VI
L’idée d’âme a été pendant longtemps et reste encore en partie la forme populaire de l’idée de personnalité
Il ressort de ce qui précède que la notion de personne est le produit de deux sortes de facteurs. L’un est essentiellement impersonnel : c’est le principe spirituel qui sert d’âme à la collectivité. C’est lui, en effet, qui constitue la substance même des âmes individuelles. Or il n’est la chose de personne en particulier : il fait partie du patrimoine collectif ; en lui et par lui, toutes les consciences communient. Mais d’un autre côté, pour qu’il y ait des personnalités séparées, il faut qu’un autre facteur intervienne qui fragmente ce principe et qui le différencie : en d’autres termes, il faut un facteur d’individuation. C’est le corps qui joue ce rôle. Comme les corps sont distincts les uns des autres, comme ils occupent des points différents du temps et de l’espace, chacun d’eux constitue un milieu spécial où les représentations collectives viennent se réfracter et se colorer différemment. Il en résulte que, si toutes les consciences engagées dans ces corps ont vue sur le même monde, a savoir que le monde d’idées et de sentiments qui font l’unité morale du groupe, elles ne le voient pas toutes sous le même angle ; chacune l’exprime à sa façon.
De ces deux facteurs, également indispensables, le premier n’est certes pas le moins important ; car c’est lui qui fournit la matière première de l’idée d’âme. On sera peut-être étonné de voir attribuer un rôle aussi considérable à l’élément impersonnel dans la genèse de la notion de personnalité. Mais l’analyse philosophique de l’idée de personne, qui a devancé, et de beaucoup, l’analyse sociologique, est arrivée sur ce point à des résultats analogues. Entre tous les philosophes, Leibniz est un de ceux qui ont eu le plus vif sentiment de ce qu’est la personnalité ; car la monade est, avant tout, un être personnel et autonome. Et cependant, pour Leibniz, le contenu de toutes les monades est identique. Toutes, en effet, sont des consciences qui expriment un seul et même objet, le monde ; et comme le monde lui-même n’est qu’un système de représentations, chaque conscience particulière n’est, en somme, qu’un reflet de la conscience universelle. Seulement, chacune l’exprime de son point de vue et à sa manière. On sait comment cette différence de perspectives vient de ce que les monades sont diversement situées les unes par rapport aux autres et par rapport au système total qu’elles constituent.
Sous une autre forme, Kant exprime le même sentiment. Pour lui, la clef de voûte de la personnalité est la volonté. Or, la volonté est la faculté d’agir conformément à la raison, et la raison est ce qu’il y a de plus impersonnel en nous. Car la raison n’est pas ma raison ; c’est la raison humaine en général. Elle est le pouvoir qu’a l’esprit de s’élever au-dessus du particulier, du contingent, de l’individuel, pour penser sous la forme de l’universel. On peut donc dire, de ce point de vue, que ce qui fait de l’homme une personne, c’est ce par quoi il se confond avec les autres hommes, ce qui fait de lui un homme, et non tel homme. Le sens, le corps, en un mot tout ce qui individualise, est, au contraire, considéré par Kant comme l’antagoniste de la personnalité.
C’est que l’individuation n’est pas la caractéristique essentielle de la personne. Une personne, ce n’est pas seulement un sujet singulier, qui se distingue de tous les autres. C’est, en outre et surtout, un être auquel est attribuée une autonomie relative par rapport au milieu avec lequel il est le plus immédiatement en contact. On se le représente comme capable, dans une certaine mesure, de se mouvoir de lui-même : c’est ce que Leibniz exprimait d’une manière outrancière, en disant de la monade qu’elle est complètement fermée au-dehors. Or notre analyse permet de concevoir comment s’est formée cette conception et à quoi elle répond.
