XVIII UN ENTRACTE

Au tomber du rideau, un mouvement général eut lieu dans la salle, en même temps qu’un murmure s’élevait de toutes parts. Le parterre se mit à causer ; les galeries commencèrent une multiple et bruyante conversation ; les loges se firent des visites. Il n’y avait peut-être dans toute la salle que la pauvre mistress Burnett qui ne pût communiquer à personne les impressions qu’avaient produites en elle la musique allemande et le talent de ses interprètes. Mais elle vivait d’espoir et pensait que le galant capitaine reviendrait bientôt avec des oranges.

La loge la plus bruyante était, sans aucune espèce de contradiction, la grande baignoire qui contenait Lantures-Luces et les dandies. De cette loge partaient à chaque instant des exclamations qui s’efforçaient d’être originales et spirituelles, des épigrammes gros-salées et d’extravagantes offres de gageures. Lantures-Luces se mêlait peu à la conversation. Il lui manquait deux choses : la signora Briotta, qu’il tâchait d’afficher et qui lui échappait par chaque tangente, et son lorgnon en paire de ciseaux, son cher lorgnon dont il sentait bien douloureusement la perte.

Rio-Santo, qui s’était rendu dans la loge de lady Campbell où il avait sa place, revint en faisant ses visites vers la comtesse. Il s’appuya sur le dos de son fauteuil et promena son binocle par la salle avec indifférence.

– Mais je ne me trompe pas, dit-il tout à coup avec un joyeux étonnement, voici Mme la princesse de Longueville !

– Où ? demanda la comtesse.

– Là-bas, madame, à côté de miss… à côté de lady Campbell. Vous permettez que j’aille lui offrir mes hommages : je l’ai connue beaucoup à Paris ?

– Qu’elle est belle ! dit involontairement Ophélia.

– Elle passait pour être la plus belle femme du faubourg Saint-Germain, qui est le lieu du monde où l’on rencontre le plus de belles femmes, répondit Rio-Santo en saluant pour se retirer.

La comtesse le suivit un instant de l’œil et reporta ses regards sur Susannah. Celle-ci était réellement éblouissante. Elle portait une robe de velours bleu foncé dont la nuance ne se révélait que par les reflets d’azur qui couraient le long des arêtes de chaque pli et vers le sommet des profils. Cette couleur mate et sombre faisait ressortir la chaude carnation de ses épaules et mettait en relief les contours exquis de sa gorge demi-nue, sur laquelle une agrafe de diamants faisait glisser par intervalles de blanches et rapides lueurs. Ses beaux cheveux noirs, domptés par la main d’une camériste habile, tombaient maintenant en masses symétriques et comme affaissés sous le poids de leur luxuriante abondance. Çà et là, sous une boucle agitée, ou parmi les tresses qui s’enroulaient à quadruple tour sous son peigne d’or, on voyait scintiller l’éclair d’un diamant, comme on voit par les nuits noires d’automne briller sous quelque massif de verdure le thorax phosphorescent d’un lampyre.

La belle statue vivait maintenant. Autour de son front de reine il y avait comme une auréole d’intime et vague jouissance. Son regard brûlait sous l’arc renversé de ses grands cils de soie. Sa pose n’avait plus seulement cette grâce immobile que peut chercher et trouver un sculpteur ; c’était un véritable réveil : Galathée avait frémi, mais elle avait frémi avant le baiser de Pygmalion.

Car ce divin sourire, il n’avait fallu que l’espoir pour le faire éclore.

Susannah attendait.

La porte de la loge s’ouvrit et Rio-Santo entra. Susannah leva sur lui un regard indifférent. Ce n’était pas lui qu’elle voulait. À ce regard, Rio-Santo répondit par un autre, perçant, froid, scrutateur. La belle fille, habituée à ne s’étonner de rien, ne put soutenir ce coup d’œil puissant et bizarre qui sondait, qui fouillait, qui retournait son âme. Un poids se suspendit à ses cils ; sa paupière tomba sous l’effort d’un trouble invincible. Elle sentit quelque chose comme de la crainte et du respect devant cet homme qu’elle n’avait jamais vu pourtant et dont elle ne connaissait point le nom.

