1825.

Au général Hugo.

19 février [1825].

J’ajoute un mot, cher papa, à la lettre de notre Adèle ; je voudrais pouvoir ajouter quelque chose à l’expression de sa tendresse pour toi et ta femme ; mais je ne saurais exprimer mieux qu’elle ce qu’elle sent aussi bien que moi.

Je voulais, comme elle te le dit, t’envoyer le portrait de ta Léopoldine dans ma plus prochaine lettre ; mais mon désir de te le donner ressemblant me l’ayant déjà fait deux ou trois fois recommencer, je ne veux pas tarder plus longtemps à solliciter de tes nouvelles pour nous, pour Abel et pour la famille Foucher.

Rabbe, qui est venu hier dîner avec nous, m’a parlé de toi avec le plus tendre et le plus respectueux attachement ; c’est un bon et noble ami.

Louis nous a envoyé ces jours-ci un superbe panier de gibier que nous avons mangé en famille, avec le vif regret de ne pas vous le voir partager.

Adieu, bien cher et bien excellent père ; je m’occupe en ce moment de ramasser de la besogne pour notre séjour à Blois, qui nous promet tant de bonheur.

Notre Didine est charmante. Elle ressemble à sa mère, elle ressemble à son grand-père. Embrasse pour elle sa bonne marraine.

Ton fils tendre et respectueux,

V. H.

Où en est ta demande près du ministre ? Veux-tu que je m’en informe ? As-tu vu que des exceptions ont été faites ?

Au général Hugo.

Ce 17 février [1825].

Mon cher papa,

Tu as vu que nos lettres se sont croisées ; je désire que notre lettre t’ait fait autant de plaisir que la tienne nous en a fait ; elle ne pouvait nous apporter de plus agréable nouvelle que celle de votre prochaine arrivée, et j’espère presque, en t’écrivant celle-ci, qu’elle ne te trouvera pas à Blois.

Tu ne saurais croire quelle fête nous nous faisons de vous présenter notre Léopoldine, toujours petite, mais toujours bien portante et si gentille !… elle vous aimera tous deux comme nous l’aimons : nous ne saurions dire davantage.

Nous nous applaudissons presque d’avoir été une partie du mois sans nouvelles de toi, puisque tu as été malade ; nous aurions eu des inquiétudes ; maintenant nous n’avons que le plaisir de te savoir rétabli.

Adieu, bon et cher papa, je ne t’en écris pas plus long, puisque nous pourrons bientôt communiquer de vive voix. Quelles que soient les affaires qui t’amènent, tu sais que tu peux compter en tout et pour tout sur notre dévoûment comme sur notre tendre et respectueux attachement.

Embrasse pour nous la bonne marraine de ta Léopoldine.

Victor.

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