L’âme, en effet, expression symbolique de la personnalité, a ce même caractère. Bien qu’étroitement unie au corps, elle passe pour en être profondément distincte et pour jouir, par rapport à lui, d’une large indépendance. Pendant la vie, elle peut le quitter temporairement et elle s’en retire définitivement à la mort. Bien loin qu’elle en dépende, elle le domine de la dignité plus haute qui est en elle. Elle peut bien lui emprunter la forme extérieure sous laquelle elle s’individualise, mais elle ne lui doit rien d’essentiel. Or, cette autonomie que tous les peuples ont prêtée à l’âme n’est pas purement illusoire et nous savons maintenant quel en est le fondement objectif. Il est bien vrai que les éléments qui servent à former l’idée d’âme et ceux qui entrent dans la représentation du corps proviennent de deux sources différentes et indépendantes l’une de l’autre. Les uns sont faits des impressions et des images qui se dégagent de tous les points de l’organisme ; les autres consistent en idées et en sentiments qui viennent de la société et qui l’expriment. Les premiers ne dérivent donc pas des seconds. Ainsi, il y a réellement une partie de nous-mêmes qui n’est placée sous la dépendance immédiate du facteur organique : c’est tout ce qui, en nous, représente la société. Les idées générales que la religion ou la science gravent dans nos esprits, les opérations mentales que ces idées supposent, les croyances et les sentiments qui sont à la base de notre vie morale, toutes ces formes supérieures de l’activité psychique que la société éveille et développe en nous ne sont pas à la remorque du corps, comme nos sensations et nos états cœnesthésiques. C’est que, comme nous l’avons montré, le monde des représentations dans lequel se déroule la vie sociale se surajoute à son substrat matériel, bien loin qu’il en provienne : le déterminisme qui y règne est donc beaucoup plus souple que celui qui a ses racines dans la constitution de nos tissus et il laisse à l’agent une impression justifiée de plus grande liberté. Le milieu dans lequel nous nous mouvons ainsi a quelque chose de moins opaque et de moins résistant : nous nous y sentons et nous y sommes plus à l’aise. En un mot, le seul moyen que nous ayons de nous libérer des forces physiques est de leur opposer les forces collectives.
Mais ce que nous tenons de la société nous est commun avec nos compagnons. Il s’en faut donc que nous soyons d’autant plus personnels que nous sommes plus individualisés. Les deux termes ne sont nullement synonymes : en un sens, ils s’opposent plus qu’ils ne s’impliquent. La passion individualise et, pourtant, elle asservit. Nos sensations sont essentiellement individuelles ; mais nous sommes d’autant plus des personnes que nous sommes plus affranchis des sens, plus capables de penser et d’agir par concepts. Ceux donc qui insistent sur tout ce qu’il y a de social dans l’individu n’entendent pas, pour cela, nier ou rabaisser la personnalité. Ils se refusent seulement à la confondre avec le fait de l’individuation
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-1-n1964) C’est le cas des Gnanji ; v. North. Tr., p. 170, p. 546 ; cf. un cas semblable, in Brough Smyth, II, p. 269.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-2-n1965)
Australian Aborigines, p. 51.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-3-n1966) Il y eut certainement chez les Gnanji un temps ou les femmes avaient une âme ; car il existe encore aujourd’hui un grand nombre d’âmes de femmes. Seulement, elles ne se réincarnent jamais ; et comme, chez ce peuple, l’âme qui anime un nouveau-né est une âme ancienne qui se réincarne, du fait que les âmes de femmes ne se réincarnent pas, il résulte que les femmes ne peuvent avoir d’âme. On peut, d’ailleurs, expliquer d’où vient cette absence de réincarnation. Chez les Gnanji, la filiation, après avoir été utérine, se fait aujourd’hui en ligne paternelle : la mère ne transmet pas son totem à l’enfant. La femme n’a donc jamais de descendants qui la perpétuent. ; elle est finis familia suæ. Pour expliquer cette situation, il n’y avait que deux hypothèses possibles : ou bien les femmes n’ont pas d’âme, ou bien les âmes de femmes sont détruites après la mort. Les Gnanji ont adopté la première de ces deux explications : certains peuples du Queensland ont préféré la seconde (v. Roth, Superstition, Magic and Medecine, in N. Queensland Ethnog., n° 5, § 68).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-4-n1967) « Les enfants au-dessous de quatre ou cinq ans n’ontt ni âme ni vie future », dit Dawson. Mais le fait que traduit ainsi Dawson, c’est tout simplement l’absence de rites funéraires pour les enfants en bas âge. Nous en verrons plus loin la signification véritable.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-5-n1969) Dawson, p. 51 ; Parker, The Euahlayi, p. 35 ; Eylmann, p. 188.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-6-n1970)