Au moment où elle baissait les yeux, un nuage passa sur le front hautain de Rio-Santo. Il sembla chercher, parmi ses abondants souvenirs, peut-être quelque ressemblance lointaine.

– Madame la princesse, dit-il, veut-elle bien me permettre de lui offrir mon respectueux hommage ?

– Le marquis de Rio-Santo, ma chère enfant, ajouta la duchesse de Gèvres en guise de présentation.

Susannah s’inclina et dit à voix basse :

– On m’a dit bien des choses, monsieur. Je me souviens de quelques-unes ; j’apprendrai les autres…

– Je ne vous comprends pas, madame, l’interrompit en souriant Rio-Santo. J’étais venu pour vous parler de Paris. Quelles nouvelles de France, s’il vous plaît ?

– Le marquis ne sait rien, mon ange ! glissa la duchesse à l’oreille de Susannah.

– Je croyais qu’il était le maître que je dois servir, balbutia la belle fille en rougissant.

Rio-Santo la contempla encore durant une minute.

– Madame, dit-il ensuite à la Française qu’il avait attirée au fond de la loge, trouvez sur-le-champ un prétexte pour faire retraite. Il faut que cette jeune fille soit seule quand je reviendrai dans la loge.

Cela dit, il salua Susannah et sortit.

Mme la duchesse douairière de Gèvres fut peut-être un peu blessée de ce brusque congé, mais il n’y parut point.

– Ma chère enfant, dit-elle, j’aurais voulu rester près de vous pour vous guider et vous soutenir, mais je me sens sérieusement indisposée, et, à mon âge, il faut de la prudence. Je vais vous laisser seule, Susannah ; souvenez-vous bien de mes instructions. Obéissez aveuglément à tout homme, – fût-il un mendiant de la rue, – qui prononcera à votre oreille les paroles que je vous ai dites. Quant au marquis, ma fille, plus d’indiscrétion, je vous en supplie !… Le marquis n’est pas des nôtres.

– Madame, demanda Susannah, ne verrai-je pas bientôt Brian de Lancester ?

La vieille Française se prit à sourire.

– Patience, ma toute belle, patience ! répondit-elle ; vous le verrez bientôt et vous le verrez longtemps.

Mme la duchesse douairière s’enveloppa dans sa douillette. Susannah resta seule. Rio-Santo était revenu vers lady Ophélia. Il s’assit auprès d’elle et ouvrit la bouche pour parler, mais, – chose à coup sûr fort étrange, car il ne fallait pas peu pour intimider Rio-Santo, – il hésita et sembla chercher ses paroles.

C’est qu’il allait tenter une démarche hardie. C’est que, si grand que fût l’amour de la comtesse, les premières paroles de Rio-Santo devaient révolter en elle, il le savait, tous les instincts de sa fierté d’Anglaise et de lady. Or, ce sont là choses périlleuses à soulever, car souvent, chez nos dames, ces instincts sont plus forts que l’amour. Aussi le marquis, sentant pour ainsi dire le terrain trembler sous ses pas, hésitait et gardait le silence. Les femmes qui aiment devinent. La comtesse vint à son secours.

– Auriez-vous quelque chose à me demander, milord ? dit-elle.

– Oui, milady, répondit Rio-Santo dont le malaise fut légèrement diminué par cette avance ; j’ai une grâce à vous demander, un service, futile en apparence, et qui, en d’autres pays, serait la chose du monde la plus simple, mais qui, eu égard à vos mœurs anglaises… Mais je crois, voyez-vous, que j’ai beaucoup trop tardé à vous dire ce dont il s’agit. Mme la princesse de Longueville, dont j’ai mis souvent à contribution à Paris la charmante hospitalité, se trouve seule ici avec sa tante, Mme la duchesse de Gèvres. Mme la duchesse a été forcée de se retirer. Je serais bien heureux, milady, si vous daigniez me venir en aide pour acquitter envers la princesse ma dette de courtoisie. J’aurais l’honneur de vous la présenter…

– Ici, milord ? interrompit Ophélia.

