Monsieur le lieutenant-général comte Hugo, Blois.

Paris, 31 juillet 1825.

Cher papa,

Nous apprenons, pour la première fois avec regret, que tu vas bientôt venir à Paris ; c’est que nous en partons, et tu conviendras qu’il est dur d’en partir quand tu vas y arriver.

Notre excursion en Suisse s’exécute ; mardi, à 2 heures du matin, nous roulerons vers Fontainebleau. J’ai été horriblement souffrant toute la semaine d’un torticolis ; mais je suis mieux, et le voyage achèvera de me remettre.

Les libraires paient notre voyage et au delà. Ils me donnent 2 250 francs pour quatre méchantes odes : c’est bien payé. Je ne crois pas que Lamartine puisse être de la partie : il vient d’être nommé secrétaire d’ambassade à Florence. Nodier est des nôtres.

Je te remercie pour M. de La Rivière ; je lui ai écrit tes bonnes intentions ; j’aurais seulement désiré que tu pusses lui donner quelque chose avant le 1er janvier.

Nous avons vu M. Driollet. Il dit que l’affaire Lambert va bien. Abel en dit autant.

Ta femme avait bien raison. Cette Augustine était pire qu’un mauvais sujet. C’était un petit monstre. Nous l’avons renvoyée. Elle est placée chez un herboriste. Je voudrais que tu en fisses prévenir sa mère.

Didine se porte à merveille. J’ai commandé des cartes séparées pour ta femme et pour toi. Il n’est plus de mode, à ce que m’a dit le graveur, d’en donner de collectives.

Adieu, mon excellent père ; embrasse ta femme pour nous. Nous t’embrassons bien tendrement.

Ton fils respectueux et dévoué,

Victor.

Adolphe te remettra les cartes.

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