North. Tr., p. 542 ; Schurmann, The Aboriginal Tribes of Port Lincoln, in Woods, p. 235.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-7-n1971) C’est l’expression employée par Dawson, p. 50.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-8-n1972) Strehlow, I, p. 15, n. 1 ; Schulze, loc. cit., p. 246. C’est le thème du mythe du vampire.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-9-n1973) Strehlow, I, p. 15 ; Schulze :, p. 244 ; Dawson, p. 51. Il est vrai qu’il est dit parfois des âmes qu’elles n’ont rien de corporel : d’après certains témoignages recueillis par Eylmann (p. 188), elles seraient ohne Fleisch und Blut. Mais ces négations radicales nous laissent sceptique. Le fait qu’on ne fait pas d’offrande aux âmes des morts n’implique nullement, comme le croit Roth (Superstition, Magic, etc., § 65) qu’elles ne mangent pas.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-10-n1975) Roth, ibid., § 65 ; North. Tr., p. 500. Il arrive ainsi que l’âme dégage des odeurs (Roth, ibid., § 68).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-11-n1976) Roth, ibid., § 67 ; Dawson, p. 51.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-12-n1977) Roth, ibid., § 65.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-13-n1978) Schürmann, Aborig. Tr. of Port Lincoln, in Woods, p. 235.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-14-n1979) Parker, The Euahlayi, p. 29, 35 ; Roth, ibid., § 65, 67, 68.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-15-n1980) Roth, Superstition, etc., § 65 ; Strehlow, I, p. 15.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-16-n1981) Strehlow, I, p. 14, n. 1.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-17-n1983) Frazer, On certain Burial Customs, as Illustrative of the Primitive Theory of the Soul, in J.A.I., XV, p. 66.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-18-n1984) C’est le cas chez les Kaitish et les Unmatjera. V. Spencer et Gillen, North. Tr., p. 506 et Nat. Tr., p. 512.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-19-n1986) Roth, ibid., § 65, se, 67, 68.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-20-n1987) Roth, ibid., § 68 ; il est dit dans ce passage que, quand il y a évanouissement à la suite d’une perte de sang, c’est que l’âme est partie. Cf. Parker, The Euahlayi, p. 38.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-21-n1988) Parker, The Euahlayi, p. 29 et 35 ; Roth, ibid., § 65.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-22-n1989) Strehlow, I, p. 12, 14. Il est parlé dans ces différents passages de mauvais esprits qui tuent de petits enfants, dont ils mangent l’âme, le foie et la graisse, ou bien l’âme, le foie et les rognons. Le fait que l’âme est ainsi mise sur le même pied que les différents viscères ou tissus et constitue un aliment du même genre montre bien l’étroit rapport qu’elle soutient avec eux. Cf. Schulze, p. 246.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-23-n1990) Par exemple, chez les gens de la rivière Pennefather (Roth, ibid., § 68), il y a un nom pour l’âme qui réside dans le cœur (Ngai), un autre pour celle qui réside dans le placenta (Choi), un troisième pour celle qui se confond avec le souffle (Wanji). Chez les Euahlayi, il y a trois et jusqu’à quatre âmes (Parker, The Euahlayi, p. 35).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-24-n1992) V. la description du rite de l’Urpmilchima, chez les Arunta (Spencer et Gillen, Nat. Tr., p. 503 et suiv.).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-25-n1993) Spencer et Gillen, Nat. Tr., p. 497 et 508.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-26-n1994) Spencer et Gillen, North. Tr., p. 547, 548.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-27-n1995)