– Si vous voulez bien me le permettre, milady.

– Non, milord, cela ne peut se faire ainsi, les convenances…

– Vous me refusez ? dit Rio-Santo avec reproche.

La comtesse se leva.

– Milord, dit-elle, veuillez me donner votre bras ; pour acquitter comme il faut votre dette, il est bon que les premiers pas soient épargnés à l’étrangère. Vous me présenterez à Mme la princesse de Longueville, et j’aurai l’honneur de lui offrir ma loge, milord.

Rio-Santo baisa la main d’Ophélia avec une véritable reconnaissance, et la comtesse se trouva payée par le caressant amour qu’il mit dans son regard.

Quelques secondes après, la comtesse et Rio-Santo entraient dans la loge de Susannah. Celle-ci, au grand étonnement du marquis, qui venait de la voir timide et embarrassée, fit les honneurs avec une grâce simple, mais parfaite. Elle répondit aux avances de la comtesse comme il convient et de manière à soutenir la vieille réputation de cette noblesse de France qu’elle était censée représenter et qui passe à raison ou à tort pour la plus courtoise de l’univers.

Si le marquis de Rio-Santo avait un intérêt personnel et sérieux à ouvrit pour Susannah les portes closes du grand monde britannique, il dut vivement s’applaudir. Le résultat dépassait toute attente. Deux dames, – une princesse et une comtesse, – présentées l’une à l’autre par un homme, à Londres ! C’était un travail herculéen, un miracle accompli !

Et maintenant, tout était dit. Le premier pas franchi, plus d’obstacles. Au bras de la comtesse de Derby, Susannah pouvait entrer partout, car elle portait titre de princesse, et primer partout, car elle était belle entre les plus belles.

Mais, sans lady Ophélia, son titre de princesse eût été comme ces clés d’or qui ne s’adaptent à aucune serrure. Il faut être présenté. C’est la règle, c’est l’axiome, c’est le pivot éternel, autour duquel tourne incessamment l’échafaudage entier de l’étiquette anglaise.

Rio-Santo prit congé lorsqu’il eut ramené les deux dames à la loge de la comtesse.

Susannah s’assit. Tout aussitôt, les quinze ou vingt lorgnons de la grande loge du rez-de-chaussée se braquèrent impétueusement sur elle, et l’on entendit toutes sortes d’exclamations admiratives, jointes à des offres de parier qu’elle n’avait pas vingt ans, – qu’elle était Italienne, – qu’elle avait plus de cheveux que la Briotta, – que son agrafe valait deux mille livres, etc., etc.

Lantures-Luces aurait bien voulu parier, mais il avait perdu son binocle en paire de mouchettes. Il s’écria :

– Je ne vois pas cette lady, sans cela, je parierais tout ce qu’on voudrait. Brian, vive Dieu ! très cher, dites-moi votre avis sur les cheveux de cette belle inconnue… Voyons !

Brian de Lancester était dans l’ombre, au fond de la loge.

– Quelqu’un de vous a-t-il aperçu milord mon frère ? demanda-t-il, au lieu de répondre à la question de Lantures-Luces.

Les dandies répondirent négativement et l’un d’eux ajouta :

– Est-ce que vous voulez lui payer sa rente ce soir, Lancester ?

– Je suis venu pour cela, messieurs.

Il se leva et se pencha vers le devant de la loge.

– Une admirable femme ! dit-il en apercevant Susannah. Au revoir, messieurs, je vais chercher milord mon frère.

– Pauvre comte ! reprit le dandy, lorsque Brian fut parti, savez-vous, messieurs, qu’à la place de lord de White-Manor, ce diable de Brian me rendrait fou !

