paroles. Pourtant, il n’y avait plus pour nous d’autre solution que de risquer le pire. Je l’expliquai à Laura, aussi prudemment que possible.

Elle soupira, mais ne me désapprouva point.

– Et la seconde lettre, à qui devez-vous l’écrire ? demanda-t-elle alors.

– À Mr Fairlie, pour lui dire que, étant votre tuteur, il est de son devoir d’intervenir.

Elle secoua tristement la tête.

– Oh ! je sais, il est égoïste, faible, superficiel, repris-je, mais il n’est pas sir Percival Glyde et n’a pas comme ami un comte Fosco ! Je n’attends rien de sa bonté, mais il fera beaucoup pour protéger sa tranquillité. Laissez-moi le persuader que son intervention lui évitera des ennuis, du scandale, des responsabilités, et vous le verrez réagir… pour lui… non pour nous !

– Si vous pouviez seulement le persuader de nous laisser revenir à Limmeridge House pendant quelque temps, Marian !

Ce souhait me suggéra une idée nouvelle. N’était-il pas possible de mettre sir Percival devant cette alternative : ou bien le menacer de faire agir la loi en faveur de sa femme, ou bien obtenir qu’il se séparât de Laura pendant quelque temps sous prétexte d’une visite à son oncle ? Cela, vraisemblablement, il ne l’accepterait pas. Et pourtant, ne sachant que faire d’autre, je résolus de tout tenter en ce sens.

– Je vais faire part de votre désir à Mr Fairlie, Laura, et, à ce sujet également, je prendrai l’avis de l’avocat.

Comme je me levais, Laura m’arrêta.

– Oh ! ne me laissez pas seule, Marian, écrivez vos lettres ici, je vous en prie !

J’hésitai, puis, dans son intérêt, je lui expliquai que nous étions restées déjà trop longtemps ensemble et qu’il ne fallait pas éveiller de nouveaux soupçons.

– Avant une heure, je serai de retour, chérie. Fermez votre porte à clé et n’ouvrez à personne !

Et je sortis.

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