Ibid., p. 506, p. 527 et suiv.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-28-n1996) Meyer, The Encounter Bay Tribe, in Woods, p. 198.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-29-n1997) Spencer et Gillen, North. Tr., p. 551, 463 ; Nat. Tr., p. 553.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-30-n1998) Spencer et Gillen, North. Tr., p. 540.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-31-n1999) Par exemple, chez les Arunta et chez les Loritja (Strehlow, 1, p. 15, n. 2 ; II, p. 77). L’âme, pendant la vie, s’appelle guruna et Ltana après la mort. Le Ltana de Strehlow est identique à l’ulthana de Spencer et Gillen (Nat. Tr., p. 514 et suiv.). De même chez les gens de la rivière Bloomfield (Roth, Superstition, etc., § 66).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-32-n2001) Eylmann, p. 188.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-33-n2002) Spencer et Gillen, Nat. Tr., p. 524, 491, 496.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-34-n2003) Spencer et Gillen, North. Tr., p. 542, 508.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-35-n2004) Mathews, Ethnol. Notes on the Aboriginal Tribes of N. S. Wales a. Victoria, in Journ. a. Proc. of the R. S. of N. S. Wales, XXXVIII, p. 287.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-36-n2005) Strehlow, I, p. 15 et suiv. Ainsi, d’après Strehlow, chez les Arunta, les morts vivent dans une île ; d’après Spencer et Gillen, dans un lieu souterrain. Il est probable que les deux mythes coexistent, et ils ne sont pas les seuls. Nous verrons qu’on en trouve même un troisième. Sur cette conception de l’île des morts, cf. Howitt, Nat. Tr., p. 498 ; Schürmann, Aborig. Tr. of Port Lincoln, in Eylmann, p. 235 ; p. 189.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-37-n2006) Schulze, p. 244.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-38-n2008) Dawson, p. 51.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-39-n2009) On trouve dans ces mêmes tribus les traces évidentes d’un mythe plus ancien, d’après lequel les âmes vivaient dans un lieu souterrain (Dawson, ibid.).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-40-n2010) Taplin, The Narrinyeri, p. 18-19 ; Howitt, Nat. Tr., p. 473 ; Strehlow, I, p. 16.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-41-n2011) Howitt, Nat. Tr., p. 498.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-42-n2012) Strehlow, I, p. 16 ; Eylmann, p. 189 ; Howitt, Nat. Tr., p. 473.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-43-n2013) Ce sont les esprits des ancêtres d’un clan spécial, le clan de la poche à venin (Gifldrüsenmänner).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-44-n2014) Parfois l’action des missionnaires est manifeste. Dawson nous parie d’un véritable enfer opposé au paradis ; lui-même tend à voir dans cette conception une importation européenne.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-45-n2015) V. Dorsey, Siouan Cults, in XIth Rep., p. 419-420, 422, 485 ; cf. Marillier, La survivance de l’âme et l’idée de justice chez les peuples non
civilisés, Rapport de l’École des Hautes Études, 1893.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-46-n2020) Elles peuvent se dédoubler provisoirement, comme nous verrons au chapitre suivant ; mais ces dédoublements n’ajoutent pas une unité au nombre des âmes susceptibles de se réincarner.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-47-n2021) Strehlow, I, p. 2.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-48-n2022)
Nat. Tr., p. 73, n. 1.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-49-n2024) V. sur cet ensemble de conceptions, Spencer et Gillen, Nat. Tr., p. 119, 123-127, 387 et suiv. ; North. Tr., p. 145-174. Chez les Gnanji, ce n’est pas nécessairement auprès de l’oknanikilla qu’a lieu la conception. Mais on croit que chaque couple est accompagné, dans ses pérégrinations sur le continent, d’un essaim d’âmes du totem du mari. Quand l’occasion est venue, l’une de ces âmes pénètre dans le corps de la femme et la féconde, où que celle-ci se trouve (North. Tr., p. 169).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-50-n2026)
Nat. Tr., p. 512-513. Cf. chap. X et XI.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-51-n2027)
