Au général Hugo.

Paris, 10 octobre 1825.

Mon cher papa,

Nous voilà définitivement de retour à Paris. Nous n’avons fait que courir à droite et à gauche tout le mois de septembre, et nous avons terminé ces jours-ci nos promenades par une excursion à Montfort-l’Amaury, charmante petite ville à dix lieues de Paris, où il y a des ruines, des bois, un de mes amis, et un des tiens, le colonel Derivoire, qui a servi sous toi. J’ai beaucoup parlé de toi avec ce brave qui t’aime et te vénère, et désire vivement te voir. Il compte faire le voyage de Paris la première fois que tu y viendras.

Nous désespérons presque, cher papa, d’avoir le bonheur de t’y voir cette année, puisque la saison s’avance sans t’amener. Cependant M. Lambert t’avait presque promis à tous tes amis de Paris.

Il m’est malheureusement impossible de rien faire pour le professeur dont tu m’envoies une lettre. J’ai beaucoup moins de crédit qu’on ne m’en suppose, et j’ai dû dernièrement employer le peu d’influence que je peux avoir sur Mgr l’évêque d’Hermopolis, pour obtenir une bourse à l’un de nos cousins Trébucher. Le succès n’est même pas encore décidé. Tu sens que toutes mes forces doivent être dirigées vers ce but, si important pour notre malheureux oncle Trébucher, et que je ne pourrais occuper le ministre d’une autre affaire sans nuire à la sienne. Qui trop embrasse mal étreint.

Nous avons trouvé ici à mon retour les 200 cartes commandées pour toi : elles me paraissent fort belles. C’est un petit cadeau qu’Adèle veut faire à ta femme, indique-moi un moyen de te le faire parvenir.

Adieu, cher papa, toute la famille Foucher, Abel, Adolphe, tous nos cousins embrassent ta femme et toi de tout cœur et ne font en cela que se joindre à nous.

Ton fils tendre et respectueux,

Victor.

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