Dix-huitième tableau

Dans le même décor.

Marie-Thérèse attend le retour de Beaumarchais. Elle est à la baie vitrée, anxieuse.

Sans doute le voit-elle, car elle court à la porte – et Beaumarchais paraît.

Son visage est empreint d’une gravité sereine.

MARIE-THÉRÈSE. – Alors ?

BEAUMARCHAIS. – Eh ! Bien…

MARIE-THÉRÈSE. – Dis vite.

BEAUMARCHAIS. – Le Comité de Salut Public me demande de remplir une mission secrète à l’étranger.

MARIE-THÉRÈSE. – Tu as refusé, je pense ?

BEAUMARCHAIS. – Non. Non, parce qu’il s’agit de leur procurer des armes. Or je sais soixante mille fusils qui sont retenus en Hollande.

MARIE-THÉRÈSE. – Oh ! Tu vas recommencer !

BEAUMARCHAIS. – Oui. Et ce qui me contrarie le plus, vois-tu, c’est de penser que, dès que j’aurai tourné le dos, ces Messieurs ne manqueront pas de me porter sur la liste des émigrés.

MARIE-THÉRÈSE. – Alors – refuse.

BEAUMARCHAIS. – Non.

MARIE-THÉRÈSE. – Mais – pourquoi ?

BEAUMARCHAIS. – Parce que, mon aimée, bien que ce soient des gens affreux, c’est tout de même mon pays qui me le demande.

RIDEAU

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