Ibid., p. 119.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-52-n2029) Chez les Kaitish (North. Tr., p. 154), chez les Urabunna (North. Tr., p. 146).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-53-n2031) C’est le cas chez les Warramunga et les tribus parentes, Walpari, Wulmala, Worgaia, Tjingilli (North. Tr., p. 161), et aussi chez les Umbaia et les Gnanji (North. Tr., p. 170).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-54-n2033) Strehlow, I, p. 15-16. Pour les Loritja, v. Strehlow, II, p. 7.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-55-n2034) Strehlow va jusqu’à dire que les relations sexuelles ne sont même pas considérées comme une condition nécessaire, une sorte de préparation à la conception (Il, p. 52, n. 7). Il ajoute, il est vrai, quelques lignes plus bas, que les vieillards savent parfaitement quel rapport unit le commerce charnel et la génération et que, pour ce qui regarde les animaux, les enfants eux-mêmes sont au courant. Ce qui ne laisse pas d’affaiblir un peu la portée de sa première affirmation.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-56-n2035) Nous employons, en général, la terminologie de Spencer et Gillen plutôt que celle de Strehlow, parce que la première est, dès à présent, consacrée par un long usage.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-57-n2036)
Nat. Tr., p. 124, 513.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-58-n2037) I, p. 5. Ngarra, suivant Strehlow, signifie éternel. Chez les Loritja, il n’y a que des rochers qui jouent ce rôle.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-59-n2039) Strehlow traduit par Kinderkeime (germes d’enfants). Il s’en faut, d’ailleurs, que Spencer et Gillen aient ignoré le mythe des ratapa et les coutumes qui s’y rattachent. Ils nous en parlent explicitement dans Nat. Tr., p. 366 et suiv. et p. 552. Ils signalent, sur différents points du territoire arunta, l’existence de rochers appelés Erathipa, d’où se dégagent des spirit children, des âmes d’enfants, qui introduisent dans le corps des femmes et les fécondent. Suivant Spencer et Gillen, Erathipa signifierait enfant, quoique, ajoutent-ils, ce mot ne soit que rarement employé avec ce sens dans la conversation courante (ibid., p. 338).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-60-n2040) Les Arunta sont répartis tantôt en quatre, tantôt en huit classes matrimoniales. La classe d’un enfant est déterminée par celle de son père ; inversement, de la première on peut déduire la seconde. (v. Spencer et Gillen, Nat. Tr., p. 70 et suiv. ; Strehlow, I, p. 6 et suiv.). Reste à savoir comment le ratapa a une classe déterminée ; nous revenons plus loin sur ce point.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-61-n2041) Strehlow, II, p. 52. Il arrive parfois, mais rarement, que des contestations s’élèvent sur la nature du totem de l’enfant. Strehlow en cite un cas (p. 53).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-62-n2043) C’est le même mot que namatwinna qu’on trouve chez Spencer et Gillen (Nat. Tr., p. 541).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-63-n2044) Strehlow, II, p. 53.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-64-n2045)
Ibid., II, p. 56.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-65-n2046) Mathews attribue aux Tjingilli (alias Chingalee) une théorie analogue de la conception (Proc. R. Gegor. Trans. and Soc. Queensland, XXII (1907), p. 75-76).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-66-n2048) Il arrive parfois que l’ancêtre qui est censé avoir lancé le namatuna se montre à la femme sous les espèces d’un animal ou d’un homme ; c’est une preuve de plus de l’affinité de l’âme ancestrale pour une forme matérielle.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-67-n2049) Schulze, loc. cit., p. 237.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-68-n2050) C’est ce qui résulte de ce fait que le ratapa ne peut s’incarner que dans le corps d’une femme qui appartient à la même classe matrimoniale que la mère de l’ancêtre mythique. Aussi ne comprenons-nous pas comment Strehlow a pu dire (I, p. 42, Anmerkung) que, sauf dans un cas, les mythes n’affectent pas les ancêtres de l’Alcheringa à des classes matrimoniales déterminées. Sa propre théorie de la conception suppose tout le contraire (cf. II, p. 53 et suiv.).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-69-n2051) Strehlow, II, p. 58.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-70-n2053) La différence entre les deux versions s’atténue encore et se réduit presque à rien si l’on remarque que, quand Spencer et Gillen nous disent que l’âme ancestrale s’incarne dans le corps de la femme, les expressions dont ils se servent ne doivent pas être prises à la lettre. Ce n’est pas l’âme tout entière qui vient féconder la mère, mais seulement une émanation de cette âme. En effet, de leur aveu, une âme, égale en pouvoirs et même plutôt supérieure à celle qui s’est incarnée, continue à résider dans l’arbre ou le rocher nanja (V. Nat. Tr., p. 514) ; nous aurons l’occasion de revenir sur ce point (cf. plus bas, p. 393).