LES MÊMES, MOINS MORIARTY
ORLEBAR. – Il vaudrait mieux cacher cette corde…
Jarvis ramasse la corde qui est par terre, et la cache dans un tonneau.
FITTON, il examine la fenêtre, regarde la fermeture et fait signe à Fletcher que tout est en sûreté de ce côté. Orlebar considère, près de la lampe, le faux paquet de lettres qu'il a tiré de sa poche. S'approchant de lui. – Vous avez saisi… Nous sommes dans le corridor, juste après le tournant, pour qu'on ne puisse pas nous voir en venant ici.
ORLEBAR. – Et vous arrivez sur mon coup de sifflet ?
FLETCHER. – Soyez tranquille. Nous ne perdrons pas de temps !
Sortent Fletcher, Fitton et Jarvis.
Bribb qui a montré quelques signes d'impatience pendant la scène, et tordu nerveusement sa moustache, regarde sa montre.
BRIBB. – Diable ! Diable ! Diable ! Diable ! … Voilà encore que ça prend une tournure qui ne me va pas…
ORLEBAR. – Qu'est-ce que tu as à te trémousser ?
BRIBB, se grattant la tête. – S'il faut te parler franchement, Jim, ce qui se mijote ici n'est pas de ma partie… Qu'est-ce que tu veux ? Je suis un garçon paisible, estimé dans son quartier…
ORLEBAR. – Et payant régulièrement son terme… Je connais la chanson…
BRIBB. – Mon vieux, ouvrir la panse d'un coffre-fort ou percer le plafond d'une maison de banque… à la bonne heure… voilà qui rentre dans mes goûts !… Mais s'attaquer à un homme cela amène toujours certaines complications… Et j'ai horreur des complications !
ORLEBAR. – Écoute ! Tout ce que je te demande c'est de descendre dans la ruelle, et de me prévenir dès l'arrivée de la voiture.
BRIBB. – Il faudra que je remonte, alors ?
ORLEBAR. – Inutile. Tu as ton sifflet de cab sur toi ?
BRIBB. – Toujours.
ORLEBAR. – Eh bien quand tu verras de loin Paddy Plum, sur son siège, tourner le coin de la rue, siffle deux fois dans ton instrument.
BRIBB. – Compris ! … Mais en m'entendant siffler s'il allait venir un cab ?
ORLEBAR. – Eh bien ! tu le prendras pour rentrer !
BRIBB. – C'est juste !… Alors tu n'auras plus besoin de moi ? ORLEBAR. – Non.
BRIBB. – Ce que je vais me trotter !… Et, tu sais, mon vieux, bonne chance ! Il serre la main d'Orlebar, et sort rapidement.