Susannah et la comtesse étaient restées seules et en présence. De la part d’Ophélia, il y avait certes bien des motifs de préventions défavorables contre cette femme qui lui était ainsi brusquement imposée, que Rio-Santo avait connue et qu’il tenait tant à servir ; mais bien fou celui qui voudrait subordonner à des causes logiques ou seulement réelles ces sentiments capricieux, qui sont en somme la femme. La comtesse fut invinciblement et dès le premier abord attirée vers Susannah ; elles sympathisèrent tacitement avant d’avoir échangé d’autres paroles que les officielles banalités d’une présentation. Puis, lorsqu’elles se parlèrent, elles pensèrent toutes deux en même temps qu’elles s’aimeraient. Elles causaient donc sans souci de l’attention que la salle entière portait sur la nouvelle venue et sans s’inquiéter des exclamations diverses partant de la loge infernale, comme l’appelait le petit Français Lantures-Luces, lorsque Brian de Lancester se pencha sur le devant de cette même loge pour regarder Susannah. La belle fille l’aperçut et s’arrêta au milieu d’une phrase commencée. Tout son être fut instantanément immobilisé. La comtesse eut presque sa part du choc, tant il fut violent et subit ; elle remarqua la pâleur de Susannah, et, suivant curieusement son regard, elle vit Brian qui sortait de la loge infernale.

– Elle l’aime ! pensa-t-elle.

Car c’est là le premier, l’unique soupçon qui vienne à l’esprit d’une femme. Du reste, on peut affirmer que ce soupçon doubla tout d’un coup sa sympathie, par cela même qu’il mettait Rio-Santo hors de cause.

Susannah, elle, s’attendait à voir entrer Brian de Lancester dans la loge. Ce fut donc avec un pénible étonnement qu’elle l’aperçut vis-à-vis d’elle, assis auprès de lady Campbell. Elle baissa la tête et devint triste.

– Il va venir, dit une voix à son oreille.

Susannah se retourna. Il n’y avait personne derrière, mais le vaste écran qui fermait la loge voisine se prit à osciller et Susannah crut apercevoir, par l’ouverture que produisait à intervalles égaux le balancement de l’écran, l’insignifiant profil de l’aveugle Tyrrel. Elle se pencha pour mieux voir, l’écran cessa d’osciller.

Cependant le bon capitaine Paddy O’Chrane, au lieu d’acheter les oranges promises à la rouge et trop crédule tavernière des Armes de la Couronne, sortit du théâtre, traversa Bow-Street et s’arrêta au coin de Before-Lane.

– Un homme adroit ! murmurait-il ; du diable si c’est difficile à trouver à cette heure aux environs de Covent-Garden ! Mais un homme sûr, c’est autre chose ! Il y a ce coquin repoussant, mon vieil ami Bob, qui volerait la langue d’une femme bavarde avant qu’elle eût le temps de dire seigneur Dieu ! Mais dites-lui donc de rapporter la langue ! Quant à ce misérable reptile de Snail, l’aimable enfant, il est assurément impossible de trouver un animal plus pervers et plus nuisible. Il ira loin, je me fais sa caution, de par Satan ! Mais c’est bien jeune pour travailler en public, sous la lumière du lustre. Il est dit, ou que Dieu me foudroie ! que je ne pourrai pas conduire un soir mistress Burnett au théâtre sans qu’il arrive comme cela…

Le capitaine n’acheva pas. Il avait mis sans doute un terme à ses irrésolutions, car il enfila Before-Lane à grandes enjambées et poussa du pied la porte chancelante de The Pipe and Pot et entra. Le cabaret de Peg Witch avait une apparence beaucoup plus animée que naguère. Madge, impassible, fumait, buvait et ne disait rien. Mich avait ses deux coudes appuyés sur la table. Sa tête était nue. Une tumeur sanglante apparaissait au-dessus de sa tempe et, de temps en temps, une goutte de sang pâle et blanchâtre coulait le long de ses cheveux trempés de sueur et tombait sur son épaule.

