Matamore, Isabelle, Clindor, Page
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Monsieur.
Matamore
Que veux-tu, page ?
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Un courrier vous demande.
Matamore
D’où vient-il ?
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De la part de la reine d’Islande.
Matamore
Ciel, qui sais comme quoi j’en suis persécuté,
Un peu plus de repos avec moins de beauté ;
Fais qu’un si long mépris enfin la désabuse.
Clindor
Voyez ce que pour vous ce grand guerrier refuse.
Isabelle
Je n’en puis plus douter.
Clindor
Il vous le disait bien.
Matamore
Elle m’a beau prier, non, je n’en ferai rien.
Et quoi qu’un fol espoir ose encor lui promettre,
Je lui vais envoyer sa mort dans une lettre.
Trouvez-le bon, ma reine, et souffrez cependant
Une heure d’entretien de ce cher confident,
Qui, comme de ma vie il sait toute l’histoire,
Vous fera voir sur qui vous avez la victoire.
Isabelle
Tardez encore moins : et par ce prompt retour,
Je jugerai quel est envers moi votre amour.