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-71-n2054) Il, p. 76, 81. Suivant Spencer et Gillen, le churinga serait non le corps de l’ancêtre, mais l’objet dans lequel réside l’âme de ce dernier. Ces deux interprétations mythiques sont, au fond, identiques et on voit aisément comment on a pu passer de l’une à l’autre : le corps est le lieu où réside l’âme.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-72-n2055) Strehlow, I, p. 4.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-73-n2057) Strehlow , I, p. 53-54. Dans ces récits, l’ancêtre commence par s’introduire lui-même dans le sein de la femme et il y produit les troubles caractéristiques de la grossesse. Puis il en sort et ne laisse qu’ensuite le namatuna.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-74-n2058) Strehlow, II, p. 76.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-75-n2059)
Ibid., p. 81. Voici la traduction mot à mot des termes employés telle que nous la donne Strehlow : Dies du Körper bist ; dies du der nämliche. Dans un mythe, un héros civilisateur, Mangarkunjerkunja, présentant à chaque homme le churinga de son ancêtre, lui dit : « Tu es né de ce churinga » (ibid., p. 76).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-76-n2060) Strehlow, II, p. 76.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-77-n2062) Strehlow, ibid.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-78-n2063) Au fond, la seule divergence réelle qu’il y ait entre Strehlow, d’une part, Spencer et Gillen, de l’autre, est la suivante. Pour ces derniers, l’âme de l’individu, après la mort, revient à l’arbre nanja où elle se confond à nouveau avec l’âme de l’ancêtre (Nat. Tr., p. 5l3) ; pour Strehlow, elle s’en va à l’île des morts où elle finit par être anéantie. Dans un mythe comme dans l’autre, elle ne survit pas individuellement. Quant à la cause de cette divergence, nous renonçons à la déterminer. Il est possible qu’il y ait eu une erreur d’observation commise par Spencer et Gillen qui ne nous parlent pas de l’île des morts. Il est possible aussi que le mythe ne soit pas le même chez les Arunta de l’est que Spencer et Gillen ont surtout observés, et dans d’autres parties de la tribu.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-79-n2065) Strehlow, II, p. 51.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-80-n2066)
Ibid., II, p. 56.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-81-n2067)
Ibid., I, p. 3-4.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-82-n2068)
Ibid., II, p. 61.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-83-n2069) V. plus haut, p. 261.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-84-n2070) Strehlow, II, p. 57 et I, p. 2.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-85-n2072) Strehlow, II, p. 57.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-86-n2073) Roth, Superstition, Magic, etc., § 74.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-87-n2074) En d’autres termes, l’espèce totémique est beaucoup plus constituée par le groupe des ancêtres, par l’espèce mythique, que par l’espèce animale ou végétale proprement dite.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-88-n2075) V. plus haut, p. 363.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-89-n2076) Strehlow, II, p. 76.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-90-n2077) Strehlow, ibid.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-91-n2079) Strehlow, II, p. 57, 60, 61. La liste des totems est appelée par Strehlow la liste des ratapa.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-92-n2082) Howitt, Nat. Tr., p. 475 et suiv.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-93-n2083)
The Manners and Customs of Ihe Dieyerie Tribe of Australian Aborigines, in Curr, II, p. 47.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-94-n2085) Howitt, Nat. Tr., p. 482.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-95-n2086)
