Phylis
Angélique ! C’est fait, mon frère en a dans l’aile.
La voyant échapper, je courais après elle ;
Mais un maudit galant m’est venu brusquement
Servir à la traverse un mauvais compliment,
Et par ses vains discours m’embarrasser de sorte
Qu’Angélique à son aise a su gagner la porte.
Sa perte est assurée, et le traître Alidor
La posséda jadis, et la possède encor.
Mais jusques à ce point serait-elle imprudente ?
Il n’en faut point douter, sa perte est évidente :
Le cœur me le disait, le voyant en sortir,
Et mon frère dès lors se devait avertir.
Je te trahis, mon frère, et par ma négligence,
Étant sans y penser de leur intelligence…
(Alidor paraît avec Cléandre accompagné d’une troupe ; et après lui avoir montré Phylis, qu’il croit être Angélique, il se retire en un coin du théâtre, et Cléandre enlève Phylis, et lui met d’abord la main sur la bouche.)