À Monsieur V. P. l’un des rédacteurs du Feuilleton des Affiches d’Angers, au bureau de ces affiches, chez M. Pavie, imprimeur du Roi, à Angers.

13 décembre 1826.

C’est à vous sans doute, monsieur, que je dois l’envoi d’un numéro du Feuilleton d’Angers (2 décembre) où il est parlé du recueil d’Odes et de Ballades que je viens de publier. Du moins, c’est à vous, monsieur, que je dois ce bienveillant article, et je me fais un devoir et une joie de vous en remercier.

Ce n’est point parce que vous me louez que je vous remercie. Je ferais peu de cas, permettez-moi de vous le dire, d’un éloge qui ne serait qu’un éloge. Ce dont je suis reconnaissant dans votre article, c’est du talent qui s’y trouve ; ce qui me plaît, ce qui me charme, ce qui m’enchante, c’est d’avoir trouvé dans si peu de lignes la révélation complète d’une âme noble, d’une intelligence forte et d’un esprit élevé.

Vous êtes, je le sens, monsieur, du nombre de ces amis que mes pauvres livres me font de par le monde et que je ne connais pas, mais que j’ai tant de plaisir à rencontrer quand une occasion fortuite se présente de leur serrer la main. En attendant que cette bonne fortune m’arrive à votre égard, recevez cette lettre comme un gage de ma vive et cordiale estime.

Je regrette de ne pouvoir vous écrire que sous les initiales V. P. ; elles signent un article que les premiers noms de notre littérature pourraient souscrire ; mais, quel qu’il soit, le nom qu’elles cachent ne restera pas longtemps ignoré.

Votre ami,

Victor Hugo.

Inédite. L’Aventurière Tyrolienne, roman du général Hugo. Éditeur de l’Aventurière Tyrolienne. Ce titre ne figure pas dans la liste des ouvrages du général Hugo. « Le petit adjoint de la mairie de Blois, M. Denis Gault, s’est vengé sur moi de la manière dont tu as ici repoussé l’insultante protection dont il te disait m’avoir honoré. » (Lettre du général Hugo, 13 février 1826.) Louis Barthou. Le général Hugo. « Change dans Bug-Jargal le passage où il est dit que Thadée, ayant brossé l’habit du capitaine, sergent, peut être officier le lendemain ; il ne peut pas être domestique la veille. » (Lettre du général Hugo, 23 février 1826.) Collection Louis Barthou. Odes et Ballades, parue en novembre 1826. Archives de la famille de Victor Hugo. Latouche, premier éditeur des œuvres d’André Chénier, était un romancier de talent ; critique railleur et vindicatif, il fut peu tendre pour la nouvelle école ; sans doute ses opinions républicaines contribuèrent-elles à l’éloigner de ce milieu royaliste. Il fonda en 1823 le Mercure du XIXe siècle qui battit en brèche la Muse française ; en 1825 une satire : les classiques vengés, accentua encore l’antagonisme entre les romantiques et leur adversaire. Dans son livre : Le Cénacle de Joseph Delorme, Léon Séché suppose que Latouche avait demandé quelques renseignements à Victor Hugo sur un rédacteur du Drapeau Blanc. Cette supposition, si elle était fondée, ne justifierait pas l’étonnement du poète et son désir d’une réparation. Archives de la famille Victor Hugo. Charles Hugo. Bibliothèque municipale de Blois. Victor Pavie, poète, vit pour la première fois Victor Hugo le 7 juillet 1827 ; il se lia avec les principaux membres du Cénacle. En 1831, il se fit recevoir avocat, mais quitta bientôt le barreau pour se consacrer à l’imprimerie fondée par son père. Il échangea avec Victor Hugo une correspondance très amicale dont on trouve encore trace en 1868. Victor Pavie a publié plusieurs volumes de vers.

Share on Twitter Share on Facebook