Ibid., p. 487.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-96-n2087) Taplin, Folklore, Customs, Manners, etc., of South Austral. Aborig., p. 88.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-97-n2088) Chaque clan d’ancêtres a, sous terre, son camp spécial ; le miyur est ce camp.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-98-n2089) Mathews, in Journal of R. S. of N. S. Wales, XXXVIII, p. 293. Mathews signale la même croyance dans d’autres tribus de Victoria (ibid., p. 197).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-99-n2090) Mathews, ibid., p. 349.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-100-n2091) J. Bishof, Die Niol-Niol, in Anthropos, III, p. 35.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-101-n2093) Roth, Superstition, etc., § 68 ; cf. 69 a, le cas semblable des indigènes de la Rivière Proserpine. Pour simplifier l’exposé, nous avons laissé de côté la complication qui tient à la différence des sexes. L’âme des filles est faite avec le choi de leur mère, tandis qu’elles partagent avec leurs frères le ngai de leur père. Cette particularité, qui vient peut-être de ce que les deux systèmes de filiation ont été successivement en usage, n’atteint pas, d’ailleurs, le principe de la perpétuité de l’âme.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-102-n2094)
Ibid., p. 16.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-103-n2096)
Die Tlinkit-Indianer', p. 282.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-104-n2097) Swanton, Contributions to the Ethnology of the Haida, p. 117 et suiv.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-105-n2098) Boas , Sixth Rep. of the Committee on the North-Western Tribes of Canada, p. 59.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-106-n2099) Lafitau, Mœurs des sauvages américains, II, p. 434 ; Petitot, Monographie des Dénè-Dindjié, p. 59.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-107-n2100) V. plus haut, p. 190 et suiv.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-108-n2102) V. plus haut, p. 194.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-109-n2103) Howitt, Nat. Tr., p. 147. Cf. ibid., p. 769.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-110-n2104) Strehlow (I, p. 15, n. 2), Sculze (loc. cit., p. 246) nous représentent l’âme, comme Howitt nous représente ici le totem, sortant du corps pour aller manger une autre âme. De même, on a vu plus haut l’altjira ou totem maternel se manifester en rêve ainsi qu’une âme ou un esprit.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-111-n2106) Fison et Howitt, Hurnai and Kamilaroi, p. 280.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-112-n2107)
Globus, t. CXI, p. 289. Malgré des objections de Leonhardi, Strehlow a maintenu ses affirmations sur ce point (v. Strehlow, III, p. xx). Leonhardi trouve qu’il y a quelque contradiction entre cette assertion et la théorie d’après laquelle les ratapa émanent d’arbres, de rochers, de churinga. Mais l’animal totémique incarne le totem tout comme l’arbre ou le rocher nanja ; il peut donc jouer le même rôle. Ces différentes choses sont mythologiquement équivalentes.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-113-n2108) Notes on the West Coastal Tribes of the Northern Territory of S. Australia, in Trans. R. Soc. South Australia, XXXI (1907), p. 4. Cf. à propos des tribus du district de Cairns (Queensland septentrional,) Man, 1909, n° 86.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-114-n2110) Chez les Wakelvura où, selon Curr et Howitt, chaque classe matrimoniale a ses totems propres, l’animal dit la classe (v. Curr, III, p. 28) ; chez les Buandik, il révèle le clan (Mrs James S. Smith, The Booandik Tribes of S. Austral. Aborigines, p. 128). Cf. Howitt, On some Austral. Beliefs, in J.A.I., XIII, p. 191 ; XIV, p. 362 ; Thomas, An American View of Totemism, in Man, 1902, n° 85 ; Mathews, Journ. of R. S. of N. S. Wales, XXXVIII, p.347-348 ; Brough Smyth, I, p. 110 ; Spencer et Gillen, North. Tr., p. 513.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-115-n2112) Roth, Superstition, etc., § 83. C’est probablement une forme de totémisme sexuel.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-116-n2113) Prinz zu Wied, Reise in das innere Nord-Amerika, II, p. 190.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-117-n2114) K. von den Steinen, Unter den Naturvölkern Zentral-Bräsiliens, 1894, p. 511, 512.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-118-n2115) V. Frazer, Golden Boughh, I, p. 250, 253, 256, 257, 258.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-119-n2116)
Third Rep., p. 229, 233.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-120-n2117)
