À Monsieur Pinaud.

[14 juillet 1821.]

Monsieur et cher confrère,

Ce qui m’a empêché de répondre jusqu’ici à votre honorable lettre, ce sont de longues inquiétudes, suivies du plus affreux malheur, d’un malheur dont les journaux vous ont peut-être instruit, malheur qui n’a de consolations que dans le ciel et d’espérance que dans la mort. Après une longue maladie, ma mère est morte dans mes bras. Si vous m’aimez un peu, monsieur, plaignez-moi et veuillez croire, en excusant la brièveté de cette douloureuse lettre, à la reconnaissance et à l’attachement éternel de votre très humble et très obéissant serviteur et confrère.

Victor-M. Hugo.

J’espère dans quelque temps avoir assez de force pour vous en écrire plus long. Je vous remercierai alors du jeton que vous avez bien voulu me faire remettre par M. Hocquart. M. Soumet et mon frère se rappellent à votre

bon souvenir.

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