Dans un coin, Loo, stupéfiée par l’ivresse, dansait en chantant un refrain monotone et sourd. Personne ne prenait garde à elle. La pauvre fille, épuisée par cet effort insensé, râlait et suait à grosses gouttes. Sa creuse poitrine haletait. Deux taches écarlates brillaient aux pommettes de ses joues livides. De temps en temps elle s’approchait de la table et demandait à boire.

Dans un coin, Bob-Lantern, attablé devant un petit morceau de fromage moisi, achevait un très frugal repas qu’il arrosait de petite bière.

L’entrée d’un personnage important comme était le capitaine Paddy O’Chrane ne put manquer de faire sensation. Peg se leva à demi par respect ; Assy la Rousse cassa un verre ; Snail vagit comme un matou amoureux ; Madge fit une sorte de salut militaire ; Loo demanda à boire et Bob-Lantern fit disparaître avec une rapidité magique certain foulard dans lequel il était en train de se moucher. Il n’y eut que Mich qui ne bougea pas.

– Bonsoir, Peg, laide mégère, dit le capitaine ; bonsoir, ma vieille amie. Servez-moi un verre de rhum, Assy ; vous devenez plus sale qu’une serviette de quinze jours, mon cher cœur !

Il fit quelques pas en avant et se trouva bientôt entre Snail et Bob. Ses irrésolutions recommencèrent de plus belle.

– Bonsoir, capitaine, lui dit Snail.

– Mon bon monsieur O’Chrane, prononça respectueusement Bob, je vous salue.

– Ma foi, va pour ce méchant reptile de Snail, le pauvre bijou ! murmura Paddy ; cet odieux bandit de Bob est un estimable garçon, mais il me fait peur !

– Aurons-nous l’honneur de boire avec vous, capitaine ? demanda Snail.

– Oui, de par Dieu ! bambin digne de la roue, mon fils ; je boirai avec toi ! avec le gros Mich, masse stupide, estimable drôle ! et avec la jolie Madge, comme tu l’appelles, quoique… Mais que me fait cela ? Et même avec Loo, la pauvre fille. Du diable, mon bien-aimé, si on peut boire en plus abominable compagnie. À vos santés !

– À la vôtre ! monsieur O’Chrane, dit par derrière Bob-Lantern qui huma une gorgée de sa petite bière.

– Bien ! pestilentiel scélérat, bien, Bob, mon camarade ; je n’ai pas besoin de dire ce que je te souhaite. Maintenant, Snail, mon jeune ami, de par l’enfer ! parlons sérieusement, si c’est possible.

Snail éclata de rire.

– L’entends-tu, ma jolie Madge ! s’écria-t-il ; Loo, l’entends-tu ? Parler sérieusement, un jour de paie, un soir de fun ! Allons donc, capitaine !

– Tu ne t’en repentiras pas, Snail.

– Vous ne savez donc pas, capitaine, qu’il y a eu un regular row au spirit shop de Bow-Street ?

– Que m’importe cela, fils mineur de Satan ?

– Ah ! que vous importe ! Regardez la tempe de Mich, mon beau-frère. Mich et Turnbull se sont disputés et battus comme d’honnêtes vivants, voyez-vous. Mais les policemen sont venus. Mich et Tom se sont donné rendez-vous ici pour ce soir. Il y aura du fun et je ne m’en irais pas quand il s’agirait de la barge de ma jolie Madge !

– Mais, méchant avorton, s’écria le capitaine indigné, mon enfant chéri…

– Écoutez ! interrompit Snail, qui se ravisa tout à coup, Mich est un bon garçon, quoiqu’il frappe trop souvent la pauvre Loo… si je vais avec vous, donnerez-vous à Mich la place de Saunie l’aboyeur ?

– Tout ce que tu voudras, bambin maudit.

– Tu entends, Mich ? tâche de ne pas te faire assommer ce soir, beau-frère. Allons, capitaine !

Paddy se hâta de prendre Snail au mot et tous deux gagnèrent la ruelle.

Bob se leva doucement et les suivit.

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