Indian Tribes, IV, p. 86.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-121-n2118) Par exemple, chez les Batta de Sumatra (v. Golden Bough
2, III, p. 420), en Mélanésie (Codrington, The Melanesians, p. 178), dans l’archipel malais (Tylor, Remarks on Totemism, in J.A.I., nouvelle série, I, p. 147). On remarquera que les cas où l’âme, après la mort, se présente nettement sous forme animale sont empruntés à des sociétés ou le totémisme est plus ou moins entamé. C’est que, là où les croyances totémiques sont relativement pures, l’idée d’âme est forcement ambiguë ; car le totémisme implique qu’elle participe à la fois des deux règnes. Elle ne peut se déterminer dans un sens ou dans l’autre d’une manière exclusive, mais prend tantôt un aspect et tantôt l’autre suivant les circonstances. Plus le totémisme régresse, moins cette ambiguïté devient nécessaire, en même temps que les esprits ressentent un plus vif besoin de distinction. Alors, les affinités si marquées de l’âme pour le règne animal se font sentir, surtout après qu’elle est libérée du corps humain.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-122-n2120) V. plus haut, p. 242. Sur la généralité de la croyance à la métempsycose, v. Tylor, II, p. 8 et suiv.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-123-n2125) Si les représentations religieuses et morales constituent, croyons-nous, les éléments essentiels de l’idée d’âme, nous n’entendons pas dire cependant que ce soient les seuls. Autour de ce noyau central, d’autres états de conscience viennent se grouper qui ont, quoique à un moindre degré, le même caractère. C’est le cas de toutes les formes supérieures de la vie intellectuelle, en raison du prix tout particulier et de la dignité que leur attribue la société. Quand nous vivons de la vie de la science ou de l’art, nous avons l’impression de nous mouvoir dans un cercle de choses supérieures à la sensation ; c’est ce que nous aurons, d’ailleurs, l’occasion de montrer avec plus de précision dans notre conclusion. C’est pourquoi les hautes fonctions de l’intelligence ont toujours été considérées comme des manifestations spécifiques de l’activité de l’âme. Mais elles n’eussent vraisemblablement pas suffi à en constituer la notion.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-124-n2129) F. Tregear, The Maori-Polynesian Comparative Dictionary, p. 203-205.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-125-n2131) C’est la thèse de Preuss dans les articles du Globus que nous avons plusieurs fois cités. Il semble que M. Lévy-Bruhl tend lui aussi vers la même conception (v. Fonctions mentales, etc., p. 92-93).
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-126-n2136) V. sur ce point notre Suicide, p. 233 et suiv.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-127-n2142) On objectera peut-être que l’unité est la caractéristique de la personnalité, alors que l’âme a toujours été conçue comme multiple, comme susceptible de se diviser et de se subdiviser presque à l’infini. Mais nous savons aujourd’hui que l’unité de la personne est également faite de parties, qu’elle est, elle aussi, susceptible de se diviser et de se décomposer. Cependant, la notion de personnalité ne s’évanouit pas par cela seul que nous avons cessé de la concevoir sous la forme d’un atome métaphysique et indivisible. Il en est de même de ces conceptions populaires de la personnalité qui ont trouvé leur expression dans l’idée d’âme. Elles montrent que les peuples ont toujours eu le sentiment que la personne humaine n’avait pas cette unité absolue que lui ont prêtée certains métaphysiciens.
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[↑](#c13_Les_Formes_elementaires_de_la_vie_religieuse_Livre_II_Chapitre_8.xhtml#cite_ref-128-n2147) Nous ne nions pas, pour cela, l’importance du facteur individuel : il s’explique, de notre point de vue, tout aussi aisément que son contraire. Si l’élément essentiel de la personnalité est ce qu’il y a de social en nous, d’un autre côté, il ne peut y avoir de vie sociale que si des individus distincts sont associés, et elle est d’autant plus riche qu’ils sont plus nombreux et plus différents les uns des autres. Le facteur individuel est donc condition du facteur impersonnel. La réciproque n’est pas moins vraie, car la société elle-même est une source importante de différenciations individuelles (v. Division du travail social, 3e éd., p. 627 et suiv.).